Culture Et Mode De Pensée
Dissertation : Culture Et Mode De Pensée. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar neiineiiss • 27 Mars 2014 • 2 100 Mots (9 Pages) • 1 397 Vues
Lauréat du Prix Balzan par la psychologie humaine en 1986, Jérôme Bruner a su marquer son empreinte dans la sphère psychologique. Protagoniste central de la psychologie cognitive et plus particulièrement de la psychologie de l'éducation, il est tout bonnement impossible de ne pas se familiariser avec ce psychologue américain. Culture et Mode de pensée, Éditions Redtz est un ouvrage de référence qui présente la psychologie de l'éducation dans un large horizon culturel et scientifique. C'est avec le chapitre 4 « le self transactionnel » que nous allons procédé à une analyse des problématiques et théories abordées au cœur même de celui-ci. Culture, transactions, communication, enfants, esprit et langage sont les mots clés de ce chapitre qui, parallèlement, permettent de soulever la problématique suivante : Comment les processus transactionnels entre le langage, la culture et l'esprit permettent à l'individu de construire des significations au contact du monde ? Nous étudierons dans un premier temps l'importance de l'interaction dans le processus transactionnel. Dans un second temps, nous analyserons les quatre thèses ordinaires qui expliquent cette transaction. En troisième partie, nous comprendrons que la maîtrise du langage favorise le « self transactionnel ». Finalement, nous observerons comment la construction de signification et culture élargissent ce processus de transaction.
« Des relations qui constituent les prémisses d'un partage d'hypothèses, et de croyances sur l'état du monde, sur la manière dont fonctionne l'esprit, sur ce que nous sommes disposés à faire, sur la manière dont nous pourrions entrer en communication ». C'est avec cette définition globale du mot « transaction » que notre auteur explique ce qui est, selon lui, le moteur
voire la source de toute communication. En parallèle, la notion intersubjectivité qu'il annonce, semble être la raison de ce chapitre lié au self transactionnel. Comment parvenons-nous à connaître l'esprit d'autrui ? Et quels sont les facteurs qui contribuent à le définir selon notre propre perceptions ? Pour répondre à ces questions, des travaux ont été menés par Bruner et Renato Tagiuri. Ils ont mis au point un certain nombre de petits expériences ludiques pour analyser l'exactitude des perceptions interpersonnelles. En étudiant la perception sociale, ils ont constaté que les gens arrivaient, à partir de quelques indices, à se faire une idée générale d'un individu. Pour Bruner et Tagiuri, si nous donnons une certaine cohérence aux observations et aux informations qu'on a pu avoir d'un individu, c'est que nous avons des connaissances préalables sur la personnalité d'autrui. Quand nous observons donc, qu'une personne possède telle ou telle caractéristique, nous allons tout bonnement déduire la présence ou l'absence d'autre trait de caractère. Une certaine projection de l'esprit d'autrui s'opère donc.
Bruner a entrepris ce même travail en étudiant cette fois-ci le développement de la perception de l'enfant en fonction de l'age, de l’inexpérience et des instruments culturels fournis par le milieu social. Bruner met ainsi l'accent sur le rôle des technologies propres à chaque système socio-culturel et tout particulièrement le langage. L'enfant et l'adulte perçoivent-ils de la même façon l'esprit d'autrui ? Bruner dans ses écrits semble fasciné par la capacité sensitif, et rapidement acquise de l'enfant face à la mutualité dans les échanges. En effet l'enfant perçoit et saisi d'emblée l'expression d'autrui, il voit donc à travers les gestes l'intention de celui-ci. Lorsque l'enfant aborde le langage, il ne manifeste pas la moindre difficulté à maîtriser les pronoms et certains démonstratifs. L'acquisition des formes « ici » et « là » a particulièrement retenu l'attention de Bruner. Il considère notamment qu'une forme gestuelle de « deixis » est non seulement acquise avant le langage proprement dit mais constitue la base même de l'acquisition des formes linguistiques déictiques. Par ailleurs, diverses observations soulignent que l'enfant comprend mieux ces termes s'il en est le destinataire plutôt que s'il joue le rôle d'observateur. En un mot, ce à quoi réfère l'adverbe « ici » et en effet plus près de celui qui parle, tandis que ce à quoi réfère l'adverbe « là » peut être plus proche
de l'interlocuteur. Acteur et observateur ne disposent pas des même informations. Finalement, nous nous connaissons mieux nous même que nous connaissons autrui. Pour Bruner, les relations sociales et affectifs de l'enfant sont plus importantes que ses relations avec l'objet. L'enfant selon lui, ne peut pas être égocentrique puisqu'il sait prendre des initiatives dans les jeux et se montrer conscient vis à vis des autres. L'utilisation du langage et l'interaction sociale sont au fondement du développement de l'individu comme le souligne l'auteur. Selon lui l'apprentissage résulte de l'interaction entre l'individu et sa culture, il est donc le fruit d'une transaction.
Pour comprendre qu'est-ce qui fait qu'un enfant est « si précocement disposé à entrer en transaction avec autrui pour mener avec lui sa propre vie, à partir d'intuitions sur l'esprit de l'autre, et pourquoi par sur la condition humaine » Bruner, établit -en aparté du reste du texte-, le point de vue ordinaire de cette question qui repose sur quatre thèses principales, qu'il contredit/détail ou définit de son point de vue par la suite : 1. la perspective égocentrique : qui considère ,en quelque mots, que les jeunes enfants sont incapables de prendre conscience du point de vue des autres, d'avoir une certaine projection de l'esprit d'autrui. Il est donc centré sur son point de vu et ne peut pas être objectif. L'auteur dans la page 89 contredit cette doctrine et affirme que l'enfant comprend la structure de l'événement au sein duquel il opère, simplement il ne dispose pas de la large palette de scénarios, de schémas d'événements dont disposent les adultes. « ce n'est pas que l'enfant est incapable d'adopter la perspective de l'autre, mais plutôt qu'il ne peut pas le faire sans comprendre la situation dans laquelle il opère » page 89. 2. le solipsisme : attitude du sujet pensant pour qui sa conscience propre est l’unique réalité, les autres consciences, le monde extérieur n’étant que des représentations. Il existerait un « self privé »
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