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La démocratie

Dissertation : La démocratie. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  24 Décembre 2018  •  Dissertation  •  5 271 Mots (22 Pages)  •  1 114 Vues

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“La démocratie est un process”, Edouard Philippe

Oscar Wilde, Gandhi, Abraham Lincoln, Camus ou encore Alain. Tous ont donné une définition à la démocratie, montrant de fait, que la démocratie est sujette à de nombreux commentaires. Sujet source de polémique, faisant rarement l’objet de consensus, la démocratie est un concept qui fait réagir et qui réagit, puisque comme le montre Marcel Mauss, la démocratie est un « fait social total »[1].Du grec dêmos (territoire) et cratos (pouvoir) auquel s’ajoute daiesthai (ensemble de citoyen), la démocratie est une notion qui est difficile à définir.  En effet, comme le montre Charles Girard, la démocratie est à la fois un régime détenant le monopole de la légitimité politique aujourd’hui, ainsi qu’un idéal, de par ses valeurs et ses principes[2]. Cependant, toutes les sociétés ne se sont pas créées sous l’effigie de la démocratie, il a donc fallu une construction de celle-ci, plus ou moins longue pour l’atteindre.  C’est par ce principe de construction que Pierre Statius  montre que « la démocratie est une idée qui s’inscrit dans une histoire »[3]. En effet, la notion de démocratie est opposée à immobilisme et dynamique. Edouard Philippe parlera d’ailleurs de la démocratie comme d’un processus, ce qui reviendrait à dire alors, que l’enchaînement historique des sociétés serait logique et qu’il conduirait de manière inéluctable à la finalité démocratique, puisque la démocratie s’est imposée peu à peu, en particulier en Occident. La démocratie, vue comme un processus est alors l’aboutissement de celui-ci, permettant alors d’échapper aux règnes de tyrans, d’absolutistes, puisque le pouvoir serait alors au peuple. La démocratie est, selon Pierre Rosanvallon, un  « régime politique où le peuple se gouverne seul, sans autorité suprême qui puisse lui imposer sa volonté et le contraindre à l’obéissance »[4]. La démocratie serait alors une sorte de « projets qu’ont les Hommes de se gouverner eux-mêmes »[5]. La démocratie fait donc préfigurer l’idée d’autonomie et de maîtrise voire de monopole du pouvoir politique par le peuple.  Cependant, cela est vu comme un risque d’une « tyrannie des pauvres »[6] puisque le peuple serait irrationnel, comme le pensait de son temps Platon qui, décrivait les partisans de la démocratie comme : « Les ânes et les chevaux bousculent les passants dans la rue ». Pour autant, la notion de démocratie reste largement positive, puisque de nombreuses interventions extérieures des grandes puissances (Irak en 2003, colonisation etc.) ont été justifiées par le fait d’instaurer un processus démocratique. L’ambiguïté se trouve alors dans le sens de ce processus démocratique. En effet, le processus se définit comme un « enchaînement ordonné de faits ou de phénomènes, répondant à un certain schéma et aboutissant à quelque chose »[7]. En effet, penser la démocratie comme un processus la réduirait à sa construction, c’est à dire l’aboutissement d’un certain schéma. Or, la démocratie est également un concept et une notion qui n’est pas forcément consensuel, ni même figé, puisque l’on observe plusieurs types de démocratie, l’idéal-type démocratique n’existant pas. La question de la continuité démocratique semble donc intéressante, puisque continuité s’oppose avec la volatilité du concept, c’est à dire qu’il y aurait une opposition entre le monde conceptuel et la réalité démocratique, qui a des impacts sur les populations. Ainsi, dans quelle mesure peut-on dire que la démocratie est un phénomène qui s’oppose à lui-même ? Nous verrons dans une première partie que la démocratie s’apparente à un processus, puisque des évolutions et des changements sont observables concernant sa construction (I). Cette évolution, a été rendue possible par des éléments qui ont permis l’émergence de la démocratie (I-A), qui se regroupent autour de valeurs communes, formant une sorte d’idéal-type démocratique (I-B). Cependant, nous constaterons que même si les démocraties peuvent se regrouper autour de certains aspects, il ne faudrait parler d’une démocratie en général, mais des démocraties (II-A). Nous constaterons par la suite, que le système démocratique est en péril, justifiant la “crise de la démocratie” contemporaine (II-B).

  1. La démocratie s’apparente à un processus puisque des évolutions et des changements sont observables concernant sa construction :

En effet, la démocratie moderne n’est pas apparue dans les sociétés par hasard. Elle est le fruit d’un processus long et complexe, caractérisé par des modifications progressives du système d’organisation politique qu’est la démocratie. De plus, on constate que toute démocratie est vectrice de valeurs consensuelles.

A) Les éléments qui ont permis l’émergence de la démocratie montrent qu’elle   s’apparente à un processus :

Le système démocratique a donc pu s’affirmer uniquement grâce à la présence de certains facteurs qui ont facilité son émergence. De plus, les fondements de la démocratie moderne sont à observer dans la démocratie athénienne, même si certains principes varient entre les deux systèmes.

i)                              Les fondements de la démo : la démocratie athénienne :

Selon Moses Finley, la démocratie à Athènes serait apparue au VIème siècle avant J.-C après de longues oppositions entre deux groupes antagonistes. Les deux groupes étant égaux en force, il fut nécessaire de faire appel au peuple afin de trancher l’issue du conflit. La démocratie n’est donc pas un système qui existait par essence, mais elle est le fruit de circonstances et de luttes entre différentes fractions de la société. Néanmoins, le fonctionnement démocratique athénien est bien différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. En effet, la démocratie athénienne était une démocratie directe, les citoyens exerçant le pouvoir directement sans l’intermédiaire de représentants. Les citoyens participaient eux-mêmes au processus de décision au sein de l’Assemblée du peuple appelée l’Ecclésia, grâce à un vote à main levée. De plus, les Athéniens considéraient que l’élection de représentants était contraire à la démocratie, c’est pourquoi les magistrats n’étaient pas élus, mais tirés au sort au sein des citoyens. Certaines tâches non effectuées par les citoyens leur étaient donc confiées, comme l’explique Bernard Manin[8]. Le refus d’une professionnalisation des acteurs politiques permettait selon les Athéniens, d’éviter le recours à l’oligarchie. A Athènes, le système démocratique mettait donc l’accent sur la souveraineté du peuple.

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