L'animal
Dissertation : L'animal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lowrah • 22 Janvier 2016 • Dissertation • 3 731 Mots (15 Pages) • 1 240 Vues
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Philippe Bouvard, journaliste français pense que «les animaux ont été crées par Dieu pour donner aux hommes une impression de supériorité.». Cet extrait de Les Pensées montre que les animaux et les hommes cohabitent ensemble de manière perpétuelle et que la liberté des animaux est souvent limitée par les hommes, qui se sont donnés des droits sur eux.
L'animal du latin animus est selon la définition scientifique un être vivant hétèrotrophe, c'est à dire qu'il se nourrit de substances organiques. Les animaux, comme tous les êtres vivants, ont des semblables avec qui ils forment un groupe homogène, appelé espèce. Le langage plus courant utilise le terme animal pour distinguer les humains du reste du monde animal bien que l'être humain fasse partie du règne animal. Les animaux vivent dans différentes régions autour du globe, certains sont des animaux sauvages car ils vivent loin des hommes, d'autres sont des animaux domestiques en contact avec l'être humain qui prend soin d'eux. Il est un être vivant doué d’une faculté de mouvement et d’action, et ne produit pas sa propre nourriture, par opposition aux plantes par exemple.
La frontière qui distingue l'homme de l'animal est relativement complexe. En effet, même si les animaux ont des caractéristiques qui les rapprochent des hommes, des différences persistes. La science retrace un passé commun qui justifie les traits physiques semblables entre l'homme et le singe. En effet l'homme serait un hominidés comme les grands singes (bonobos, chimpanzés,gorilles). La revue américaine Science du 2 octobre 2009 relate d'ailleurs la découverte par des scientifiques internationaux de Ardi un squelette d'une hominidée qui vivait en Ethiopie , il y a 4.4 millions d'années (soit plus vieille que Lucy) et qui marchait déjà sur ses deux pieds. Ainsi, ce n'est pas la posture debout qui différentie l'homme des grands singes comme les scientifiques pensaient il y a longtemps. Ce sont ni les modes de communication, les capacités cognitives et l'organisation communautaire qui sont semblables entre l'animal et l'homme. La différenciation viendrait donc d'un autre niveau et c'est ce qui fait de ce dernier un être supérieur. Pourtant, les philosophes depuis le XVII siècle se sont bien souvent attachés à définir l'homme par rapport à l'animal, Platon dans Le Politique considérait d'ailleurs l'homme comme un animal politique.
Les hommes et les animaux sont destinés à vivre ensemble, ce sont des êtres vivants qui ont des besoins et pour survivre ils ont besoin des autres. Par conséquent, l'un ne vivrait pas sans l'autre. Si le biologiste admet que l'homme est à peu près un animal comme les autres en raison des différences génétiques infimes avec le grand singe, il accorde de l'importance à la discontinuité entre l'homme et l'animal. L'anthropologue quant à lui montre grâce aux progrès de l'éthologie que l'animal n'est pas forcément inférieur à l'homme. L'homme et les animaux posséderaient des qualités autonomes. Cette idée brouille ainsi les frontières et redistribue les rôles. Ainsi, quelle est la place accordée à l'animal dans la société contemporaine? Qu'est ce qui distingue essentiellement l'homme de l'animal? La prétendue supériorité de l'homme sur l'animal n'est-elle pas limitée?
La suprématie des hommes sur les animaux existe et elle a été affirmée à plusieurs reprises (I).Toutefois, il est nécessaire que l'animal et l'homme puissent cohabiter ensemble(II).
- I) la suprématie des hommes sur l'animal
La suprématie de l'homme sur l'animal est liée d'une part par la restriction de la liberté des animaux par les hommes (A) et d'autre part les hommes sont des êtres plus évolués et développés que les animaux (B).
A) une liberté animale limitée par les hommes
La liberté limitée de l'animal se justifie par l'idée que les animaux sont au service des hommes (1) et parce que les hommes bien souvent enferment les animaux(2).
- Les animaux au service des hommes
L'animal est complètement à la merci des besoins, désirs et volontés de l'homme. La loi du plus fort a parlé et ce sont les hommes qui paraissent avoir gagné.
L'historien Eric Baratay a écrit plusieurs ouvrages sur les rapports entre l'homme et l'animal notamment Bêtes de somme: des animaux au service de l'homme. Dans cet ouvrage, il montre que durant la période du 18ème siècle aux années 1950, le nombre d'animaux dans les villes et campagnes en France a fortement évolué. Lesquels sont exploités par les hommes qui les utilisent pour les besoins de la vie quotidienne: les chevaux comme moyen de transport ou pour le travail à la mine, les vaches pour la traite par exemple. Pendant cette période, la consommation de viande et de lait se banalise de plus en plus et l'élevage s'intensifie. L'auteur montre ainsi, que les animaux qui vivent au plus près du monde animal s'adaptent aux nouveaux besoins des hommes. Dans un autre de ses ouvrages intitulé Bêtes de tranchées, E. Baratay se rapproche autant que possible d'une « histoire animale » plutôt que d'une « histoire humaine des animaux ». Il évoque ici les rôles pendant la guerre des chevaux, des chiens ou des pigeons voyageurs qui étaient utilisés par les hommes pour faire passer des informations rapidement. Les chevaux appelés «animal machine » avaient une place primodiale puisque les hommes combataient grâce à leur aide. Seulement, l'historien montre que le taux de mortalité des chevaux était de 40%, cela était justifié pour deux raisons: d'une part les chevaux de ferme qui étaient réquisitionnés perdaient leur univers de référence et d'autre part, l'achat des chevaux à l'étranger pour combler la pénurie étaient inadaptés aux tâches que les humains leur demandaient. Ainsi, la méconnaissance des comportements des chevaux et des soins physiques nécessaires à leur bonne santé a eu de fortes répercussion sur la guerre (faiblesse des chevaux liées à l'épuisement, déshydratation..). L'auteur évoque aussi les chiens de guerre qui étaient maltraités par les soldats français en raison des techniques de dressage inadaptée rendant ces chiens rebelles face à l'autorité. Selon E.Baratay, ce qui manquait c'était le rapport animal et maître, provoquant un désintérêt total de l'animal devant la tâche.
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