Le hard power est-il obsolète ?
TD : Le hard power est-il obsolète ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar clemclem34 • 22 Novembre 2022 • TD • 1 192 Mots (5 Pages) • 305 Vues
« Barack Obama a pratiqué ce que j’appelle le smart power, une manière de renforcer le hard power en lui associant le soft power » étaient les mots de Joseph Nye, concepteur de l’opposition entre soft et hard power, pour décrire la politique menée par l’ancien Président des États-Unis. Ainsi cette affirmation présuppose que le hard power, défini par les moyens militaires et économiques comme force coercitive, nécessite un renforcement et que dès lors celui-ci décline de puissance. Prôné par le courant réaliste des relations internationales, le hard power du temps des grandes guerres représentait l’unique moyen de s’imposer sur la scène internationale. Cette capacité d’un état à imposer sa volonté à un autre s’est vue supplantée dans la théorie par le soft power, qui représente la capacité à convaincre, lorsque Joseph Nye l’a conceptualisé en 1990 dans Bound to lead. L’évolution de sa théorie des relations internationales a mené à ce que selon lui Barack Obama a utilisé : le smart power, combinaison entre les deux types de pouvoir énoncés, qui a été développé en 2009 par Joseph Nye et Suzanne Nossel, tous deux membres du cabinet de la Secrétaire d’État Hillary Clinton. Dès lors, l’évolution de la pratique des relations internationales a-t-elle rendu l’utilisation du hard power obsolète au profit d’un système hybride entre la force de convaincre et la force coercitive ? S’il est visible premièrement que le hard power a connu un long déclin face au soft power, par la suite le smart power saura s’imposer en laissant une place plus ou moins dominante au hard power.
Le fait pour un état de se doter d’une puissance militaire pour accroitre ses capacités de défense et de projection ainsi que d’une puissance économique utile pour sanctionner ou pour faire pression sur les marchés relève du hard power. C’est ce pouvoir, combiné à la coopération internationale, qui a permis la victoire de la coalition sous l’égide de l’ONU de remporter efficacement la guerre du Golfe en 1991. L’hégémonie américaine post-guerre froide est véritable dans le domaine du hard power : le dollar est devenu la monnaie de référence, les États-Unis représentent environ 40% des dépenses militaires mondiales et leur statut de première puissance économique et militaire est de loin incontestée. Toutefois, son hard power ne suffit plus selon Bertrand Badie qui remet en question la perception classique de la puissance en affirmant que « jamais un État n’a accumulé autant de ressources de puissance que les États-Unis aujourd’hui ; jamais pourtant cette puissance n’a eu si peu de prise sur les enjeux auxquels elle a été confrontée » (in Crise de la puissance et désordre international, 2007). Dès lors, il est possible de constater un véritable déclin du hard power, à l’image de celui des États-Unis, au profit d’un pouvoir plus influent en orientant les relations internationales par des moyens autres que coercitifs
C’est ainsi qu’en 1990 Joseph Nye a proposé le concept de soft power. Cette « habileté à séduire et attirer » a pour objectif de changer la doctrine afin de confronter de manière plus adaptée à l’évolution des relations internationales en prenant en compte la coopération interétatique, le principe de sécurité collective, les nouveaux acteurs géopolitiques ainsi que l’asymétrie des conflits qui se dessinent. L’influence d’un état sur les décisions des autres serait donc liée à son histoire, sa culture, ses valeurs ou encore son modèle politique. Ces moyens seraient efficaces pour obtenir des résultats stratégiques favorables par la cooptation plutôt que par la contrainte. Nous pouvons par exemple citer la France, classée en haut de l’échelle du soft power en 2019 selon Soft Power 30. L’État dispose d’un système diplomatique des plus perfectionnées, d’un réseau Alliance française qui promeut
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