Dissertation: Un Personnage médiocre Peut-il être Un héros De Roman ?
Recherche de Documents : Dissertation: Un Personnage médiocre Peut-il être Un héros De Roman ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar LaTunisienne • 9 Décembre 2012 • 641 Mots (3 Pages) • 3 926 Vues
Depuis l'invention du roman, on dit du personnage principal de l'action qu'il est le « héros » du récit. Or dans le dictionnaire on trouve « héros : celui qui se distingue par sa grandeur d'âme exceptionnelle, son dévouement total, son courage exemplaire, etc » ; au contraire le mot « médiocre » vient du latin medius, « qui est au milieu », désignant ainsi ce qui est banal, sans éclat, s'opposant entièrement à cette notion de distinction méliorative . C'est donc sur une expression oxymorique que repose notre sujet : « Un personnage médiocre peut-il être un héros de roman ? ». On pourra alors se demander dans quelles limites la médiocrité a sa place au sein d'un genre littéraire qui repose souvent sur l'exceptionnel.
En premier lieu, face à la médiocrité de certains personnages principaux, le lecteur peut « entrer » dans l'intrigue avec facilité et rapidité grâce au procédé d'identification. En effet, il retrouve dans ce personnage un côté humain c'est à dire imparfait et sans cesse tenté par les « force du mal », qui est l'incarnation du côté sombre qui est en chacun de nous : en fait, la médiocrité faisant plus ou moins partie intégrante de chaque être, ce personnage n'est autre que l'image produite par le miroir de l'identification, où le lecteur ne voit que le pâle reflet de lui-même. C'est ainsi que Jean Valjean, héros des Misérables de Hugo, est un ancien galérien ayant succombé nombre de fois au péché, notamment celui de vol, et ayant le coeur noir de haine envers l'individu et l'esprit sombre de vengeance envers la société. Cependant, qui à sa place n'en aurait pas fait autant, au regard du crime de cette société injuste qui le condamne à dix-neuf ans de bagne pour un misérable pain volé pour nourrir sept enfants ? Qui serait resté pur et pacifique devant cette justice écrasante ? Victime plus que coupable, si la bonté d'un évêque ne l'avait pas sauvé de l'abîme de la délinquance, on devine déjà quel monstre il serait devenu. Cela nous amène à la question de ce qui sépare le personnage médiocre du héros, car sans l'intervention d'un tiers, Jean Valjean ne serait jamais devenu un « héros » plein de bonté qui fait le bien autour de lui, mais serait resté dans les profondeurs de la médiocrité à laquelle sont prédestinés tous ceux de sa condition.
De même, Félicité Rougon, que l'on retrouve dans de très nombreux romans de Zola dans le cycle des Rougon-Macquart, est caractérisée par son âpreté aux gains, son envie de pouvoir. Tout comme son mari, elle possède une avidité maladive, et rêve d'être bourgeoise : elle est le parfait exemple du vice le plus tristement banal de notre société contemporaine, de la maladie la plus contagieuse de notre époque, et par sa médiocrité peut éventuellement soulager la conscience du lecteur en lui procurant un semblant de « normalité » à ce comportement ; c'est l'exemple même de l'identification qui traverse les siècles.
De plus, le personnage médiocre est omniprésent dans le roman réaliste, qui a choisi une peinture « objective » des milieux sociaux et donc des êtres qui leur sont apparentés ; c'est un choix de représentation du monde plus vraisemblable, or qui dit réalité
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