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Bureaucratisation et démocratisation

Dissertation : Bureaucratisation et démocratisation. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Janvier 2018  •  Dissertation  •  1 370 Mots (6 Pages)  •  542 Vues

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Di Pane Clémence

Plan détaillé : sociologie des organisations publiques

Séance 2 : Bureaucratisation et démocratisation

        En 2012, le journal Suisse « Pages de gauche » titre « syndicats et démocratie : démocratisation ou bureaucratisation ? ». En effet, un syndicat est sensé être une organisation proche du peuple, qui défend les intérêts des travailleurs, et qui se veut différent des organisations étatiques, en prônant la démocratisation, c'est-à-dire, selon le Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques de G. Hermet, B. Badie, P. Birn, et P. Braud, « l'extension progressive du principe de la citoyenneté active à un nombre plus grand de participants et/ou à un champ politique plus vaste, aussi bien dans la perspective d'une prise de décision collective directe que par l'intermédiaire des représentants élus ». Ici, elle est appréhendée à travers le prisme de l’État, mais on peut tout à fait l'appliquer à toutes les organisations publiques, voire même privées comme les syndicats ou les partis politiques. Pour le dire plus simplement, il s'agit d'accorder plus de prérogatives de décisions à la base d'une organisation, plutôt qu'au sommet.

        Pourtant, on reproche depuis un certain temps aux syndicats ( en France, du moins) leur tendance à reproduire les schémas de la bureaucratie qu'ils dénoncent, que Weber définit comme « une structure hiérarchisée dont les agents, les fonctionnaires, sont nommés de manière méritocratique, à partir de leur seul compétence et non plus simplement de leur origine sociale », qui conduit à une division du savoir spécialisé et à une rationalisation des tâches. On va donc avoir tendance à opposer les deux processus, comme le montre cet article, car l'un irait dans le sens des intérêts de la base de l'organisation alors que l'autre irait dans le sens des intérêts du sommet de l'organisation. Or, la bureaucratie a pour but initial de remplacer la domination traditionnelle ou charismatique typique des régimes autoritaires par une domination légale-rationnelle, donc basée sur des lois, typique des régimes démocratiques. La bureaucratisation des organisations publiques a par ailleurs accompagnée les transitions démocratiques dans de nombreux pays.

        On peut donc se demander si cette opposition est pertinente. La tendance à la bureaucratisation des organisations publiques sert-elle réellement les intérêts du peuple ?

        La bureaucratisation a accompagné la diffusion de certaines valeurs propre à la démocratie, comme l'importance d'un gouvernement impersonnel basé sur la loi et sur la rationalité (I). Cependant, la bureaucratisation a connu ses propres dérives pour finalement s'éloigner de l'idéal de Weber (II).

        

        

  1. La bureaucratie : un mode d'organisation idéal selon Weber

        Dans un mode d'organisation non-bureaucratique, tout le pouvoir est basé sur des outils irrationnels, mystiques ou encore économiques. Ceux qui disposent de ressources peuvent influencer le pouvoir dans leurs intérêts et ceux qui n'en ont pas, le petit peuple, ne peut que subir le bon vouloir de la classe dominante. Avec la bureaucratisation, on passe d'un système personnel de privilèges, à un système impersonnel (1) qui fait prévaloir la loi et rend le système plus prévisible et juste (2).

A) Le passage d'un système personnel à un système impersonnel

→ Avant la bureaucratisation : pouvoir personnel basé sur des ressources dont on dispose dès la naissance (nom de famille, richesse économique) → injuste et arbitraire.

→ Après la bureaucratisation : règles abstraites, impersonnelles et universelles → on sépare la fonction et la personne qui l'incarne, et c'est la fonction qui prédomine sur l'individu et qui dure dans le temps, alors que l'individu qui l'incarne ne reste pas le même.

        Ainsi, comme le soutenait Hegel, on peut considérer que la bureaucratie est une médiation nécessaire entre le pouvoir et la société civile, car elle permet d'éviter les abus du pouvoir en promouvant une loi qui s'applique à tout le monde de façon universelle, ce qui rend l'organisation prévisible autant pour les détenteurs du pouvoir que pour les administrés.

B) Le caractère rationnel et prévisible de la bureaucratie

→ Bureaucratisation : conséquence principale du processus de rationalisation globale du monde.

→ passage d'un domination charismatique ou traditionnelle à une domination légale-rationnelle : la loi est connue de tous et elle s'applique à tout le monde.

→ Les agents : sélectionnés selon leur qualification attestée par un diplôme (non plus sur la force ou la coutume) + leur carrière est réglé par des critère objectifs (subjectifs = favoritisme) + spécialisation et réglementation impersonnelle des tâches (protège les administrés du clientélisme et de l'arbitraire)

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