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Géopolitique de Jérusalem

TD : Géopolitique de Jérusalem. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  29 Juillet 2019  •  TD  •  3 501 Mots (15 Pages)  •  591 Vues

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Géopolitique de Jérusalem

Dès le Moyen Âge, la position géographique de Jérusalem à commencé à poser problème, Jérusalem apparaissait au centre du monde car “Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel. C’est là cette Jérusalem que j’avais placée au milieu des nations et des pays d’alentour” (Ezéchiel 5,5). Jérusalem abrite les Lieux saints des trois religions monothéistes. Les Chrétiens ont fait de Jérusalem la cité sainte par excellence, véritable axe du monde unissant le ciel et la terre en son point. C’est là également que convergent les routes des pèlerinages, et celles des croisades dès 1095. Mais c’est aussi à Jérusalem que s'emboîtent les espaces de l’islam en raison du séjour du prophète à Jérusalem. Cette sacralisation de Jérusalem est également ancrée dans l’histoire du judaïsme avec le Mur des Lamentations, unique vestige du Temple de Jérusalem. Longtemps sous tutelle ottomane, le Proche-Orient, véritable mosaïque de peuples et de religions, passe sous administration britannique à la fin de la Première Guerre mondiale, sauf la Syrie et le Liban, qui sont alors placés sous mandat français. Pour mieux régner, les puissances européennes divisent, instrumentalisant les rivalités entre les différents groupes ethniques. Mais lorsque les Européens se retirent, ils laissent derrière eux une situation explosive : l’état nouvellement créé d’Israël divise l’opinion, et la ville, en proie à plusieurs conflits, est fortement affaiblie. Un conflit séculaire centré sur la ville existe donc toujours, notamment avec le conflit israélo-palestinien, les deux états revendiquant sa tutelle complète.

Pourquoi la double revendication de Jérusalem en tant que capitale débouche-t-elle aujourd’hui sur un jeu des stratégies politiques internationales ?

Nous avons choisi d’appuyer notre démarche en utilisant cette carte en particulier, issue de l’ouvrage de Cattaruzza, Atlas des guerres et conflits : un tour du monde géopolitique, et nous verrons tout d’abord que le conflit est permanent mais que la stratégie internationale entre en jeu de manière assez importante quand on parle de cette ville.

I - Un conflit permanent

  1. La coexistence

La question du statut de Jérusalem est une source de tensions entre Palestiniens et Israéliens depuis le plan de partage de l’ONU de 1947, le territoire est alors sous mandat britannique. Les Nations unies prévoient 3 entités : un État juif, un Etat arabe et Jérusalem, sous statut international. En mai 1948, le président du conseil national juif, David Ben Gourion”, proclame l’indépendance d’Israël. Le lendemain de cette annonce la première guerre israélo-palestinienne éclate. Pendant ce conflit plusieurs pays voisins tentent d’envahir l’Etat : comme l’Egypte, l’Irak ou encore le Liban. Ces événements provoquent l’exode des Palestiniens vers les pays voisins. Le conflit se solde par une scission de la ville en 1949 appelé également “la ligne verte” comme on peut le voir sur la carte, avec l’Est occupé par la Transjordanie et l’Ouest par Israël, qui en fait officiellement sa capitale en 1950.  La convention d’armistice précise que l’accès aux lieux saints doit rester libre. Un vote de l'Assemblée générale des Nations unies la même année enterre l'idée d'une internationalisation de la ville, l’idée est soutenue par le Vatican et de nombreux Etats, institutions politiques ou spirituelles et personnalités prestigieuses à travers le monde. La solution de l’internationalisation de la ville, au nom de caractère sacré de son patrimoine commun aux trois religions monothéistes, semble constituer une solution pacifique, équitable et morale pour tous.

Les limites actuelles de la municipalité de Jérusalem ont été tracées par les Israéliens après la guerre des Six-Jours sur le document, il s’agit de la ligne avec des pointillés, en 1967, guerre où Israël occupe le Sinaï, la bande de Gaza, la Cisjordanie et qui annexe du même coup Jérusalem-Est. La Vieille-ville qui se trouve sur le territoire de Jérusalem-Est, est également divisée mais déjà avant cette période, elle est divisée en 4 quartiers, qui répartissent les habitants selon leurs confessions religieuses ou leur appartenance ethnique. Ils abritent également des lieux ayant une grande importance politique, militaire ou religieuse. Nous trouvons le quartier juif, le quartier chrétien, le quartier arménien et le quartier musulman.

Les accords d’Oslo entrent en vigueur le 13 octobre 1993. Par ces accords, l’OLP, Organisation de Libération de la Palestine, est définitivement reconnue par Israël comme état indépendant, mais les Palestiniens doivent faire de nombreuses concessions en contrepartie, en effet, les territoires ne sont pas évacués par les Israéliens, et le pouvoir n’est pas transféré à une autorité entièrement extérieure, il s’agit juste d’accorder une certaine autonomie en attendant la fin des négociations. Israël reste par ces accords la seule puissance souveraine, il n’y a pas  d’état de Palestine, des prérogatives de l’Etat israélien doivent néanmoins être transférés à des autorités palestiniennes. Au terme de ces accords, il reste des implantations israéliennes dans des territoires qui auraient dû recouvrer leur autonomie, la Cisjordanie n’est pas rattachée à Jérusalem-Est, et Israël est toujours en charge de la défense globale. Finalement l’OLP n’administre les territoires autonomes que temporairement, c’est un président de l’exécutif et un conseil qui en sont chargés.

Les Palestiniens ont à Jérusalem un statut particulier. Ils sont au nombre de 250.000, et ne sont ni citoyens de l’Etat comme les Palestiniens d’Israël, ni sur le même plan juridique que ceux qui vivent en Cisjordanie ou à Gaza. Les Palestiniens subissent l’occupation israélienne dans la ville, et se sont vu attribuer un statut de résidents, ils ont donc une carte d’identité qui leur permet de vivre à Jérusalem, mais ils ne peuvent par contre pas voter lors des élections nationales, ou encore avoir un passeport israélien. De plus, pour des raisons diverses, ce statut leur est parfois retiré, lorsqu’ils vivent plus de 7 ans hors de la ville, ou qu’ils n’y travaillent pas notamment. Dans les cas où le statut de résident est retiré à des Palestiniens, rien n’est fait pour leur permettre d’être réunis avec leur famille, et la construction du mur entourant l’ensemble de la ville et séparant Jérusalem de la Cisjordanie accentue ce phénomène.

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