La Politiquea
Compte Rendu : La Politiquea. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Krantzo • 13 Octobre 2014 • 1 799 Mots (8 Pages) • 635 Vues
LA POLITIQUE. UN EXEMPLE DE DISSERTATION : PEUT-ON IGNORER LA
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LA POLITIQUE. UN EXEMPLE DE DISSERTATION : PEUT-ON IGNORER LA POLITIQUE?
par Caute! 19 Octobre 2012
[Notions au programme : La politique, la loi, l’Etat et la société, la morale, le devoir, la conscience, autrui]
On entend souvent dire : « moi je ne vote pas ; la politique ça ne sert à rien ! Je préfère m’intéresser à ma famille et à mes amis. » Il est vrai que le spectacle de la vie politique peut décourager au point qu’on juge préférable de s’en désintéresser totalement. D’un autre côté l’histoire donne de nombreux exemples de catastrophes ayant leur source dans l’indifférence des citoyens pour les affaires publiques. Est-il alors possible de ne faire aucun cas de la politique? Et si cela était possible, est-ce que ce serait une attitude légitime chez un être humain? Finalement, la politique est-elle une activité facultative, liée à un intérêt personnel, ou bien un devoir inséparable de la condition d’homme?
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A en croire les philosophes, la politique est une activité des plus nobles. Rien de plus respectable, en apparence, que de se soucier des affaires de la Cité et de s’efforcer de réaliser l’intérêt général, ce qui est l’essence même de la politique : on sait que nous héritons de la pratique et du mot des mœurs démocratiques de la Cité athénienne qui constituait aux yeux d’Aristote le modèle parfait du cadre d’existence de la vie humaine. L’histoire nous a d’ailleurs laissé en grand nombre les noms de ces hommes fameux qui se sont dévoués à une cause ou qui ont incarné un moment de l’histoire de leur nation : qu’on pense à Gandhi pour l’Inde, à De gaulle pour la France, ou à Périclès pour Athènes. Toutefois cette vision de la politique reste bien théorique ! Et surtout elle ne s’accorde pas avec le spectacle des réalités la vie politique, qui nous montre bien plutôt des hommes luttant pour le pouvoir, usant de moyens déloyaux, voire carrément immoraux, et dont le principal motif est l’ambition personnelle.
A ce sujet la vie politique des sociétés démocratiques se distingue particulièrement. Fondée sur l’alternance des gouvernements, rythmée par des élections régulières, elle nous donne mille occasions de nourrir notre désenchantement. Durant les campagnes électorales, ce ne sont qu’emphase du verbe et de la posture, bref l’habituel mélange de mensonge, de fanfaronnade et de démagogie. Le pouvoir une fois acquis, viendra le moment de la trahison, des promesses et des programmes, ou bien celui du renoncement, au nom de l’argument, le plus souvent cynique, des « contraintes de la réalité ». Comme elle sera loin, alors, l’utopie enflammée des discours destinés à séduire ! La morale de l’homme politique semble donc bien proche de celle du Renard de la fable, qui apprend au Corbeau qu’il vient de gruger que « tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute » (Jean de La Fontaine, Le Corbeau et le Renard). Dès lors, puisque aucun individu ne peut changer cet état de chose, pourquoi ne pourrions-nous pas, nous aussi, jurer comme Maître Corbeau « que l’on ne nous y reprendra plus»?
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Car la vie est brève, et sans doute mérite-t-elle qu’on s’y préoccupe de choses bien plus essentielles que des problèmes lointains de la politique - qu’il n’est de toute façon pas en notre pouvoir de régler- ou d’individus ayant plus à voir avec des aventuriers qu’avec des philanthropes. Epicure lui-même, pour qui le bonheur est la fin suprême de l’existence, avait sèchement tranché le problème : « le sage ne fait pas de politique. » Si en effet la fin de la philosophie est la réalisation du bonheur, pour soi comme pour les siens, cette communauté des amis à laquelle le philosophe s’attache ; si a fortiori il consiste dans la tranquillité de l’âme et du corps, alors il faut effectivement se tenir loin des tumultes, des aléas et des passions de la vie politique ; loin des rancœurs, des déceptions, voire des haines qu’elle suscite. Il faut faire sienne cette maxime du poète Florian de Claris, lointain héritier de la pensée épicurienne, proclamant : « Pour vivre heureux, vivons caché », « caché » c’est-à-dire loin du monde, retiré avec ceux qu’on aime.
Il semble donc bien qu’on a toutes les raisons de se désintéresser de la politique. Mais est-ce prudent ? Car si nous ne faisons pas cas de la politique, sommes-nous sûr que cette indifférence sera réciproque ?
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C’est qu’en effet la politique ne se résume pas à la lutte des ambitieux pour le pouvoir. Le pouvoir acquis sera exercé, il aura une influence réelle sur la vie des hommes. Les lois, par exemple, qui sont des règles générales émanant de l’autorité souveraine, ont vocation à exercer leur autorité sur l’ensemble de la société. Et l’Etat, qui représente et exerce l’autorité politique, possède de fait les moyens de nous contraindre à leur obéir : tel est le rôle des forces de police et de l’institution judiciaire. Le rapport du citoyen au pouvoir politique n’est donc pas égal, il est dissymétrique : le citoyen n’a pas le pouvoir d’échapper aux rigueurs de la loi, il n’est pas de son choix de pouvoir les considérer ou les ignorer.
En outre les lois sont des décisions politiques qui expriment des rapports de forces et dessinent les contours de la société. Il est donc évident qu’elles
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