Elections, facteur de stabilité ou d'instabilité ?
Dissertation : Elections, facteur de stabilité ou d'instabilité ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Leslie Sonia • 19 Octobre 2017 • Dissertation • 3 187 Mots (13 Pages) • 770 Vues
RELATIONS INTERNATIONALES
Sujet : les élections, facteur de stabilité ou vecteur d’instabilité ? Les exemples du Kenya et de la République de Côte d’Ivoire.
M. POMES
Côte d’Ivoire, Cameroun, Kenya, Gabon et bien d’autres encore. Les années 1990 marquent, pour le continent africain, une période importante dans son histoire : tous les pays africains se voient, en effet, entrer dans une ère de démocratisation telle à l’occidental. Cette dernière se manifeste à travers l’instauration de différents principes démocratiques à l’instar du système multipartis– généralement entendu comme étant l’existence, au niveau nationale, de plusieurs partis politiques – pour les Etats n’étant doté que d’un parti unique et permettant ainsi aux citoyens de voter pour les idées politiques dont ils se sentent le plus proches ; aussi note-t-on la participation des citoyens à la vie politique du pays à travers les votes ou encore même l’organisation des élections dont le but principale est de désigner la ou les différentes personnes qui exerceront un mandat déterminé au cours duquel elle(s) doivent représenter leurs électeurs. C’est principalement sur les élections en Afrique que l’on s’attardera.
Toujours dans les années 1990, ce même continent est à « l’euphorie de la démocratie », notamment en ce qui concerne les élections. Inaugurée par le Benin à cette même année, le reste des Etats connaissent une série d’élections à la fois « transparentes et calmes » pour reprendre les termes du professeur d’Université Jean Dubois de GAUDUSSON, en respectant également le système de multipartis abordé plus haut. L’alternance démocratique voit le jour et les candidats sortants font preuve de « fair-play » face aux candidats sortants. Tel a été le cas dans des Etats comme le Congo, le Sénégal, ou même encore Madagascar. Il serait possible de faire part ici de nombreux évènements à caractère démocratique ayant marqué l’Afrique du point de vue électoral.
Toutefois, depuis un certain moment, les élections en Afrique n’ont cessé et ne cessent d’être sujettes à de nombreuses critiques et appréhensions de parts et d’autres, tout particulièrement en ce qui concerne les élections présidentielles. Que ce soit des journaux internationaux – on se rappellera de ce fait du gros titre « Faut-il continuer d’organiser des élections présidentielles en Afrique ? » publié par le journal Le Monde en septembre 2016 – ou encore des intellectuels tant africains qu’étrangers. Alfred Bredo par exemple, intellectuel de nationalité ivoirienne a déclaré une fois que les élections en Afrique sont vaines et ne sont que de simples dépenses inutiles. Jacques Chirac également a eu à faire cette assertion suivante en 1990: « la démocratie est un luxe pour l’Afrique ». Nombreux sont ceux, aujourd’hui, qui se rangent à cette idée.
Mais pourquoi tant de superstition ? Violences et conflits : tels sont les mots qui caractérisent le déroulement du processus électoral depuis les années 2000 dans les Etats africains : Gabon, Côte d’ivoire, etc. Cette violence est tellement récurrente que certains en vient à se demander si les élections qui sont sensées être source de stabilité et de paix dans un Etat ne sont pas, au contraire, dans le cas de l’Afrique, source d’instabilité. Le problème qui se pose donc ici est celui de la place et de l’impact des élections en Afrique. Si, comme en sont sûrs certains, les élections n’ont réellement pas lieu d’être dans le dit continent, quels sont les facteurs et les raisons qui amènent à penser cela et comment y résoudre les problèmes liés aux élections ?
Tout en prenant comme exemple la Côte d’Ivoire et le Kenya, aborder les manquements des élections comme entraves à la paix et à la stabilité du pays (I) ainsi que les moyens de résolutions des conflits électoraux en Afrique comme garantes d’une stabilité politique et socioculturelle (II) aideront à apporter des réponses à ces questions.
I) Les manquements des élections en Afrique : entraves à la paix et à la stabilité des pays
Ici, il est question de faire allusion aux diverses caractères qui sont absents lors des différentes élections en Afrique : les principes de la démocratie électorale peu présents sinon absents (A) et l’incompétence des institutions électorales (B).
A) Les principes de la démocratie électorale peu présents sinon absents
Dans la plupart des pays africains, les standards de la démocratie électorale sont absents. Certes les élections y ont lieu, mais elles ne sont pas et ne peuvent être à elles seules le gage d’une stabilité sociopolitique. D’autres points doivent le compléter.
Tout d’abord, les élections africaines – la majorité d’entre elles en tout cas – ne font preuve ni d’équité ni de justesse. En effet, dans les fondements de la démocratie, les électeurs doivent effectuer leurs choix électoraux librement et indépendamment de leur race, de leur appartenance culturelle. Il ne doit y avoir aucune intimidation, aucune corruption ou même menace que ce soit avant ou pendant la période des élections pouvant influencer ou altérer le choix des citoyens électeurs. Or, cela est loin d’être le cas en Afrique et surtout en Afrique francophone où le bon déroulement des élections est synonyme de violences de parts et d’autres.
Les élections présidentielles de 2010-2011 dans la République
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