Fragment 178 René Char

Fragment 178

René Char, Feuillets d’Hypnos (1946), in Fureur et Mystère Paris, Poésie/Gallimard, 1967, p. 133.

1. Tableau qui reflète la condition douleureuse des résistants.

« notre condition, pas un réfractaire, brulé ses yeux, au fond du cachot », ce champ lexical de la souffrance montre la douleur du résistant

« sa maigreur d’ortie sèche » métaphore du prisonnier comparé à une ortie sèche accentue la dégradation de la santé du résistant

L’adjectif sèche fait que le corps se rapproche de la mort ; cela aussi indique les privations de cette vie clandestine.

L’ortie symbolise la dureté car l’ortie pousse partout c’est une plante sauvage et vivace, elle souligne l’aptitude à la survie du résistant.

« l’écuelle est une ruine » : faim, précarité, difficulté à se ravitailler

L’emmuré : métonymie plus concrète que prisonnier, c’est une image très forte de la claustration : (l'emmuré = la France soumise à l'occupation allemande dont le poète + les mots qui décrivent les conditions de vie de ce prisonnier (maigreur d'ortie sèche, écuelle,...) et expliquez à chaque fois en quoi il s'agit d'une représentation de l'oppression allemande

« au fond du cachot » : expression plus forte que dans et cachot signifie plus fermé, plus étroit, plus sombre, la solitude est ce qui est avancé et le cachot est une référence plutôt médiévale.

« Les minutes de suif de la clarté tirent et diluent les traits de l’homme assis » : le quotidien est fait d’obscurité et les minutes sont celles de la durée de l’éclairage de la bougie donc ce ne sont que de courtes minutes qui éclairent la vie du résistant. La joie et le soulagement sont éphémères alors que la souffrance domine.

« pour la faire frissonner » : métonymie de l’anesthésie affective comme si la souffrance empêche les souvenirs heureux

« serre le cœur » : la condition du résistant est pathétique, fait de la peine, nouvelle métonymie du chagrin

« brûlé les yeux aux preuves de cette chandelle » : cette brûlure c’est la souffrance de se reconnaître dans l’image de ce prisonnier misérable.

« tirent … les traits » : image de l’accablement, de la fatigue, de l’épuisement

L’homme : absence d’identité, anonymat du résistant, identification rendu plus facile

« ténèbre hitlérienne » : métaphore du régime nazi associé à l’enfer.

2. Texte plein d’espoir

Cette reproduction RC la met dans sa pièce de travail ce qui signifie qu’il en a besoin pour se sentir accompagné. "avec le temps": idée de maturation nécessaire pour prendre conscience

-double sens du verbe "réfléchir": la réflection de la lumière entraine une réflexion de la personne

« désaltère » combien désaltère : l’exclamation accentue le propos ; cette métaphore de l’eau associée à l’eau et donc

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