Travail еn équipe

Quinze jours après mon arrivée sur le groupe, nous avons pu constater quelques signes révélant une absence de soin dentaire (forte haleine et douleurs) et vestimentaire: Anna peut porter plusieurs jours les mêmes vêtements même si ceux-ci sont sales. Un après-midi, alors qu’elle est encombrée et fiévreuse, l’AMP tente de contacter les parents comme le prescrit le protocole de l’établissement. Elle n’arrive pas à les joindre, puis après maintes tentatives, finit par avoir l’une des sœurs ainées d’Anna qui confie à la professionnelle l’absence de ses parents partis à l’étranger depuis deux semaines. L’institution n’en a pas été informée. L’information est rapidement relayée au chef de service qui l’officialise lors de la réunion d’unité, quelques jours après afin que chacun en soit informé. Avec l’éducatrice, nous essayons de nous centrer sur Anna afin de pouvoir l’accompagner au mieux dans cette situation. Notamment en essayant de savoir qui s’occupe d’elle à la maison. Anna évoque alors une tata qui prendrait les enfants en charge. Le discours est assez confus et semble renforcé son mal être. Des changements importants de comportement sont avérés : elle semble triste, parfois sur la défensive et en demande d’affection, qu’elle exprime à plusieurs reprises notamment avec l’éducatrice référente.

De mon côté, je fais part lors d’une réunion éducative de mes observations concernant Anna comme le saignement des gencives, et les douleurs dentaires lors du brossage. D’autres parts, lors de l’atelier beauté, j’ai pu me rendre compte que ses chaussures étaient devenues trop petites. Globalement l’équipe éducative les a bien reçu, et en a pris note, ce qui a mis plus de temps à être pris en compte par le chef de service. Au fil des réunions, l’équipe semble divisé en deux : d’un côté ceux qui cherchent des solutions pour améliorer le quotidien d’Anna, faire en sorte que la rupture d’avec ses parents soient supportable : Une institutrice proposa par exemple de réaliser des bains de bouche pour réduire la forte haleine. Cette initiative ne manqua pas d’alimenter le débat entre professionnels : les éducateurs trouvaient l’idée intéressante, pendant que l’AMP rappelait le cadre législatif de prescription médicale. A ce sujet, le chef de service ne réagit pas, mais préfère attendre la fin de la réunion pour venir sur le groupe et explique à mon éducatrice référente qu’il n’était pas autorisé d’utiliser le bain de bouche sans autorisation du médecin, qu’il ne s’était pas interposer aux échanges au moment de la réunion afin d’éviter les conflits. Ou encore l’éducatrice qui proposait de prendre quelques temps plus individuels avec Anna, ce qui fut soutenu par la majorité des professionnels. D’autres parts, certains professionnels s’attardaient sur l’attitude des parents et du manque d’échange avec la famille. Certains ne comprenaient pas pourquoi le chef de service ne prenait pas plus de mesures. Le directeur informé, remis les professionnels à leur place, évoquant prioritairement leur travail d’accompagnement auprès de l’enfant et distinguant d’autre part son rôle, qui se voudrait seul décisionnaire d’une éventuelle note d’information préoccupante.

Le médecin psychiatre lui a été en retrait lors des échanges, ne se positionnant pas, rappelant uniquement

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