Au Bonheur des Dames - Le roman d'Emile Zola
Analyse sectorielle : Au Bonheur des Dames - Le roman d'Emile Zola. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 16 Mai 2014 • Analyse sectorielle • 2 373 Mots (10 Pages) • 1 969 Vues
Au Bonheur des Dames est un roman d’Émile Zola publié en 1883, prépublié dès décembre 1882 dans Gil Blas, le onzième volume de la suite romanesque les Rougon-Macquart. À travers une histoire sentimentale, le roman entraîne le lecteur dans le monde des grands magasins, l’une des innovations du Second Empire (1852-1870).
Sommaire [masquer]
1 Contexte historique
1.1 Genèse et sources
1.2 Parution et réception
2 Résumé
2.1 Sujet
2.2 Découpage
2.2.1 Les débuts au grand magasin
2.2.2 Le passage par les petites boutiques
2.2.3 Le retour triomphal
3 Personnages
3.1 Octave Mouret
3.2 Denise Baudu
3.3 Les clientes
3.4 Les vendeuses
3.5 Les hommes travaillant au Bonheur des Dames
3.6 Les acteurs du petit commerce
3.7 Personnages extérieurs au monde du commerce
4 Thèmes
4.1 Les grands magasins
4.2 Roman d'amour
4.3 Le capitalisme
4.4 Le naturalisme
5 Édition
6 Adaptations
7 Notes et références
8 Bibliographie
9 Lien externe
Contexte historique[modifier | modifier le code]
Genèse et sources[modifier | modifier le code]
Dès l'automne de l'année 1868, le projet d'Émile Zola d'écrire une grande fresque sur l'ascension sociale d'une famille est clairement établi. Il projette d'y présenter des personnages évoluant dans quatre mondes: le peuple, les commerçants, la bourgeoisie, le grand monde. Il ajoute aussi un monde à part celui des militaires, des prêtres et des prostituées1. Les personnages y seront mus par la « fièvre du désir et leur ambition »2. Dans ce corpus, qui deviendra Les Rougon-Macquart, il projette d'écrire un roman sur « la femme d'intrigue dans le commerce ». Ce sera Au Bonheur des Dames3. En février 1880, à la fin de la parution de Nana, il fait annoncer que son prochain roman parlera du grand commerce dans Paris et surtout des grands bazars modernes qui naissent dans la capitale4. Mais l'année 1880 est une année noire pour Zola (mort de ses amis Edmond Duranty, Gustave Flaubert, mort de sa mère, état dépressif et ennuis de santé)5 et il sursoit à son projet.
Lorsqu'il écrit Pot-Bouille en 1881, il le conçoit comme le premier épisode du roman suivant6. Le premier roman met l'accent sur l'adultère et l'éducation sentimentale d'un jeune homme ambitieux, le second mettra l'accent sur le triomphe des grands magasins et aura pour dominante principale les femmes : les clientes des grands magasins et le triomphe de Denise Baudu7. Zola a le désir de faire de ce roman un roman optimiste, un « poème de l'activité moderne »8, célébrant le triomphe du siècle, « siècle d'action et de conquête, d'efforts dans tous les sens »8.
Manuscrit d’Au Bonheur des Dames.
Sa documentation sur le sujet commence dès 1881: article du Figaro du 23 mars 1881 sur les grands bazars, la faillite du petit commerce, le folie des achats et le problème du vol, article de novembre 1881 de Jean Richepin dans Gil Blas sur le calicot dans les grands magasins, article de janvier 1882 dans Gil Blas sur les demoiselles des grands magasins. Il visite des après-midi entiers des grands magasins9 : le Bon marché, les Grands Magasins du Louvre, la Place Clichy, observe l'organisation, interroge les dirigeants10 et note tout dans ses Carnets d'enquête. Il parcourt le livre nouvellement sorti de Pierre Giffard, Paris sous la IIIe république. Les grands bazars, dont il se servira finalement peu11. Il a également lu les romans de Balzac, La Maison du chat-qui-pelote et Grandeur et décadence de César Birotteau ainsi que l'étude de Charles Fourier de 1829, le Mouvement industriel et sociétaire12. Puis il s'enferme pendant huit mois dans sa résidence de Médan pour écrire son roman (28 mai 1882-25 janvier 1883). Son travail commence par une ébauche, résumée en style télégraphique, agrémentée de notes, puis par un plan d'ensemble où Zola décrit le contenu de chaque chapitre suivi d'un premier puis d'un second plan plus détaillé, ce n'est qu'ensuite qu'il se lance dans la rédaction13.
Parution et réception[modifier | modifier le code]
En novembre 1882, Émile Zola fait paraitre un extrait du roman dans Le Panurge , le Gil Blas l'annonce dans ses colonnes. La veille de la parution du premier épisode, 16 décembre 1882, le Gil Blas sort un grand papier sur les femmes d'Émile Zola, destiné à allécher le lecteur mais un peu loin du réel contenu d’Au Bonheur des Dames14 . Le roman parait en 75 livraisons, du 17 décembre 1882 au 1er mars 188315. Il est favorablement accueilli par la critique mais pour de mauvaises raisons : on y loue la délicatesse et la grâce des tableaux, son caractère moral, la simplicité attendrissante de son dénouement. Bref, la bonne société pense que Zola est rentré dans le droit chemin16. Huysmans écrit à Zola en mars 1883 pour lui faire part de son admiration pour avoir su bâtir un tel édifice et décrire les rouages d'un tel colosse. Il loue la puissance de ses descriptions et la fraicheur singulière des amours de Denise et Mouret17.
Résumé[modifier | modifier le code]
Sujet[modifier | modifier le code]
L'action se déroule entre 1864 et 186918. Arrivée à Paris avec ses frères, pour travailler dans le petit magasin de son oncle, Denise Baudu prend rapidement conscience que l'emploi n'existe que dans les grands magasins. Elle se fait embaucher au Bonheur des Dames, découvre le monde cruel des petites vendeuses, la précarité de l'emploi et assiste au développement
...