L'URSS Dans La Guerre Froide De 1947 à 1991
Mémoires Gratuits : L'URSS Dans La Guerre Froide De 1947 à 1991. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ASGrollemund • 13 Juin 2015 • 1 626 Mots (7 Pages) • 1 805 Vues
Introduction
De 1947 à 1991, l'URSS a défié les États-Unis dans le cadre de la guerre froide. Comment a-t-elle tenu son rôle pendant toute cette période ? En quoi a-t-elle progressivement perdu sa puissance au point de disparaître ? Après avoir réussi à faire jeu égal (1947-1962), elle a dû faire face à de nombreuses difficultés (détente et guerre fraîche, 1962-1980), avant de voir son modèle s'effondrer (1980-1991).
I. 1947-1962 : le leader du bloc de l'Est
1. Un modèle international
Dans les pays qu'elle libère du nazisme en 1945, l'URSS aide les communistes à s'installer au pouvoir ; elle est influente à l'Ouest où les partis communistes sont puissants (en France, le PCF représente un quart de l'électorat). Dans les colonies, de nombreux indépendantistes, comme Hô Chi Minh, s'affirment marxistes. En Chine, la guerre civile entre communistes de Mao et nationalistes au pouvoir reprend.
L'URSS aide tous ces mouvements politiques. Elle se pose pour eux en modèle de société, seule à défendre les peuples contre les partis bourgeois. Pour reconstruire les pays ruinés par la guerre ou la colonisation, elle propose d'éliminer les capitalistes, de nationaliser les entreprises et de placer l'économie sous le contrôle de l'État. Son développement industriel dans les années trente apparaît comme un gage d'efficacité.
Pour freiner l'expansion du communisme, le président Truman lance le plan Marshall (1947). L'URSS réplique en proclamant qu'elle fera tout pour stopper l'impérialisme américain (doctrine Jdanov). Le pays se pose en leader d'autant plus crédible qu'il détient la bombe atomique (1949).
2. Expansion en Europe et Asie (1948-1953)
En 1948, l'URSS achève brutalement la satellisation de l'Europe de l'Est (coup de Prague), puis entreprend de couper les accès à Berlin-Ouest. Ce blocus a pour but de chasser les Alliés de la capitale allemande. Staline échoue, mais l'URSS montre qu'elle est prête à défier la puissance américaine. Elle s'efforce, par ailleurs, d'organiser son bloc : l'Allemagne de l'Est devient une démocratie populaire (la RDA en 1949), le Comecon (alliance économique des pays de l'Est) est institué et les bases d'une alliance militaire sont jetées avec la signature en 1955 du pacte de Varsovie.
En Extrême-Orient, l'URSS aide les partisans de Mao à conquérir le pouvoir (1949). Elle fait pression sur les Pays-Bas en Indonésie et envoie de l'aide aux partisans de Hô Chi Minh en Indochine. De 1950 à 1953, l'URSS affronte indirectement les Américains engagés dans le conflit coréen. Si le règlement de celui-ci n'atteint pas les objectifs attendus (satellisation par l'URSS des deux Corées réunifiées), les Soviétiques ont montré qu'ils sont prêts à défendre leurs alliés.
3. L'égal des États-Unis (1953-1962)
À partir de 1953, Khrouchtchev – successeur de Staline – décide de changer de tactique. Il propose la mise en place d'une « coexistence pacifique ». S'il s'agit de gagner du temps pour renforcer son pays, il veut également séduire les pays du tiers-monde en leur donnant une image positive. Leader du bloc de l'Est, l'URSS deviendrait une référence pour les pays du Sud. Pour réussir, Khrouchtchev engage des réformes (la déstalinisation) et donne la priorité à des projets prestigieux comme la conquête de l'espace. En 1957, les Russes lancent le premier satellite (Spoutnik) et réalisent, en 1961, le premier vol spatial habité. Les Russes se montrent ainsi capables de faire mieux que les Américains.
La « coexistence pacifique » apaise les relations Est-Ouest. Les deux grands trouvent des terrains d'entente et jouent les arbitres dans de nombreux conflits : en 1954, ils font pression sur la France pour qu'elle accorde l'indépendance à l'Indochine, en 1955 la paix est signée avec l'Autriche et des négociations s'ouvrent pour régler la question allemande. Lors de la crise de Suez (1956), les deux puissances obligent la France et l'Angleterre à se retirer. Les Russes étendent leur influence en Égypte, dans le Sud-Est asiatique ou dans le monde arabe, sans rien céder dans leur sphère d'influence. L'URSS y maintient même son ordre de manière brutale comme à Budapest en 1956.
De 1959 à 1962, l'URSS reprend une attitude plus agressive. Les négociations sur l'Allemagne sont rompues et en 1961 un mur est érigé à Berlin pour isoler la zone ouest. À la faveur de la révolution cubaine, les soviétiques entreprennent d'installer des rampes de lancement de fusées sur l'île. La crise de Cuba (1961-1962) montre une puissance assumant pleinement son bras de fer avec les États-Unis. Si elle échoue sur place, elle obtient quand même des concessions américaines en Turquie.
Transition
De 1947 à 1962, l'URSS a profité de la guerre froide pour étendre son influence dans le monde et s'affirmer comme le leader des pays les plus défavorisés. Mais la crise de Cuba trahit les limites de sa puissance. Comment assure-t-elle son leadership pendant les quinze années suivantes ?
II. 1963-1980 : l'essoufflement de l'URSS
1. Le déclin d'un leader
Si, depuis 1945, l'URSS est parvenue à étendre son empire, ses efforts l'épuisent et son modèle peine à préserver l'avance qu'il a pu prendre. La course aux armements lui coûte très
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