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Le silence ou la parole

Étude de cas : Le silence ou la parole. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  15 Avril 2022  •  Étude de cas  •  1 389 Mots (6 Pages)  •  360 Vues

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La parole est un pouvoir. Elle se définit comme le langage incarné de l’Homme, elle permet de communiquer, d’échanger. En ce sens, elle est au fondement de la civilisation humaine et de la politique. Souvent difficile à prendre ou bien elle reste sans écho. On comprend que le silence constitue le fait du sens : non inscrit, mais signalant et signifiant.   Il occupe une place déterminante par sa capacité à porter le sens.  Nous avons tendance à opposer la parole au silence. Le silence se fait rare. Mais est-ce que le silence joue-t-il un rôle important dans la parole ? Peut-on parler sans se taire et donc sans écouter l’autre ? Et quels sont leurs rôles dans la communication ?

Philippe Breton, lauréat de l’Institut et chercheur au CNRS, est professeur à l’université de Strasbourg et directeur de l’Observatoire de la vie politique en Alsace, et David Le Breton professeur de sociologie à l’université de Strasbourg, membre de l’Institut Universitaire de France et de l’Institut des études avancées de Strasbourg tentent de répondre à ces questions dans leurs ouvrage « Le silence et la parole - Contre les excès de la communication » paru en 2009.

La relation entre la parole et le silence doit être comprise comme une relation dialectique. Mais cette dialectique n'est pas composée de moments successifs, la parole et le silence apparaissent simultanément dans le langage et s'affirment. La parole qui n'est pas basée sur le silence est une parole vide. C'est un tumulte de mots, un déluge dévastateur, une omission stérile. Les mots doivent être occupés par le silence, immergés dans le silence. Le silence « informe » la parole. Il donne à la parole la forme pour qu'elle existe en tant que parole humaine. Les animaux ne connaissent ni la parole ni le silence des mots, seulement les cris instinctifs et les nuits spirituelles. La parole humaine se détache sur un fond de silence, ; le silence est une partie intégrante et importante de la parole.

« Le silence est nécessaire à la parole » (2009/2017, page 9). En effet, s'il est possible de parler sans silence, il semble difficile de communiquer – c'est-à-dire de véhiculer une idée – sans silence, donc sans écouter l'autre. « Étroitement solidaire du silence » (Le Breton, 2009/2017, page 10). De plus, le silence est essentiel lorsque nous parlons. Il nous permet de guider nos pensées, de formuler nos pensées correctement pour éviter les erreurs et les faux pas. Le silence permet à notre intériorité d'émerger il est « l’accomplissement de la parole » (Le Breton, 2009/2017, page 29).

Le silence est à l'origine de la parole, car ce n'est que lorsque l'orateur se tait que d'autres peuvent intervenir. Et, un mot, on ne l'entend vraiment que lorsqu'il atteint notre cœur, et à partir de ce moment il peut nous apaiser ou nous détruire ; notre intérieur est donc une « caisse de résonance » (Le Breton, 2009/2017, page 126. Les mots ont besoin de silence pour exister, au contraire ils vivent en symbiose. Comme le souligne David Le Breton : « Toute parole est tramée de silence. Il n’y a pas de parole sans la prise en compte du visage de celui ou de celle qui la reçoit. » (2009/2017, page 147).

Parler, c’est d’abord se taire ensemble pour pouvoir s’écouter, comprendre les propos de l’autre, nourrir sa propre réponse. Le silence n’est jamais pleinement perçu comme tel, il enracine la parole, la nourrit comme d’un terreau Le silence, au contraire, exclut le bruit, mais s’allie volontiers à la parole. Portée par une voix douce, respectueuse de la tranquillité d’autrui, la parole ne trouble pas le silence : elle l’anime et le met en valeur.

La prémisse de la communication est un symposium où les paroles et les silences de chacun se rejoignent. Or, en fait, les soi-disant dialogues ne sont souvent que des juxtapositions de monologues parallèles. C'est pourquoi les malentendus s'expliquent, les erreurs s'expliquent, les relations interpersonnelles en donnent de nombreux exemples. Quiconque parle en public ou écrit pour le public sait à quel point il est difficile de se faire comprendre avec précision. La plupart du temps, c'est comme si la langue nous avait donné les outils pour nous comprendre.

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