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L'opinion Publique N'existe Pas. Pierre Bourdieu

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Par   •  12 Mars 2014  •  1 356 Mots (6 Pages)  •  6 282 Vues

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L’opinion publique n’existe pas

De Pierre Bourdieu

L’auteur de ce texte Pierre Bourdieu est l’un des sociologue français les plus important de la deuxième moitié du 20ème siècle. Sa pensée a exercée une influence considérable dans les sciences humaines et sociales. Son oeuvre sociologique est dominée par une analyse des mécanismes de reproduction des hiérarchies sociales. Il met en évidence l’importance des facteurs culturels et symboliques dans les actes de la vie sociale. Ses travaux de recherches s’accompagnent d’une action militante et d’un engagement politique à gauche.

Aujourd’hui l’opinion publique est une notion très importante dans notre société démocratique. Elle est recueillie par le biais d’enquêtes, de sondages diffusés par les médias, cela permet ensuite aux politiques de s’informer sur les attentes du peuple et d’y répondre au mieux à travers leurs actions. L’opinion publique est à l’heure actuelle un instrument d’expression pour le peuple et un moyen de contrôle pour les politiques. Néanmoins elle fait l’objet de nombreuses critiques à cause de l’utilisation qu’en font les sondages.

Dans son texte «l’opinion publique n’existe pas», l’auteur aborde la question de l’opinion publique à travers les sondages d’opinion et démontre que cette opinion publique n’existe pas. Il ne remet pas en cause les sondages d’opinion eux mêmes mais il analyse leur fonctionnement et leurs fonctions. Pour ce faire, tout au long de son texte, il remet en question l’existence de trois postulats qui constituerait le fondement de l’opinion publique.

Comment Pierre Bourdieu démontre t il que l’opinion publique à travers les sondages d’opinion n’est qu’artefact?

I-

Pierre Bourdieu remet en question l’existence de trois postulats. Tout d’abord: «toute enquête d’opinion suppose que tout le monde peut avoir une opinion», ensuite «on suppose que toutes les opinions se valent», puis que «dans le simple fait de poser la même question à tout le monde se trouve impliquée l’hypothèse qu’il y a un consensus sur les problèmes, autrement dit qu’il y a un accord sur les questions qui méritent d’être posées».

L’auteur explique que les politiques s’informent de ce que souhaite le peuple à travers ces sondages. Ils souhaitent connaitre l’opinion publiques pour savoir comment mener leurs actions politiques. Ces sondages leur permet de légitimer leurs actions en justifiant leurs choix par leur propre interprétation des résultats. Il reproche aux sondages de formuler des problématique subordonnées à une demande d’un certain type qui serait liée à la conjoncture et dominée par un certain type de demande sociale. Le sondage d’opinion est un instrument au service des politiciens, dont la fonction principale consiste à «imposer l’illusion qu’il existe une opinion publiques, comme sommation purement additive d’opinions individuelles». Les résultats de ces sondages ne représentent pas la moyenne des opinions publiques, mais plutôt une somme d’opinions individuelles.

Pour Pierre Bourdieu ces enquêtes renforcent l’idée qu’il existe une opinion publique unanime et de ce fait légitime une politique et en renforce les rapports de force qui la fondent.

L’auteur explique qu’il y a une corrélation entre l’élimination des «non réponse» des sondages et les bulletins blancs ou nuls lors d’une consultation électorale en effet ce type de vote n’est pas comptabilisé. La question de la représentativité est ici en jeu avec ce problème de «non réponse». Bourdieu constate que le taux de «non réponse» varie en fonction des sexes, il sera en effet plus élevé chez les femmes que chez les hommes lors de sondages à des fins politiques. Il explique aussi que plus une question porte sur des problèmes de savoir et de connaissances plus l’écart entre les taux de non réponses des instruits et des moins instruits est grand. Or, selon l’auteur c’est grâce à l’analyse de ces non réponses qu’on obtient des informations sur ce que signifie la question et sur la catégorie considérée, d’où l’intérêt d’en tenir compte.

Un autre danger de l’enquête d’opinion c’est d’obliger les personnes à répondre à des questions qu’ils ne s’étaient jamais posées auparavant, ils vont y répondre rapidement s’en y avoir vraiment réfléchi et si quelques semaines plus tard on leur repose la même question, leur réponse pourra être différente. Les sondages, en imposant des problématique,

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