: Quelles peuvent être les conséquences d’une naissance mal vécue ?
Dissertation : : Quelles peuvent être les conséquences d’une naissance mal vécue ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar aquareelle • 17 Décembre 2015 • Dissertation • 1 146 Mots (5 Pages) • 3 488 Vues
Sandra Fantino
5 Rue Aymard
Bd de l’horloge
83920 La Motte
Développement psychologie de l’enfant
Devoir n° 2
Question 2 : Quelles peuvent être les conséquences d’une naissance mal vécue ?
Le vécu prénatal et périnatal influence durablement l’existence d’un individu, un peu comme une toile de fond. Dans la question précédente, nous évoquions le fait que l’enfant a déjà une sensibilité émotionnelle et que les éléments extérieurs avaient une influence dans son développement psychique. Le fœtus a déjà un « bagage émotionnel » avant sa venue au monde qui conditionnera entre autre, son envie de naître, ou de ne pas naître.
Le nouveau-né doit naître, être accouché. Il en va de sa survie. Mais il n’a pas choisi son sort. Il a perdu son contenant utérin et son lien ombilical. Il est démuni, sujet à la détresse, et il va le rester – plus ou moins – longtemps.
Lors de l’expulsion, l’enfant traverse différents états émotionnels : pressions, efforts, suffocation, étouffement, angoisse etc… Il va passer brutalement du monde utérin au monde aérien. C’est un environnement qu’il avait pu percevoir lors de sa vie intra utérine, mais qu’il découvre alors.
« Il est important de comprendre que l’origine d’un trouble, d’une réactivité ou d’une douleur chez une personne, peut remonter à une expérience difficile, voire traumatisante, vécue avant, pendant ou après la naissance. Cela peut être utile pour accompagner l’enfant dans sa détresse et faciliter ainsi la résolution du problème, de prendre ce fait en considération. Si les troubles persistent, il sera nécessaire de faire appel à un ostéopathe pour bébés ou à d’autres spécialistes qui se consacrent au soulagement des traumatismes précoces ». Dr JANUS
Les conséquences d’une naissance mal vécue peuvent être nombreuses et trouver leurs origines dans différentes situations : prématurés, terme dépassé, sans avoir été désiré, par césarienne… Autant de situations particulières, qui peuvent être sources de traumatisme, de chocs émotionnels, et avoir des conséquences sur la vie psychique de l’enfant.
Selon Freud, la mère va revivre à travers son enfant, le bonheur qu’elle a connu d’être dans le ventre de sa mère, en fusion avec elle. La naissance implique pour la mère la perte définitive de cet objet fusionnel et c’est pourquoi elle a souvent du mal à reconnaitre l’enfant né. Elle doit créer peu à peu avec lui, un lien de familiarité. Ce qui fera dire à Tamara Landau « donner la vie, pour la mère et pour l’enfant, implique de perdre l’objet fusionnel primordial. A l’origine de la vie, de l’amour et du désir, il y a désastre ». L’enfant se retrouve pour la première fois séparé de sa mère. La vie va devenir pour lui une succession de séparations qui vont provoquer des traumatismes chez l’enfant. Il oubliera cette expérience, mais elle restera cependant présente sous une forme refoulée et nourrira le désir inconscient d’un retour à l’état fusionnel d’avant la naissance. Cette expérience est donc une source de haine pour la mère fantasmée qui l’a rejeté et d’amour nostalgique du paradis perdu. Peu à peu, il va devoir devenir un être autonome capable de désirs.
Le nourrisson va développer le clivage de deux fantasmes primordiaux : le fantasme de la « bonne mère », et le fantasme de la « mauvaise mère ». Comme le souligne Janine Chasseguet-Smirgel, « l’enfant des deux sexes a, de la meilleure et de la plus tendre des mères, une image terrifiante dans l’inconscient, résultant de l’hostilité projetée sur elle du fait de sa propre impuissance ».
Elle précise « Nos mots ne rendent pas compte de l’intensité dramatique de cet état de détresse. C’est le mal absolu, inscrit dans un présent qui dure toute la vie, hors temps et profondément refoulé. Personne ne veut se souvenir du chaos originel ; va-t-on reprocher cela aux parents, à sa mère ? Rank dit que le « traumatisme de la naissance » est plus fortement refoulé que l’œdipe ».
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