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Démocrature

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Par   •  14 Novembre 2022  •  Dissertation  •  1 755 Mots (8 Pages)  •  261 Vues

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Ayant un peu de temps devant moi avec pour seul équipage que mon téléphone, je me suis dit que j’allais écrire un peu dans le prolongement de nos échanges.

Le constat du déclin inexorable de notre Nation est sans appel. Depuis des générations, en préférant le confort à l’effort, nos dirigeants ont lentement mais sûrement provoqué le glissement des valeurs du socle national pour les remplacer par les règles républicaines.
Je pense que le grand tournant a été Mai 68. Une révolution phagocytée par les groupes que l’on connaît, et qui promettait alors un nouveau monde fait de libertés et d’insouciance.
Le problème dans tout ça, c’est que la Liberté est une et unique. La création de notre nation procède des idées des lumières qui l’ont influencé à l’instar des grandes démocraties modernes que nous connaissons : liberté, égalité, fraternité.
Nulle part il n’est question « des libertés ». Ce serait même un non-sens si l’on évoquait « les égalités » ! Coluche disait que tout le monde est égal, mais certains plus que d’autres... l’ineptie comique de la formule note bien l’impossibilité du pluriel pour ce concept.
Et que dire « des fraternités » : si l’universalité de la Fraternité est remise en question, alors c’est dans le communautarisme que l’on tombe.

Les principes fondateurs de notre Nation ont donc été bafoués, sacrifiés sur l’autel de la sécurité, des loisirs, du plaisir immédiat, de la consommation, de la solution du moindre effort... Le peuple Français a fait le choix de progressivement troquer sa Liberté, son Égalité et sa Fraternité contre des avantages dont il tirerait un plus grand plaisir dans sa vie de tous les jours, de façon plus fugace, éphémère, mais également moins durable : « après moi le déluge » !


« J’y ai droit » est devenu après 68 la nouvelle règle, remplaçant le « je vais faire ». D’un acteur de la construction du système, le citoyen est devenu le consommateur exigeant, impatient et insatiable d’une société dont il a oublié qu’il était la cheville ouvrière.
Il fallut dès lors palier la carence du désengagement citoyen par la multiplication des services publics, l’augmentation du nombre de gardes fous législatifs, l’invention perpétuelle de lois et de règlements pour codifier les us de cette nouvelle consommation.
La France est ainsi passée d’une industrie florissante dans laquelle chaque citoyen était un ouvrier œuvrant à la croissance, à un centre commercial pour clients gâtés.
Dans un premier temps, il a fallu trouver une nouvelle main d’œuvre, et c’est tout naturellement que des anciennes colonies soient arrivés des travailleurs de bonne volonté qui cherchaient l’Eldorado dans les banlieues d’île de France où au fin fond du Cher.
Rapidement, en bons directeurs de supermarché nos dirigeants ouvrirent les frontières pour permettre à leurs clients d’avoir accès à tous les produits possibles.
Mais toute cette organisation coûtait très cher : où allait on pouvoir trouver l’argent avec lequel les clients consommeraient ? Comment allait-on pouvoir payer les salaires des agents de sécurité du magasin, des comptables, des chefs de rayons et des petites mains invisibles qui sont l’huile des rouages de cette grande machine ?
On eut alors recours à l’emprunt, et pour le rembourser on mit au point un système sophistiqué, peut-être le plus pointu du monde, de taxations en tous genres.
Et de « La Liberté », les Français eurent bientôt la liberté de consommer, la liberté de se déplacer, la liberté de partir en vacances, la liberté de penser, de parole, etc. Imaginons un instant : tel Jésus qui en son temps multiplia les pains, on parvint à multiplier la liberté ! Si Jean Claude Van Damme avait été philosophe à cette époque, il aurait pu comparer la multiplication de la liberté avec celle de l’air : c’est tout aussi réalisable et absurde.
Mais finalement, d’un seul concept, on en fit plusieurs, on multiplia l’offre, et le processus est exactement le même que dans la finance.
Lorsqu’un actif n’est pas « liquide », comprendre par là qu’il ne peut pas servir de monnaie d’échange, mais que son fondement est essentiel à la poursuite de votre entreprise, comme une immobilisation, alors on procède à une « titrisation » dudit actif ; fictivement, on le prend, et on le découpe, on en fait des petits bouts de papier, et on les vends.
La Liberté.
L’Egalite.
La Fraternité.
Titrisés, découpés, mis en gage pour emprunter toujours plus d’argent, pour s’assurer la paix sociale, pour offrir au peuple l’insouciance que leur réclamait leur paresse... pour garantir à certains la mainmise sur un systèmes dont ils n’étaient en fait que les pantins.

Les féministes manifestent ? Donnons-leur un peu d’égalité : écriture inclusive, néologismes, « droit des femmes » en faisant abstraction que les femmes devraient déjà avoir les droits de tous les citoyens !

Les animalistes manifestent ? Faisons des animaux nos frères, mettons les au même rang que l’espèce humaine. Un seul mouvement politique s’était aventuré à faire cela à l’époque : le Parti National Socialiste, sous l’égide d’un certain fou furieux moustachu qui adorait les animaux, qui refusait de les voir souffrir, mais qui envoya périr dans des camps de la mort des millions d’êtres humains… Bravo !
La république est désormais entièrement dévolue à pérenniser ce système de gestion.
Elle érige en règle les aberrations liées à la perte du socle de notre Nation.
Originellement, la république est le moyen par lequel s’administre la vie de la cité, ce qui est louable : les règles sont nécessaires à toute vie en société.
En l’occurrence et pour filer la métaphore économique, les pools de comptables et de commissaires au compte sont nécessaires à la gestion d’une entreprise. Ils fixent certaines règles, alertent les dirigeants, et contribuent par leur vigilance à la bonne marche de l’entreprise. Les dirigeants quant à eux doivent avoir pour but de veiller sur leurs salariés, sur leurs clients et sur la qualité de leurs produits ou services.
Dans le cas de la France, les dirigeants se sont autoproclamés comptables et commissaires aux comptes. Et plutôt que de diriger, ils ont administré.
Ils ont perdu de vue le but premier de leur entreprise, ils ont oublié les clients, les produits, les salariés.

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