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Les Nationalistes Français

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Par   •  9 Mars 2015  •  Analyse sectorielle  •  2 599 Mots (11 Pages)  •  779 Vues

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"Si vous êtes fidèles à la France, si vous l'aimez, si vous adoptez ses lois, ses meurs, sa langue, sa façon de penser, en un mot, si vous vous intégrez complètement à elle, nous ne vous refuserons d'être des nôtres, pour peu qu'il y ait une étincelle d'amour et non pas seulement un intérêt matériel dans votre démarche. Mais si vous êtes fidèles à vos racines - ce qui est en soi respectable et que je respecte -, si vous prétendiez vivre dans vos lois, vos mœurs à vous, avec votre culture, alors il vaut mieux que vous rentriez chez vous, sans cela tout se terminera très mal." Jean-Marie Le Pen, "Discours aux jeunes beurs arrogants", 2 avril 1987, dans Le Monde, paru 4 Avril 1987, Jean-Marie Le Pen.

En France, à la fin du XXIÈME et au début du XXIÈME siècle, le nationalisme est une notion qui évoque les discours des parties de droite et d'extrême droite dé l'échiquier politique. Il est nécessaire de nuancer cette conception du nationalisme en distinguant bien la valorisation de la "nation" et du "nationalisme". A son apparition et dans ses premiers développements, la "nation" est revendiquée par la tradition démocratique et libérale. Ce n'est qu'à la fin du XIXÈME siècle qu'apparaît le "nationalisme", qui a des conceptions diverses, de gauche à droite, avant de se droitiser définitivement avec l'Affaire Dreyfus. Il y a différentes phases a cette évolution.

A l'époque révolutionnaire, le projet d'organiser la vie collective en référence à la "nation" relève d'une logique de politique intérieure: c'est l'expression du rejet de l'Ancien Régime et du féodalisme. Il n'y a pas de connotation de fermeture, d'hostilité à d'autres nations, que la notion de "nationalisme" prendra plus tard. La "nation" est le nom que le tiers-états se donne contre les ordres privilégiés. Alors tout ce qui tend à refuser l'Ancien Régime et à promouvoir une société où les hommes sont libres et égaux en droits et où ils sont des citoyens et non plus des sujets sera considéré comme "national". La "nation" n'est pas pensée comme une société fermée. La France est une "grande nation". Pas au sens qu'elle a vocation à dominer le monde, mais du au fait que la France est un ensemble qui dépasse les régionalismes, un ensemble où cohabitent non pas des membres d'une communauté ou d'une ethnie, mais des citoyens, des hommes libres et égaux, définis de façon abstraite pour signifier son ouverture à d'autres ethnies, régions où communautés. La nation est ici une figure de l'universel. L'ouverture de la France est reprise lors des campagnes européennes sous Napoléon Ier. Intégrer à la France d'autres communautés ou sujets étrangers n'est pas synonyme de sujétion mais c'est le fait de leur faire profiter, sur un pieds d'égalité, de la même libération des tyrans.

Sur une partie du XIXÈME siècle, par l'intermédiaire du journal libéral Le National, est porté parole des libéraux qui protestent contre le Trait de Vienne de 1815, élaboré sous une logique féodale. Leurs revendications montrent bien le désir national hérité de la Révolution qui les habite: ils souhaitent récupérer la rive gauche du Rhin car la Prusse y rétabli les institutions d'Ancien Régime, l'unification de l'Italie, aliénée par l'Autriche des Habsbourg et la papauté, la résurrection de la Pologne partagée entre trois régimes tyranniques. C'est le développement du "principe des nationalités" qui va animer les libéraux tout au long du siècle, même jusqu'à la Première Guerre Mondiale avec le souhait de la France de libérer les groupes nationaux inclus dans les grands empires comme l'Autriche-Hongrie ou l'Empire Ottoman pour qu'ils puissent se constituer en États indépendants et établir un régime de liberté civique.

C'est après la défaite de Sedan, l'humiliation de 1870 face à la Prusse et la perte de l'Alsace-Lorraine que la conception de nation change. L'idée de nation cesse d'évoquer ouverture et universalité. La Nation c'est la "patrie humiliée et blessée" qui exige de ses enfants un "amour exclusif et jaloux" (RAOUL GIRARDET). C'est aussi à ce moment qu'apparaît la nouvelle définition de la nation par Fustel de Coulanges et Renan qui définissent la nation française par opposition à la nation allemande, et non plus comme une notion universelle, même si la nation française est décrite comme étant plus généreuse que la nation allemande (les allemands sont alors juges incapables de cette ouverture et de cette générosité). En parallèle avec la défaite de 1870, se développe un nationalisme républicain, d'héritage révolutionnaire, diffuse par l'état afin d'assurer une cohésion nationale à la France et de lui rendre sa grandeur et sa place au sein des grandes nations. A côté se développe aussi un nouveau nationalisme, dit de droite ou conservateur, qui s'enracine progressivement dans la société française. C'est un nationalisme animé par un esprit revanchard, cocardier, qui s'affirme de plus en plus comme un courant d'opposition à la République libérale. Il conduit à combattre la démocratie libérale et le parlementarisme en lesquels les auteurs de ce nationalisme voient les causes principales de la faiblesse nationale. La première expression politique de ce nouveau nationalisme est le boulangisme, qui rassemble l'extrême gauche issue de la Commune (on y trouve les radicaux, les banquistes et les socialistes) et l'extrême droite légitimiste et bonapartiste, c'est en d'autres termes, les courants qui refusent la démocratie libérale. Cette cristallisation doctrinale autour du nationalisme de droite est l'œuvre d'une pluralité de mouvements, revues et journaux, avec les apports conséquents de Maurice Barrès et de Charles Maurras.

Comment, à partir de la volonté de grandeur de la France a reconquérir, s'est opéré la transformation des nationalistes français, passant d'un nationalisme de gauche à un nationalisme de droite?

Le nationalisme républicain prôné par l'Etat français et les premières divergences.
Après la défaite de 1870 contre la Prusse bismarckienne, les registre de l'humiliation et de la décadence sont très répandus dans la société. Cependant, les Républicains développent rapidement un discours plus optimiste sur la grandeur de la France, et, ceux qui sont encore habités par un nationalisme d'héritage

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