La fin de la démocratie ?
Dissertation : La fin de la démocratie ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar como63 • 24 Mars 2024 • Dissertation • 1 387 Mots (6 Pages) • 112 Vues
"La démocratie ne peut survivre que si elle est continuellement protégée et nourrie. Ses ennemis, s'ils ne sont pas toujours ouvertement identifiés, sont toujours présents et travaillent constamment à son affaiblissement ». Ces mots sont ceux de Robert F. Kennedy, ancien procureur général des États-Unis (janvier 1961 à septembre 1964) et sénateur (Janvier 1965 à son juin 1968). Prononcés le 6 juin 1966 lors de son discours à l’Université du Cap en Afrique du Sud, cette citation de Kennedy, figure éminente de la politique américaine souligne les fragilités inhérentes à la substance des démocraties. Ce dernier affirme que la Démocratie nécessite d’être « protégée » et « nourrie ». En d’autres termes, il affirme que la notion de Démocratie n’est pas un absolu, un idéal qui ne nécessiterait aucune innovation. Ainsi, la démocratie telle qu’elle est apparue à ses origines ne saurait satisfaire les générations futures à qui ils revient de la « nourrir» soit d’innover afin qu’elle soit adaptée aux défis politique d’une époque donnée et ainsi éviter la crise. Ainsi, la survie de la démocratie semble liée aux contexte historique, social, économique, culturel etc… Cependant, la citation de Kennedy ne s’arrête pas là et évoque également le fait de « protéger » la démocratie. Ici, il ne s’agit plus d’adapter, de faire évoluer la démocratie à un contexte donné mais bien de préserver l’essence originelle de cette dernière. Ce qui en outre élève d’une grande importance, car l’innovation pourrait éloigner les démocraties qui évoluent des caractères fondamentaux de la démocratie.
La démocratie, au cœur de la citation de Robert F. Kennedy désigne chez les Grecques antiques « le pouvoir du peuple ». SI cette définition semble simple au premier abord, la démocratie se révèle pourtant très complexe tant ses enjeux de préservation de ce pouvoir au peuple et de bonne gouvernance doivent habillement s’allier. Ainsi, la démocratie, en sa quintessence, se déploie comme un édifice « éthique » et institutionnel, fondé sur la participation active et éclairée des citoyens à la gouvernance de leur cité. Au cœur de ce système politique réside la reconnaissance inaliénable de la dignité et des droits de chaque individu, incarnant ainsi l'idéal de l'égalité devant la loi et dans l'exercice du pouvoir. Au fur et à mesure de son évolution, la démocratie se manifeste par le respect des libertés fondamentales, la séparation des pouvoirs, et la primauté de l'État de droit. Si la démocratie ainsi définie semble presque être un idéal, il est naturel que les démocraties aient été touchés par des crises qui mettent à mal leur fonctionnement voir leur légitimité. Ainsi, la crise de la démocratie se matérialise par un ensemble de dysfonctionnements, de contestations et de déséquilibres qui compromettent les fondements et le fonctionnement même du système démocratique. Elle se caractérise notamment par une remise en question de la légitimité des institutions démocratiques, une défiance croissante envers les gouvernants et les processus électoraux, ainsi qu'une polarisation sociale et politique exacerbée. D'un côté, les crises institutionnelles et politiques mettent en lumière des failles dans le fonctionnement des institutions démocratiques, telles que la corruption, la captation du pouvoir par des élites politiques ou économiques, ou encore l'affaiblissement des contrepoids démocratiques. Ces dysfonctionnements mettent à mal la confiance des citoyens dans leurs représentants et sapent la légitimité du système politique. D'un autre côté, les crises socio-économiques révèlent les profondes inégalités et injustices qui persistent au sein des sociétés démocratiques. La montée des disparités de richesse, le chômage, la précarité sociale et le déclin des services publics sont autant de facteurs qui alimentent le mécontentement et la frustration au sein de la population. Ces fractures sociales fragilisent le tissu démocratique en creusant les clivages et en compromettant la cohésion sociale. Face à ces crises, la démocratie se doit de révéler une certaine résilience pour sa pérennité. La résilience désigne la capacité à surmonter les crises, les défis et les menaces qui peuvent compromettre le fonctionnement et l’ intégrité, ici de la démocratie. C'est la capacité d'un système démocratique à absorber les chocs, à s'adapter aux changements et à se renforcer dans le processus. La résilience démocratique implique non seulement la capacité des institutions et des processus politiques à faire face aux défis, mais aussi l'engagement continu des citoyens et des acteurs politiques en faveur de la préservation des valeurs démocratiques fondamentales. C’est ainsi la résilience qui offre un échappatoire à la crise des démocratie, cependant elle doit également s’accompagner d’innovation afin de redonner un souffle à ce qui peut paraitre obsolète ou source de la crise.
Dans le contexte actuel marqué par des bouleversements politiques, sociaux et technologiques rapides, l'étude des crises de la démocratie semble intéressante à plusieurs égards. Tout d’abord, cette analyse permet de comprendre les défis auxquels sont confrontées les sociétés démocratiques et d'identifier les mécanismes sous-jacents qui conduisent à ces crises. En explorant ces failles, cette étude est également un moyen de renforcer la résilience démocratique. Plus largement, cette réflexion alimente un débat sur la nature même de la gouvernance démocratique, ses limites et ses possibilités d'évolution dans un monde en perpétuelle mutation.
Ainsi, il s’agit alors d’analyser la problématique suivante : comment les démocraties peuvent-elles surmonter les crises conjoncturelles et structurels qui la menacent tout en préservant ses valeurs fondamentales ?
Afin de traiter ce problème, il s’agira d’abord d’évoquer les diagnostiques des crises démocratiques comme un constat pluriel et interconnecté (I) avant d’évoquer la résilience des démocraties face à ces crises à travers un possible renouveau (II).
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