Les névroses

Les NEVROSES

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I / Structure névrotique

Par le complexe d'Œdipe, l'enfant accède à l'organisation oedipienne, c'est à dire à la structure névrotique.

L'organisation oedipienne implique:

- la reconnaissance de la différence des sexes

- l'existence des relations sexuelles entre les parents.

- L'enfant est confronté à une ambivalence très vive à l'égard du parent de même sexe

(attachement tendre et rivalité aiguë).

Le complexe de castration est étroitement lié au complexe d'Œdipe:

- le garçon redoute la castration comme réalisation d'une menace paternelle en réponse à ses

activités sexuelles;

- chez la fille, l'absence du pénis est ressentie comme un préjudice subi qu'elle cherche à

nier, compenser ou réparer (Vocabulaire de la Psychanalyse : J. LAPLANCHE et J.B. PONTALIS).

Le complexe de castration se résoudra lorsque le garçon aura réussi à détacher de sa mère ses désirs sexuels (sa libido) pour les reporter sur un objet réel étranger (idem pour la fille / au père), lorsqu'il aura réussi à se réconcilier avec le père (idem fille / mère).

Il faut aussi que le garçon ait réussi à s'émanciper vis à vis de ce père: en effet, il arrive souvent qu'en réaction contre sa révolte première, le garçon devienne son esclave soumis, ce qui n'est assurément pas le signe d'une bonne résolution du complexe de castration et des conflits oedipiens)

Ces tâches s'imposent à tous et à chacun. Mais leur accomplissement réussit rarement, peut- être même jamais, de façon idéale, c'est à dire avec une correction psychologique et sociale parfaite.

Les "névrosés", eux, échouent en grande partie dans ces tâches, le fils restant toute sa vie couché sous l'autorité de son père et incapable de reporter sa libido sur un objet sexuel étranger. Tel peut être également le sort de la fille.

C'est en ce sens que le complexe d'Œdipe peut être considéré comme le noyau des névroses.

Nous avons vu que dans ses développements successifs la sexualité infantile s'investit successivement dans des zones érogènes privilégiées (orale, anale, génitale) et qu'elle se manifeste sous forme de pulsions partielles qui s'étayent sur telle ou telle zone érogène.

Ces pulsions partielles vont tendre à s'unir sous le primat de la génitalité.

GENERALITES SUR LES NEVROSES



Parmi les pulsions partielles, on trouve par exemple les couples "sadisme Ŕ masochisme", "voyeurisme Ŕ exhibitionnisme", etc. ... C'est ce qui a fait dire à FREUD que l'enfant est un "pervers polymorphe".

Au cours de son développement, l'enfant peut fixer une partie de sa libido à une zone érogène et à une pulsion partielle. Cette fixation peut se faire par exemple sous l'influence d'un événement de son histoire, par exemple, une expérience de séduction sexuelle.

Le retour de la libido à un tel point de fixation s'appelle une régression.

Les pulsions de l'enfant vont se heurter aux interdits parentaux (d'abord) et au Surmoi (ensuite). D'où le phénomène de refoulement dans l'inconscient des représentants de la pulsion.

Mais ce refoulement n'est jamais absolument total. L'insuffisance de refoulement va laisser échapper des représentations interdites (retour du refoulé). C'est ce qui est à l'origine des symptômes névrotiques, mais également des actes manqués et des rêves.

Les symptômes névrotiques sont donc des réalisations symboliques (par déplacement et condensation) à la fois de la pulsion refoulée et de l'instance interdictrice (d'où accompagnement d'angoisse). Ils ont valeur de compromis entre pulsion et interdit.

Les défenses (c'est à dire les mécanismes de défense du Moi) sont les différents procédés dans lesquels s'engage le Moi pour se libérer de l'émoi causé par une représentation chargée de désir et d'interdits.

Ces mécanismes de défense sont variés :

- refoulement

- déplacement

- formation réactionnelle = attitude psychologique de sens opposé à un désir refoulé, et constituée en réaction contre celui-ci (par exemple; pudeur s'opposant à des tendances exhibitionnistes refoulées).

- isolation = mécanisme de défense consistant à isoler une pensée ou un comportement de telle sorte que leurs connexions avec d'autres sortes de pensées ou avec le reste de l'existence du sujet se trouvent rompues (exemples: pauses dans le cours de la pensée, formules, rituels, toute mesure permettant d'établir un hiatus dans la succession temporelle des pensées et des actes)

- sublimation

- projection, introjection, etc. ...

Donc le symptôme est une formation de compromis entre le Ça (principe de plaisir) et le Moi (principe de réalité), conflit accentué par le Surmoi. Le Moi tente de résoudre ces conflits à l'aide de ses mécanismes de défense.

Les symptômes sont fonction de ces mécanismes de défense.

II / les névroses

Les névroses représentent une part importante de la pratique psychiatrique et une part importante de la pratique en médecine générale.

Mais elles sont souvent méconnues, cachées derrière ce que l'on appelle parfois nervosisme, dystonies neuro-végétatives, manifestations fonctionnelles ...

Il existe des maladies névrotiques (hystériques, obsessionnelles, phobiques) avec des syndromes névrotiques nets.

Mais il existe aussi une multitude de gens Ŕ pour ne pas dire chacun de nous Ŕ qui ont des traits de caractère névrotique, et parfois des symptômes.

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