La Vierge

La Vierge aux rochers a été peinte par Léonard de Vinci entre 1483 et 1486 (en fait, il y a en a deux versions).

Les amateurs de complots (type Da Vinci code) peuvent trouver de quoi s’amuser ici… mais on peut aussi simplement interroger le tableau, et le laisser nous parler sans essayer de lui faire dire n’importe quoi.

Le tableau représente la Vierge Marie assise au centre d'une grotte rocheuse.

Auprès d'elle, deux enfants, Jésus et Jean-Baptiste : elle est venue avec recueillir saint Jean orphelin réfugié dans une grotte et jusqu’alors protégé par l’ange Uriel, à droite du tableau.

Les personnages sont enfermés très nettement dans une forme triangulaire (symbole de la Trinité), dont la Vierge Marie est le sommet.

Jusque là, c’est facile. Après…

Léonard de Vinci n'a pas précisé qui étaient les deux enfants, il est donc difficile de décider qui est Jésus et qui est Jean-Baptiste.

On suppose généralement que celui qui lève la main en signe de bénédiction est Jésus. D’autant plus que l’autre enfant, en prière ou en adoration, porte une longue croix associée à la figure de Jean-Baptiste. Mais (car il y a un mais…), cette croix paraît avoir été ajoutée ultérieurement par un autre peintre….

Et donc, d’autres expliquent qu’il n’est pas logique que Jésus soit aussi loin de sa mère, et qu’il paraisse protégé par Uriel. Ce serait donc le contraire : Jésus sous la protection de sa mère, et Jean Baptiste sous celle de l’ange…

Mais pourquoi l’enfant bénissant serait-il Jean Baptiste ? Parce que, répond-on alors, ce serait un symbolisme templier : les Templiers ont eu une vénération plus grande pour le Précurseur.

Alors ?

Personnellement, je ne vois pas très bien pourquoi aller chercher midi à quatorze heures. Traditionnellement, l’enfant bénissant est Jésus, et en l’absence de tout élément permettant d’affirmer le contraire, je ne vois pas pourquoi refuser qu’il en soit ainsi.

Marie est venue chercher Jean Baptiste, et son geste est un geste d’amour et de protection pour l’enfant qu’elle va recueillir et qu’elle protège sous son manteau (thème très fréquent pour signifier la protection que Marie offre à l’humanité). Il me semble même important que ce ne soit pas Jésus qu’elle protège, mais bien l’orphelin.

Que le premier à avoir été adopté par Marie soit Jean Baptiste, celui-même qui le premier, du ventre de sa mère, a reconnu Jésus n’a pour moi rien d’étonnant. Que Marie, comme Mère, prenne et protège l’enfant seul et orphelin (sans pour autant rejeter le sien vers lequel elle tend la main) n’a rien non plus de surprenant.

On a donc, si je ne me trompe, une petite scène dans laquelle Marie vient protéger celui qui est seul, et que son fils bénit...

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