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L'invention de la psychanalyse

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Par   •  23 Janvier 2015  •  Commentaire de texte  •  712 Mots (3 Pages)  •  828 Vues

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Le mot psychanalyse, apparu en 1896 sous la plume de Sigmund Freud, ne désigne d’abord qu’un mode d’exploration de l’inconscient. Il devient ensuite une technique thérapeutique, puis une nouvelle théorie du psychisme humain, fondée sur l’idée d’un inconscient dominé par la pulsion sexuelle.

L’invention de la psychanalyse s’est déroulée durant les années cruciales qui vont de 1896 à 1900. Sigmund Freud a toujours aimé se présenter comme un génie solitaire, explorateur d’un nouveau continent qui s’est dévoilé tout à coup sous son regard. Les historiens de la psychanalyse ont depuis largement corrigé cette image en montrant les influences qui ont joué dans sa découverte, et la part de construction personnelle dans l’analyse de ses cas. Dans l’élaboration de la psychanalyse, trois sources principales ont été mises en lumière.

• L’autoanalyse. C’est de l’introspection, revendiquée explicitement par lui, que Freud tire d’abord ses principales intuitions. La science des rêves commence d’ailleurs par l’analyse d’un rêve personnel (l’injection faite à Irma). Il entreprend, à partir de 1895, l’analyse systématique de tous les siens, notamment celui réalisé à la mort de son père, en octobre 1896. En août 1897, il écrit ainsi à son ami Wilhelm Fliess : « Mon principal malade, celui qui m’occupe le plus, c’est moi-même. » C’est également au cours de son autoanalyse que Freud émet l’hypothèse du complexe d’Œdipe, comme il l’explique à W. Fliess, le 15 octobre 1897 : « J’ai trouvé en moi des sentiments d’amour envers ma mère et la jalousie envers le père, et je pense maintenant qu’ils sont un fait universel de la petite enfance. Si c’est ainsi, on comprend alors la puissance du roi Œdipe. » Le 12 juin 1900, il lui écrit encore : « Penses-tu vraiment qu’il y aura un jour, sur la maison, une plaque de marbre sur laquelle on pourra lire : “C’est dans cette maison que le 24 juillet 1895 le mystère du rêve fut révélé au Dr Sigmund Freud ?” »

• Les observations de patientes sont la deuxième source de la pensée freudienne. Mais ces cas ne parlent pas d’eux-mêmes. Freud les fait parler. À partir de tableaux cliniques très différents (des maux de têtes aux hallucinations olfactives en passant par les jambes douloureuses), Freud pense trouver une origine unique : l’hystérie. Il y voit à chaque fois l’expression de pulsions sexuelles refoulées. La lecture des comptes-rendus des récits de patientes, retranscrits par Freud, montre que les histoires sexuelles sont loin d’être des déclarations spontanées. Freud insiste beaucoup pour amener les patientes à trouver de tels souvenirs, et constate de nombreuses « résistances ». Des historiens comme Louis Berger, en reprenant les premiers cas traités par Freud, ont montré qu’il ignore délibérément d’autres faits apparaissant dans leur histoire, comme des deuils récents ou de graves conflits familiaux. Il est par ailleurs avéré que Freud est loin d’avoir guéri (voire rencontré) tous les patients qui lui servent pourtant à illustrer ses succès thérapeutiques.

• Les influences théoriques. L’élaboration de la psychanalyse ne peut se comprendre uniquement par l’autoanalyse et les observations cliniques. Elle s’alimente également des idées qui circulent à l’époque autour des

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