Les Artistes, Clés De La révolte Contre Une Dictature ?
Commentaires Composés : Les Artistes, Clés De La révolte Contre Une Dictature ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 20 Janvier 2014 • 3 253 Mots (14 Pages) • 2 458 Vues
A. Des artistes qui utilisent leur savoir-faire pour dénoncer la dictature.
Dans une société régit par une dictature, où l'autorité est absolue, les individus ne peuvent penser par eux-même. Malgré cela, certains individus se risquent à se révolter. Certains artistes n'hésitent pas à mettre leur savoir-faire au service de la révolte. Dans l'URSS, l'Allemagne nazie ou la Corée du Nord, certains artistes, ont risqué leur vie pour défendre les libertés fondamentales des Droits de l'Homme.
En Corée du Nord, certains peintres n'ont pas hésité à défendre leurs confrères en "retournant leurs pinceaux" contre le régime.
Song Byeok, né en 1969 en Corée du Nord, est un artiste nord-coréen. Peintre pour la propagande* Nord-coréenne, il fuit le camp de concentration de Yodok où il avait été enfermé après une tentative de fuite vers la Corée du Sud. Peintre satirique, il détourne les thèmes de la propagande en montrant leur dimension absurde.
Lorsqu'il arrive à Séoul en 2002, Song est déterminé à prendre sa revanche sur le régime, qu'il a fuit à cause de la famine. Il "retourne ses pinceaux" contre le régime de Kim-Jong-Il, en utilisant les mêmes techniques qu'il utilisait pour la propagande, et trouve le moyen de dénoncer le régime. Ses œuvres offrent une vision nouvelle qui permet au public de connaître la vérité.
Song Byeok, devant ses tableaux, exposés à Atalnta.
Certains artistes allemands ont également risqués leur vie pour défendre les libertés et se sont révoltés contre le nazisme.
John Heartfield, de son vrai nom, Helmut Herzfeld, est un artiste né à Berlin en 1891 et mort en 1968. Il n'est pas, à proprement parler un peintre, mais est l'un des premier à utiliser la technique du photomontage. Hertfield est l'aîné d'une famille de 2 enfants, dont le père, écrivain, se nomme Franz Herzfeld et sa mère Alice Herzfeld. En 1895, son père est condamné à l'emprisonnement. La famille déménage alors en Suisse puis, plus tard, à Salzbourg en Autriche. En 1899, ses parents disparaissent dans des circonstances qui, encore aujourd'hui ne sont pas totalement expliquées, abandonnant ainsi leurs enfants. Hertfield est alors recueilli dans une famille d'accueil. Il débute en 1912 des études d'art à Charlottenbourg. À partir de 1916, il se fait officiellement appeler « John Heartfield », protestant ainsi contre le nationalisme dominant en Allemagne. En 1933, il se réfugie en Tchécoslovaquie après l'arrivée au pouvoir d'Hitler. Avant l'invasion de la Tchécoslovaquie, il fuit vers l'Angleterre et y rstera jusqu'en 1949. Il retourne en RDA* en 1950 et travaille pour différents théâtres. Il meurt en 1968, à l'âge de 76 ans, à Berlin-Est. Hertfield est connu pour ses photomontages où l'artiste insiste sur les procédés de collage, en insistant sur les lignes de coupe, les déchirures, là où le photomontage traditionel, utilisé par ls régimes totatlitaire, cherche à cacher ces procédés, pour créer une nouvelle ligne de continuité. Pour un auteur tel que Günther Anders, le photomontage de Heartfield est une manière de décomposer la réalité pour la «rectifier».
John Heartfield 1928, "Le vrai visage du fascime"
Le soutien et le renfort d'écrivains à également été un élément puissant de communication. De plus, ceux-ci véhiculent une prise de conscience au travers de leurs écrits : son poids est important, et redouté des dictateurs.
Alexandre Soljenitsyne est un écrivain russe né en 1918 et mort en 2008. Pour Soljenitsyne, l'art permet d'exprimer ce qu'ils ne peuvent comprendre par eux-mêmes. En 1945 il est condamné à 8 ans de prison dans un camp de travail pour "activité contre-révolutionnaire", après avoir critiqué la politique de Staline et ses compétences militaires. Il lui reproche également son alliance avec Hitler, lors du pacte germano-soviétique (23 août 1939). C'est Une journée d'Ivan Denissovitch publié en 1962, qui lui permet d'acquérir une renommée dans son pays et dans le monde. Le roman décrit les conditions de vie dans un camp de travail forcé soviétique du début des années 1950 à travers les yeux d'Ivan Denissovitch.
Il est reçu au Kremlin par Khrouchtchev. Cependant, deux ans plus tard, il lui est de plus en plus difficile de publier ses textes en URSS. En 1967, dans une lettre au Congrès des écrivains soviétiques, il exige « la suppression de toute censure – ouverte ou cachée – sur la production artistique ». Son roman La Roue rouge parait en Occident et lui permet d'obtenir le prix Nobel de littérature en 1970, récompense qu'il ne pourra recevoir que quatre ans plus tard, après avoir été expulsé d'URSS. Il n'avait pu se rendre à Stockholm de peur d'être déchu de sa nationalité, et de ne pouvoir rentrer en URSS, le gouvernement suédois ayant refusé de lui transmettre le prix à l'ambassade de Moscou. Alors qu'il est persécuté par le gouvernement soviétique, il échappe à une tentative d'assassinat, en août 1971, par un "parapluie bulgare"*. En 1973, L'Archipel du Goulag parait à Paris, car le manuscrit avait pu être clandestinement sorti d'URSS. Il y décrit le système concentrationnaire soviétique, qu'il a vécu de l'intérieur. L'ouvrage avait été écrit entre 1958 et 1967 sur de minuscules feuilles de papier enterrées dans les jardins d'amis, pour échapper à la censure. Il décida de publier son ouvrage après qu' Élisabeth Voronianskaïa, amie avec lui, fut retrouvée pendue : elle avait avoué au KGB* la cachette où se trouvait un exemplaire de l’œuvre. Cette publication le rend célèbre, ce qui lui vaut d'être déchu de sa nationalité soviétique et d'être arrêté. Il est expulsé d’Union soviétique 1974, et s'installe en Suisse, avant d'émigrer vers les Etats-Unis En 1989, sa citoyenneté soviétique lui est restituée et ses ouvrages sont autorisés à la publication en URSS. Après la dislocation de l'Union Soviétique, il rentre en Russie en 1994. Il y restera jusqu'à sa mort, en 2008.
Alexandre Soljenitsyne Soljenitsyne, dans un Goulag.
Soljenitsyne n'est pas le seul écrivain à avoir critiqué le système totalitaire de l'URSS
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