Souvenirs d'une morte vivante / Victorine Brocher
Commentaire de texte : Souvenirs d'une morte vivante / Victorine Brocher. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar l2aTNL • 15 Février 2022 • Commentaire de texte • 1 177 Mots (5 Pages) • 470 Vues
« Ce n’est pas seulement la déchéance que nous voulons, c’est la République... » (ligne 18) tels sont les mots criés par le peuple français le 4 septembre 1870, retranscrits par Victorine Brocher. Madame Brocher, partisane de la Commune de Paris en 1871, nous livre dans ses mémoires nommées Souvenirs d’une morte vivante, publiés en 1909, les évènements ayant marqué sa vie notamment durant la deuxième partie du XIXème siècle : l’empire de Napoléon III, la Troisième République, l’insurrection des Parisiens... L’autrice se consacre dans cet extrait (p. 108-114) à la journée du 4 septembre 1870, qu’elle nous retrace à travers ses souvenirs et ses ressentis.
On peut alors tenter d’appréhender cet extrait en se posant la question suivante : En quoi le 4 septembre 1870 marque-t-il un tournant dans la vie politique française ?
Pour tenter d’y répondre, nous verrons dans un premier temps que cette date est synonyme de l’effondrement du Second Empire et de l’instauration d’une IIIe République très attendue par le peuple, puis dans un second temps nous verrons pourtant que cette dernière fait l’objet de désillusions.
Même si le texte ne le dit pas explicitement, nous comprenons que nous sommes le 4 septembre 1870. Les premières indications importantes sont celles mettant en lumière la fin du Second Empire de Louis Napoléon Bonaparte.
Tout d’abord nous comprenons que la France est en pleine guerre contre les États Allemands coalisés dirigés par la Prusse (1870-1871) comme l’indique la citation suivante « Ce peuple était si convaincu qu'[il] (...) vaincr[ait] la Prusse » (l.41-42). Il est même précisé dans la phrase précédente que la foule qui descend dans les rues ce jour-là « oubliait même les défaites de la veille » (l.41), faisant référence aux nombreuses batailles perdues par la France, notamment celle de Sedan durant laquelle Napoléon III capitule et est fait prisonnier le 2 septembre 1870. Même si à ce moment-là la guerre n’a pas encore pris fin, quand la nouvelle de la chute du second Empire atteint la « place de la Concorde » (l.6) à Paris, la France est soulagée.
L’effondrement du Second Empire, de « cet horrible cauchemar qui avait pesé pendant 20 ans sur la France » (l.25), est vu comme une délivrance par le peuple car ce fut une période de dictature, où les opposants étaient violemment réprimés, certaines libertés publiques supprimées et la presse contrôlée. Cependant c’est surtout l’arrivée d’une nouvelle République qui égaie les Français.
Nous remarquons que pas plus tard que le matin-même, la ville ne savait pas à quoi s’attendre de cette journée ; les gardes « semblaient anxieux » (l.4) ; la foule prévoyait « un grand et grave évènement » (l.6) ; Victorine Brocher imaginait « un massacre » ou « une horrible catastrophe » (l.11). On se retrouve dans un climat instable et incertain. Finalement, c’est la déchéance de l’empereur qui est annoncée, c’est-à-dire la privation de sa fonction ainsi qu’à sa dynastie. C’est le « corps législatif » (l.17), et par corps législatif il faut entendre les députés du palais Bourbon, qui prononce la déchéance.
Le Second Empire vient de s’éteindre. Une Troisième république est proclamée « à l’Hôtel de Ville ». (l.48)
Cependant le soulagement de la société française, même avec la proclamation de la République, sera de courte durée puisqu’elle déchante vite avec la capitulation du gouvernement de la Défense nationale face à l’Allemagne de Bismarck nouvellement unifiée.
Le peuple attendait une République, du latin res publica (la chose publique) avec impatience. Il voulait une démocratisation de la vie politique, avec un gouvernement parlementaire bicaméral
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