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L'Abstention.

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Par   •  25 Avril 2013  •  Fiche  •  2 335 Mots (10 Pages)  •  2 308 Vues

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L’abstention

Depuis une trentaine d’année, l’abstention est un comportement qui se développe dans toutes les démocraties occidentales (sauf celles qui ont mis en place un vote obligatoire : Italie, Belgique, Grèce), au même titre que la volatilité électorale ou le vote protestataire. Selon une étude menée par le Cevipof en 2007, on estime qu'un Français sur deux s'est déjà abstenu lors d'une élection. L’abstention est le fait pour un électeur inscrit sur les listes électorales de ne pas participer au scrutin. On distingue donc les abstentionnistes des votes blancs qui correspondent aux électeurs participant au scrutin, mais choisissant de mettre un bulletin blanc dans l’urne, ainsi que des votes nuls qui sont les bulletins non valables (plusieurs bulletins, ajout d’inscriptions, nom d’un candidat imaginaire). On distingue également les abstentionnistes des non inscrits sur les listes électorales qui représentent environ 3 millions de personnes.

1/ L’augmentation de l’abstention apparaît symptomatique d'une méfiance accrue des citoyens à l'égard des hommes et des partis politiques, ainsi que d'une crise de la représentation.

A/ Depuis 1965, au cours des élections présidentielles, pourtant l’élection la plus mobilisatrice de toutes, l'abstention connaît une augmentation régulière, avec cependant une exception en 2007, où la participation retrouve ses niveaux des années 60 (16 % des inscrits se sont abstenus).

Graph. 1. Taux d'abstention et de votes blancs/nuls

lors des premiers tours de l'élection présidentielle (1965-2007).

Si au premier tour des élections présidentielles de 1965, l’abstentionnisme a été d’environ 15 %, il a été de 28 % en 2002 (soit une augmentation de 13 points). Le taux d’abstention important en 1969 est lié au récent départ du général de Gaulle et à la proximité du référendum. Par la suite, le taux d’abstention est resté compris entre 15 et 20 % jusque dans les années 90. Il connaît une forte hausse à partir de 1995 et atteint un record en 2002. Le choc du 21 avril 2002, avec l’élimination au premier tour du candidat socialiste, est aussi le résultat de cette abstention puisque près de 3 Français sur 10 ne se sont pas déplacés ce jour là.

La mobilisation électorale lors de la présidentielle 2007 a marqué un point d’arrêt dans la dynamique abstentionniste pour cette élection. Il reste à voir si cette participation sera aussi importante en 2012. La possibilité pour le président de la République, Nicolas Sarkozy, de briguer un second mandat laisse toutefois augurer un fort taux d’abstention, même si le contexte de crise économique peut contribuer à attirer les électeurs dans les urnes. Mais le niveau d'abstention est difficilement prévisible. L’indécision et la volatilité de l’électeur, l’intermittence qui caractérise de plus en plus le rapport au vote, suscitent la prudence des pronostics.

Il faut toutefois remarquer que l’abstention a atteint des records en 2007 lors des élections législatives, même si elle est en partie explicable par son faible enjeu, puisqu'elle que l’élection présidentielle la précédait de quelques mois. Mais sur le long terme, on constate aussi une hausse constante de l’abstention lors de ce type d’élection : alors qu’en 1978, le taux d’abstention était, pour le premier tour, de près de 17 %, il a atteint 35,5 % en 2002 et 40 % en 2007.

Graph. 2. Taux d'abstention et de votes blancs/nuls

lors des premiers tours de l'élection législative (1958-2007).

Plus généralement, on observe également une progression des votes blancs ou nuls, mêmes si ceux-ci restent encore à des niveaux peu élevés, ils traduisent toutefois une insatisfaction croissante des électeurs vis-à-vis de l’offre électorale.

B/ Certaines catégories d’élection sont des terreaux favorables à l’abstention :

• les élections présidentielles : elles sont souvent marquées par un taux important de participation. Comme le montre l’exemple de 2007, lorsque les enjeux sont forts et que l’issue du scrutin est incertain, la participation augmente fortement. A noter que l’abstention est, généralement, plus forte au premier tour qu’au second ;

• les élections législatives : elles connaissent des taux d’abstention plus importants que les élections présidentielles, surtout lorsqu’elles se déroulent de manière rapprochée avec une autre élection ;

• les élections cantonales, régionales et européennes : elles connaissent des taux d’abstention importants (53,6 % aux élections régionales de 2010 ; en 2004, 57,2 % aux élections européennes en France, 54,5 % en Europe), les enjeux étant généralement assez lointains et souvent mal compris par l’électorat ;

• les élections municipales : ce sont les élections de proximité par excellence et connaissent de forts taux de participation ;

• les référendums : la participation dépend de l’enjeu, lorsqu’il est important, l’abstention est faible (30 % d’abstention seulement pour le référendum sur l’adoption du traité de Maastricht, en 1992), si l’enjeu est faible, l’abstention est forte (68 % pour le référendum sur la Nouvelle-Calédonie en 1988 et 75 % pour le passage au quinquennat en 2000).

Pour se faire une idée du taux d'abstention lors des différents scrutins : http://democratie.cidem.org/index.php?page=abstention#.

C/ Selon les chiffres du baromètre du Cidem (Civisme et démocratie, réalisé en mars 2007 : http://www.cidem.org/index.php?page=barometre), seuls 56% des Français reconnaissent ne s’être jamais ou pratiquement jamais abstenus, soit 1 Français sur 2, et 10 % reconnaissent souvent s’abstenir.

Les principales raisons invoquées sont les suivantes :

• parce que les candidats font des promesses qu’ils ne tiendront pas (35 %) ;

• parce qu'il y a trop d'attaques personnelles (14 %) ;

• parce que vous pensez que votre vote ne changera rien au résultat (14 %) ;

• pour

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