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Les Enfants Difficiles N'existent Pas

Mémoire : Les Enfants Difficiles N'existent Pas. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Novembre 2014  •  546 Mots (3 Pages)  •  720 Vues

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Les enfants difficiles n’existent pas

Il enchaîne les caprices. Elle n’écoute rien. En tant que parent, on a l’impression d’avoir tout essayé. On se sent désemparé. “C’est un enfant difficile”. La phrase est finalement lâchée. Et sonne comme une sentence irrévocable. Comme un mauvais numéro tiré au loto. Et après ? Interview mise au point avec la psychanalyste Claude Halmos, qui nous explique les risques qu’il y a à coller cette étiquette sur un enfant.

Propos recueillis par Anne-Laure Vaineau

À lire

Pourquoi l'amour ne suffit pas, de Claude Halmos (Nil Eds, 2006)

“Mon enfant est difficile”. Est-ce une expression qui revient régulièrement dans votre cabinet ?

Claude Halmos : C’est en effet une expression qui est dans l’air du temps, mais qui n’a aucun sens. C’est un concept qui induit l’idée qu’il y aurait des enfants qui, constitutionnellement, seraient difficiles à élever. Comme si c’était inscrit dans leurs gênes. Pourtant, si vous dites “Il est difficile, c’est donc qu’il est né comme ça ?”, personne ne vous dira oui. En réalité, il n’y a pas d’enfants difficiles, il n’y a que des enfants que les parents ont des difficultés à élever. C’est donc la relation parent-enfant, et non l’enfant, qui est difficile. Mais c’est vrai qu’il peut être plus facile de remettre son enfant en question, plutôt que sa relation à lui. Il devient le miroir des difficultés de toute la famille. C’est là-dessus qu’il nous faut travailler.

Qu’entend-on par « enfant difficile » ?

Claude Halmos : Il s’agit la plupart du temps d’un enfant qui ne répond pas à la demande. Étant entendu que la demande n’est pas insensée : qu’il apprenne à l’école, qu’il se tienne correctement… L’enfant résiste à cela, et donc, on en conclut qu’il est difficile.

Quel risque y a-t-il à coller cette étiquette sur un enfant ?

Claude Halmos : Parler d’enfant difficile, c’est nier la construction de l’enfant et le rôle qu’y jouent les parents. C’est typique de la psychiatrie dans laquelle nous sommes aujourd’hui. La psychiatrie classique considérait l’individu, sa construction, sa singularité. Aujourd’hui, il n’y a plus que des symptômes, et ce jusqu’à la caricature. La personne unique que je suis, ou que vous êtes, ne compte plus. Alors que nous sommes tous des personnes uniques, qui se sont construites de façon singulière, avec deux parents qui étaient eux-mêmes deux êtres singuliers, avec des grands-parents, une lignée, une langue, un pays… Là, on induit l’idée que l’enfant est né comme ça. Comme si ses parents avaient tiré le mauvais numéro à la loterie. Ce serait donc inné. Alors l’enfant s’identifie à cette image qui lui est renvoyée de lui-même. Quant aux parents, ils sont réduits à l’impuissance la plus totale.

C’est pourtant un terme qui est repris par certains psys, qui en ont même fait des livres. Quel peut être leur intérêt, à part déculpabiliser les parents ?

Claude Halmos : L’enfant difficile est un marché. Si l’on propose à des

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