Le Pere Goriot
Mémoires Gratuits : Le Pere Goriot. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 14 Novembre 2012 • 547 Mots (3 Pages) • 819 Vues
javascript:formSubmit()Le texte que nous allons étudier est extrait du premier chapitre du roman Le Père Goriot, écrit en 1834 par Honoré de Balzac dans la continuité de sa grande œuvre réaliste, La Comédie Humaine. Il est ici important de noter que nous sommes toujours au cœur d’un incipit particulièrement long, répondant aux fonctions codifiantes de la présentation des personnages. En effet, le père Goriot en tant que principal sujet, fait l’objet d’une description approfondie débutée une dizaine de pages auparavant pour s’achever sur ce passage dont l’intérêt réside en ce qu’il montre l’aboutissement d’un homme au terme de quatre années de vie sous le regard des pensionnaires de la maison Vauquer.
La question se pose alors de savoir comment Balzac va répondre aux exigences du genre en érigeant le portrait du personnage clé de son œuvre.
[...] C’est d’ailleurs sa physionomie rendue étrangement indépendante, qui est triste et désolée Un procédé comparatif est à nouveau employé, insistant sur le souvenir d’un homme autrefois comblé par le contentement d’un bonheur bourgeois frais de bêtise qui avait quelque chose de jeune dans le sourire aimait à égayer par le port d’une tenue égrillarde avait soixante-deux ans et ne paraissait pas en avoir quarante La quantité importante de ces informations sur le bon vermicellier se veut délibérément insistante, marquant le fossé entre le caractère bonhomme, insouciant, heureux de vivre qui s’en dégage pour donner toute sa dimension de faiblesse à l’être hébété, vacillant, blafard et aux sentiments qu’il provoque d’« horreur ou de pitié Le père Goriot est maintenant un vieillard qualifié de sénile errant dans un état méditatif qui le coupe du monde. [...]
[...] Moment très attendu de l’incipit par sa référence au titre même du roman, la description du père Goriot a d’abord été intégrée au cœur d’un récit informant le lecteur sur le passé récent du personnage pour lui livrer ici un portrait actuel et complet. Dès le départ, le sujet est dépeint par ses caractéristiques physiques à travers une profusion de détails découpée en plusieurs étapes. En premier lieu se dégage une image importante, celle de son visage, qui frappe tout d’abord la vue et à laquelle madame Vauquer sera d’ailleurs sensible au point de lui faire perdre le sens des conventions verbales puisqu’elle laissa échapper une expression de surprise Ainsi, la couleur de ses cheveux est qualifiée par les adjectifs gris sale et verdâtre dégoûtante et sa physionomie de désolée Une gradation descriptive s’attache ensuite à détailler son corps à travers une progression temporelle. [...]
[...] De plus, la fin du passage apporte un effet de réel, caractéristique grâce à l’intervention du discours direct qui actualise la scène avec le présent de narration des verbes viennent et voyez D'autre part, le temps de l’histoire, simultanément retranscrit à travers le dialogue entre Madame Vauquer et le père Goriot, est ponctué par l’interjection de cette dernière Eh bien ! ainsi que celle des étudiants en médecine, Ah ! ah ! et leur exclamation Bravo, père Goriot ! Le rythme ainsi donné renforce de manière notable cette impression de vie qui émane du langage oral et vient réveiller le lecteur à la manière
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