Test d’Association Implicite

Test d’Association Implicite

I – Résumé

Il y a bien des années, Fédor Dostoïevski écrivait : "Tout individu a des souvenirs qu’il ne partagerait qu’avec ses amis. Il a d’autres pensées qu’il ne révèlerait pas même à ses amis ; il ne se les avouerait qu’en secret. Mais il y a d’autres choses qu’un individu craint de se révéler à lui-même, et tout individu qui se respecte a un certain nombre de telles choses cachées dans son esprit."

Il est bien connu que les gens n’expriment pas toujours le fond de leurs pensées , et on se doute que les gens ne sont pas toujours pleinement conscients de leurs pensées. Comprendre ces divergences est important du point de vue de la psychologie scientifique.

Chez les enfants de moins de 3 ans nous pouvons remarquer une préférence des jeux qui ne sont pas les même chez les filles et chez les garçons. En général les garçons ont des jeux de construction tandis que les filles jouent plutôt aux poupées.

Est-ce que le fait d’interdire à un jeune garçon de jouer avec une poupée ce n’est pas lui induire des stéréotypes ?

Aujourd’hui, les publicités, les emballages, les vitrines, les rayons des magasins et surtout les catalogues de jouets, différencient les jeux attribués aux filles ou aux garçons. On a mis en évidence les jouets dits de fille en rose et les jouets dits de garçon en bleu, là aussi il s’agit d’un cliché. Les enfants et les parents sont influencés par ces publicités. Dès leur enfance, les enfants sont soumis à leur vie future : les filles seraient plus douées pour s’occuper des enfants, du ménage, d’entretenir la maison… tandis que les garçons seraient plus influencés par un travail manuel.

Heider (1946) est le premier à formuler une théorie de la consistance cognitive : « l’équilibre cognitif », reprit plus tard par Greenwald. D’après cette théorie, si une contradiction existe entre les jugements ou attentes d’une personne concernant un aspect de son environnement social et les implications des jugements ou attentes relatives à d’autres aspects de cet environnement, on peut observer une modification des rapports entre les éléments de l’environnement ou encore une modification de la représentation que la personne s’en fait afin de restaurer l’équilibre. Selon Heider, les individus recherchent l’ordre, la symétrie et la cohérence entre les éléments de leur environnement. Si une contradiction apparaît, des forces tentent de restaurer l’équilibre soit en modifiant les rapports entre ces éléments, soit en modifiant la représentation que la personne s’en fait.

Prenons l’exemple du choix des études : les garçons s’orientent plus vers les filières scientifique que les filles, qui quant à elles s’orientent vers les filières littéraire. Les filles composent les trois quarts des effectifs en langues et lettres, mais à peine 20 % en sciences et technologies

Un simple stéréotype explique ce résultat : les hommes sont meilleurs que les femmes en sciences.

Le TAI est un outil développé pour explorer les fondements de pensées et sentiments inconscients. On montre que les stéréotypes sont partagés par toute une population, avec plus ou moins de force et autant pour les hommes que les femmes, et qu’il nous influence de manière inconsciente.

Mots clés : catégorie, stéréotype, test d’association implicite.

II – Introduction

Une explication au fait qu’il y ait plus de chercheurs que de chercheuses pourrait se tenir au fait que nous avons tous des stéréotypes concernant la capacité des femmes en ce qui concerne la science. Il est largement répandu que les femmes ne comprennent rien aux mathématiques ou à la physique. Il est aussi largement admis que les hommes n’aiment pas lire, et par conséquent, il va de soi qu’ils ne se dirigent pas vers des études de lettres.

Les stéréotypes sont omis présent dans l’environnement. Pour n’en citer que quelque uns :

Les patrons sont tyranniques, les personnes pauvres sont fainéante, les hommes sont plus aventureux que les femmes, les femmes sont plus sensibles que les hommes, les homosexuels sont tous efféminés.

A travers le Test d’Association Implicite nous allons montrer que l’association entre féminin/famille et masculin/carrière est partagé par une majorité de la population et qu’elle est généralement assez forte. De plus, on montre également que c’est un processus inconscient, que nous ne contrôlons pas.

Le Test d’Association Implicite fait office de détecteur de préjugés ou encore d’instrument de mesure des stéréotypes.

Dans cette expérience, nous faisons appel à une catégorisation de genre. On s’attend à ce que la majorité de la population ait des temps de réaction court et un nombre d’erreurs moins important lorsqu’on associe carrière/masculin (ou famille/féminin) que lorsqu’on associe carrière/féminin (ou carrière/masculin).

III – Méthode

1 - Les sujets

La population se compose de 28 étudiants de licence deuxième année en psychologie, normaux.

2 – Matériel et Procédure

C’est une expérience qui se déroule de manière individuelle : le sujet suit les instructions sur son ordinateur.

Pour mesurer les attitudes de façon implicite, une méthode utilisée en psychologie consiste à associer deux concepts ensemble. Dans un premier temps, la personne classe des concepts (ex. : mots, photos, images) en fonction de la catégorie à laquelle il se rapporte. Par exemple, vous avez Le nom d’une personne qui s’affiche sur l’écran. Vous devez alors préciser - grâce aux touches E et I du clavier - à quelle catégorie, en l’occurrence "féminin" versus "masculin", cette personne fait référence. Si la personne produit une erreur, un message d’alerte s’affiche sur l’écran. Elle se doit alors de la corriger. Une deuxième tâche consiste toujours à associer deux concepts mais avec quatre catégories de référence. Par exemple, en plus des catégories "féminin" et "masculin", les catégories

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