Apport de la philosophie à la psychologie
Dissertation : Apport de la philosophie à la psychologie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tchipsipaul • 2 Janvier 2016 • Dissertation • 650 Mots (3 Pages) • 2 368 Vues
Sujet : « En quoi la philosophie apporte-t-elle quelque chose à la psychologie ? »
Historiquement, la psychologie était essentiellement considérée comme une branche de la philosophie qui traitait notamment de l’âme et de ses facultés. Si aujourd’hui la psychologie a acquis le statut de discipline scientifique à part entière, il peut être intéressant de se questionner sur les liens qui existent entre ces deux disciplines dont les histoires respectives s’inscrivent l’une dans l’autre. La suite de ce travail présente ma réflexion sur ce que peut apporter la philosophie à la psychologie principalement dans le cadre de la formation des connaissances d’un psychologue. Après avoir introduit et expliqué le concept « d’obstacle épistémologique » issu de l’épistémologie, j’expliquerai en quoi cela peut selon moi avoir une influence sur la manière dont travaille un psychologue.
Dans la cadre de travaux en épistémologie, discipline qui a pour objet d’étude la connaissance, il apparait que certains obstacles peuvent interférer dans notre appréhension du monde et entraîner certains biais dans la manière dont nous structurons nos connaissances. Ces obstacles épistémologiques que l’esprit doit surmonter pour s’instaurer, ne correspondent pas à des obstacles externes comme la complexité d’un phénomène mais bien à l’esprit du chercheur lui-même dans sa démarche intellectuelle. (Bachelard). C’est là que se manifestent des barrières au progrès de la connaissance qui empêchent une pensée rationnelle et scientifique.
Selon moi, ces obstacles qui proviennent la plupart du temps de la préexistence de savoirs personnellement construits sont sécurisants car ils correspondent à une manière intuitive d’aborder les choses, un peu à la même manière des stéréotypes facilitant dans la rencontre d’autrui. Cette réflexion issue de la philosophie peut permettre - je pense - aux psychologues de prendre conscience des divers biais qui peuvent intervenir lors de leur pratique qu’elle ait par exemple lieu dans le cadre d’une thérapie ou dans le contexte d’un entretien de recrutement.
En effet, dans ces deux situations, le psychologue est amené à apprendre à connaitre autrui et les biais pouvant entraver la bonne marche de ce processus sont nombreux. Avoir conscience des biais qui peuvent intervenir dans la construction d’une connaissance quelle qu’elle soit peut d’après moi permettre au psychologue d’agir afin d’endiguer ou diminuer ces interférences ou tout du moins lui permettre d’avoir du recul sur sa propre réflexion et de mettre en place une stratégie métacognitive. Dans ce processus de métacognition, l’individu, par une prise de distance par rapport à la nouvelle acquisition, va d’une certaine manière s’observer de manière la plus objective possible afin de pouvoir réfléchir sur sa façon d’apprendre, d’évaluer son efficacité ou encore de faire le lien entre le cheminement adopté ainsi que ce qui le compose et le résultat obtenu.
L’individu va ainsi pouvoir percevoir les stratégies qu’il a utilisées dans une situation précise et il s’agira ensuite pour lui d’essayer de comprendre la raison de ces choix, d’identifier les processus mentaux à l’œuvre, de les évaluer et d’éventuellement chercher une autre manière de faire.
Il y a un double mouvement allant d’une part de l’apport de l’épistémologie quant aux savoirs sur la manière dont se forment les connaissances et les obstacles qui peuvent être rencontrés permettant selon moi le passage de la réflexion à un processus de métacognition et d’autre part la prise de conscience de ses propres mécanismes enrichissant et nourrissant la réflexion philosophique.
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