La crise catalane : Un problème pour l’unité de l’Union Européenne ?
Étude de cas : La crise catalane : Un problème pour l’unité de l’Union Européenne ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Yazhrod • 11 Octobre 2019 • Étude de cas • 1 664 Mots (7 Pages) • 462 Vues
La crise catalane : Un problème pour l’unité de l’Union Européenne ?
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Sommaire
I. Note personnelle
Note Personnelle
Afin de savoir si la Catalogne est un réel problème pour l’unité de l’Union Européenne, j’ai décidé d’analyser les raisons pour lesquelles certains catalans veulent leur indépendance et en quoi cette crise espagnole a des retentissements sur l’Union Européenne et peut affecter sa cohésion ou si l’Union Européenne n’allait pas, quoi qu’il arrive, vers plus de fédéralisme.
En raison de liens familiaux avec la Catalogne, les évènements survenus en octobre 2017 m’ont tout particulièrement touchés. Dans ce contexte, j’ai pu questionner mon oncle sur ce qu’il pensait de la crise actuelle afin de mieux comprendre le ressentiment catalan. De cet entretien, deux éléments principaux ressortent et me permettent de comprendre les motivations qui poussent certains catalans à souhaiter l’indépendance. Le premier élément est que ces indépendantistes considèrent que la Catalogne est « la vache à lait » de l’Espagne. Il est vrai que la Catalogne représente 1/5 de la richesse espagnole. En effet, au XIXe siècle, la Catalogne, avec le Pays basque, ont été les seules régions d’Espagne à parier sur la révolution industrielle ce qui leur a permis un développement économique fort alors que le reste de l’Espagne restait sur un modèle agricole. De plus, le PIB de la Catalogne, qui s’élève à 224 milliards d’euros, la place au niveau d’un pays comme l’Irlande. Ce sentiment est d’autant plus fort à cause de la crise économique de 2007 qui a particulièrement touché l’Espagne.
Le deuxième élément, la Catalogne possède une culture forte. En effet, en Catalogne, le catalan est la langue majoritaire. Le pourcentage des locuteurs, à savoir 75 % de la population totale, atteint 90 % chez les jeunes de 15 à 29 ans. De nos jours, il est très difficile de rencontrer des jeunes en Catalogne avec qui il serait impossible de parler catalan. Les enfants l’apprennent à l’école au côté de l’espagnol et de l’anglais, elle possède un statut de langue officielle en Catalogne. Les enfants sont également confrontés très tôt à ce sentiment nationaliste catalan. En effet, en observant mes cousins et plus particulièrement lorsqu’ils étaient avec leurs amis, je me suis rendu compte que certains d’entre eux portaient des bracelets aux couleurs de la Catalogne et portant l’inscription, en catalan, « Visca Cataluña » littéralement « Vive la Catalogne ». Je pense donc que ceci montre bien que l’indépendantisme catalan est très profondément ancré dans la culture catalane. Néanmoins, en interrogeant mon oncle, qui lui n’est pas né en Catalogne, il m’a expliqué que la majorité des catalans ne souhaitaient pas une Catalogne indépendante à 100 %. En effet, selon lui, la plupart des catalans veulent, à la manière du Pays basque, gérer la Catalogne comme ils l’entendent tout en restant sous la coupe de l’Espagne, ainsi revenir à ce qui existait avant l’amendement de 2010, une Nation à l’intérieur d’un État Espagnol (vote de mars 2006 par le parlement espagnol).
Ainsi, la colère actuelle des catalans monte de plus en plus et est tout à fait compréhensible. En effet, avec l’utilisation de l’article 155 de la constitution espagnole, soit la mise sous tutelle de la Catalogne, le gouvernement de Mariano Rajoy a suspendu l’autonomie catalane. Aujourd’hui, il gouverne donc la Catalogne alors que son parti n’avait obtenu que 8 % des voix aux dernières élections. Il a interdit aux médias de parler de « président » de Catalogne, mis en place un système qui permet aux parents de choisir le catalan ou le castillan (car jusque là, tous les cours étaient dispensés en catalan). De plus, le ministre de l’intérieur espagnol, Juan Ignacio Zoido, qui était en charge de la police lors du référendum du 1er octobre vient d’affirmer devant les tribunaux qu’il n’y avait pas eu de charge contre les manifestants, ce qui est faux aux vues des nombreuses vidéos qui ont circulé sur la toile. Ainsi, je pense que certes la déclaration d’indépendance de la Catalogne est illégale mais ce que fait actuellement le gouvernement de Rajoy est proche de ce que ferait un régime totalitaire. Cependant, Mariano Rajoy le fait afin de récolter des voix dans toutes les autres régions d’Espagne.
Les indépendantistes cherchent désormais à donner une envergure plus internationale à la crise. En effet, avec le départ de Puigdemont en Belgique, le départ de Cup en Suisse, les séparatistes cherchent des soutiens étrangers. C’est une bonne stratégie, car le poids de la communauté internationale pourrait forcer Mariano Rajoy à trouver un terrain d’entente avec les indépendantistes. Néanmoins, ceci irait à l’encontre de la constitution espagnole et c’est dans ce cadre que Rajoy a raison. Certes de nombreux reproches peuvent lui être adresser mais les indépendantistes agissent dans l’illégalité totale, si nous prenons le cas de l’Écosse par exemple, son référendum pour l’indépendance avait été approuvé par le gouvernement britannique. Néanmoins les indépendantistes catalans s’appuient sur le droit international à l’autodétermination mais dans la hiérarchie des normes en droit espagnol la constitution espagnole passe avant le droit international ce qui rend leur argumentation invalide et donc illégale. Ceci explique donc pourquoi la communauté internationale et plus particulièrement l’Union Européenne souhaite rester neutre.
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