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Développement de l'enfant: vision populaire et vision scientifique

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Par   •  27 Février 2015  •  Analyse sectorielle  •  5 892 Mots (24 Pages)  •  952 Vues

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DÉVELOPPEMENT DE L’ENFANT-VISION POPULAIRE ET VISION SCIENTIFIQUE

Pour ce présent travail, il m’a fallu questionner deux parents en lien avec le développement de leur enfant. Mon choix fut simple et les entrevues des plus conviviales. J’ai d’abord pensé à un membre de ma famille, Sylvie, qui a trois enfants, et à mon amie Josée qui en a deux, tous d’âge adulte aujourd’hui. Évidemment, les souvenirs de leur tout-petits sont souvent lointains, et quelques-unes de mes questions concernant les premiers mois de vie de leurs nourrissons ont provoqué quelques hésitations et bien des pouffées de rire! Il faut dire que Sarah, la cadette de Sylvie, était présente lors de l’interview et qu’elle s’est régalée de la mémoire de sa mère pour les détails les concernant, elle et ses soeurs!

Bref, c’est devant un bon café que se sont déroulé les entrevues. Chez Sylvie, nous en avons profité pour effeuiller quelques albums photo et elle m’a raconté maints détails sur sa famille, ses enfants et elle a largement répondu à mes questions. Josée, quant à elle, est venue chez moi et a accepté avec plaisir de répondre à mes questions, même si certaines réponses étaient un peu moins précises. D’ailleurs, pour faciliter les souvenirs et pour clarifier le texte, nous n’avons retenu que les informations concernant Sarah-Maude et Loriane, les cadettes de Sylvie et de Josée. J’ai ainsi pu recueillir de précieuses données concernant les thèmes qui m’intéressaient, soit la sociabilité chez l’enfant, son développement cognitif et physique, ainsi que sa personnalité.

LA SOCIABILITÉ

L’éveil social revêt une importance capitale dans le développement de l’enfant. Voyons ce que nos deux mamans ont observé chez leur enfant sur ce point.

VISION POPULAIRE

Sarah-Maude, la cadette de Sylvie, a fait son premier sourire autour d’un mois. Elle était très souriante et joviale avec tout le monde jusqu’à six mois environ. Pourtant, presque du jour au lendemain, elle a commencé à pleurer lorsque sa maman quittait sa chambre pour la coucher. Elle se réveillait aussitôt la porte de sa chambre fermée. Peu après, elle s’est mise à avoir peur de la visite. Sylvie n’avait jamais entendu sa fille hurler de cette façon auparavant! Sa fille était littéralement terrifiée par les gens et elle se souvient d’une crise épouvantable à l’épicerie alors qu’une dame était venue lui parler gentiment. Tout est cependant rentré dans l’ordre vers l’âge d’un an, au moment où Sarah a commencé la garderie. C’était un service de garde en milieu familial où il n’y avait que trois enfants, dont la petite-fille de la gardienne, Mikaelle, du même âge que Sarah, et bébé Alys, âgée de 6 mois. Mikaelle et Sarah sont vite devenues amies. Dès l’âge de deux ans, elles jouaient à cache-cache et s’échangeaient des jouets. Sarah adorait Sylvie, sa gardienne, et elle s’est aussi beaucoup attachée à Dany, son mari, et un peu plus tard, à Alys. Mikaelle et Sarah ont même entretenu une solide amitié jusqu’à ce jour.

Du côté de Josée, elle a eu sa fille Loriane en même temps que deux de ses très bonnes amies et elles se voyaient presque tous les jours. Loriane a donc socialisé très tôt. Josée se souvient qu’à 3 mois déjà, Loriane babillait et « faisait de la façon » aux autres bébés de son âge. Elle leur souriait et elle leur parlait en son. Ce penchant à rentrer en contact avec les autres est demeuré constant chez elle, bien qu’elle n’ait pas connu la garderie, elle a toujours été entourée d’autres jeunes de son âge et elle a toujours apprécié ces contacts.

VISION SCIENTIFIQUE

L’expérience de Sylvie concernant les premières angoisses de sa fille rejoint la théorie de l’attachement (Tennes et Lampl, 1964 ) selon laquelle un enfant éprouve de la détresse vers le sixième ou septième mois lorsqu’il est séparé de ses parents, et ce, même dans une situation quotidienne qui ne l’affectait pas auparavant, comme le coucher. Même corrélation entre le vécu de Sarah et la théorie de l’attachement (Schaffer et Emerson, 1964 ) qui affirme que les enfants souffrent d’une peur des étrangers vers leur huitième mois et qu’elle se manifeste particulièrement lorsqu’une personne inconnue s’approche de l’enfant, comme la dame à l’épicerie l’a fait avec elle.

L’expérience de Loriane sur ces points, quant à elle, diffère, et l’on peut supposer que cela est dû à l’attitude sociale de sa mère. Elle n’a pas vraiment connu la peur des étrangers. Comme il y avait toujours du monde, adultes et bébés, à la maison, Loriane a développé une attitude pro-sociale (Cloutier et Tessier, 1981 ). Le comportement social des parents, en tant que modèle pour l’enfant, influe grandement sur les habiletés de celui-ci à se sentir bien auprès des autres jeunes. Des travaux (Vandell et Wilson, 1987 ) ont démontré que si ces derniers nourrissaient un cercle d’amis, que leurs rapports aux autres étaient fréquents et harmonieux, ils contribuaient à rendre leurs enfants confortables et sécurisés dans leurs relations avec autrui, et ce, dès les premiers mois de leur vie. Cette attitude pro-sociale développée jeune chez l’enfant aurait même tendance à se poursuivre au cours des années suivantes (Sroufe, 1983 ). Ce qui pourrait expliquer, là encore, la constante facilité de Loriane à socialiser au court de sa vie.Dans un même ordre d’idées, des études confirment la tendance toute naturelle de bambins âgés de six mois à se sourire entre eux et à se parler en babillage (Holmberg, 1980; Lamb et Bornstein, 1987; Vandell, Wilson et Buchanan, 1980 ). Toujours selon ces mêmes études, l’enfant apprend le « tour de tour » d’abord avec des vocalises, et ensuite, vers l’âge d’un an, en jouant à se mimer, à se poursuivre ou en échangeant des jouets à tour de rôle. Vers l’âge de deux ans, ces échanges se complexifient et on voit apparaitre des interactions réciproques, des jeux coopératifs (comme jouer à cache-cache), et des échanges où la communication devient nettement plus efficace.

Et enfin, l’amitié de Sarah et de Mikaelle, la façon dont elle s’est développée, le moment où elle a débuté, et surtout le fait qu’elle s’est enrichie et poursuivie, vient se rattacher à la conception de « meilleur ami » relevée par Smollar et Youniss (1982) et à celle de « familiarité » avancée par Berk (1989) . Le meilleur ami est caractérisé par une forte attirance mutuelle, par des interactions positives, c’est celui avec qui l’enfant va partager le plus d’activités et vivre des échanges réciproques.

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