L'influence des pays émergents sur les échanges internationaux

L'influence des pays émergents sur les échanges internationaux, page 61.

En un demi-siècle, le degré d'ouverture des économies s'est accru. Le nombre des pays participant aux échanges s'est élargi à des partenaires plus divers. Les échanges internationaux, soit un transfert de biens ou de services qui suppose une contrepartie entre les pays dans le monde, ne s'effectuent plus seulement entre les membres de la Triade, c'est-à-dire les États-unis le Japon et l'Europe occidentale. En effet on constate un essor des pays émergents appelés BRICS, soit le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud.

Un pays en développement est un pays en situation intermédiaire entre les pays les moins avancés et les pays développés, et qui appartiennent au groupe des pays à développement humain moyen, soit un IDH combinant la durée de vie mesuré d'après l'espérance de vie à la naissance, le niveau d'instruction mesuré par le taux d'alphabétisation des adultes et le taux brut de scolarisation tous niveaux confondus, et le niveau de vie mesuré d'après le PIB réel par habitant. L'IDH est compris entre 0,500 et 0,799. De plus les économies émergentes présentent des traits caractéristiques communs, notamment une dynamique de rattrapage. C'est-à-dire que leur croissance récente les a rapproché des niveaux de vie occidentaux. En effet, en 2014, la part du PIB mondial basé sur les parités de pouvoir d'achat est de environ 48% pour les économies avancées, et de 50% pour les économies émergentes et en développement. Mais les BRICS disposent également d'un potentiel de croissance, soit une augmentation du produit intérieur brut, mesurant la production de biens et de services dans un pays. Compte tenue de l'écart qui les sépare encore des niveaux de vie des pays avancés, le PIB mondial en dollars est de 60% pour économies avancés en 2014 en environ 35% pour les économies émergentes et en développement. Ces pays bénéficient donc d'un potentiel de croissance important à moyen-long terme.

Cette croissance du PIB pour les BRICS est dû à l'évolution des flux internationaux. Il existe des échanges de biens et de services entre les différents agents économiques, on parle de flux matériels. Les pays émergents exportent vers d'autres pays. Notamment les matières premières énergétiques, les hydrocarbures (pétrole et gaz), qui sont présentes dans les pays du Sud. Les flux s'organisent depuis les régions productrices, comme le Moyen-Orient, vers les pays consommateurs, au Nord, transitant par des routes stratégiques comme le détroit d'Ormuz ou le canal de Suez. Ils importent également, en particulier la Chine qui par le biais de ses besoins en matières premières et en produits énergétiques, irrigue nombre d'économies répandues sur touts les continents qui sont riches en ressources naturelles. Les flux financiers se développent également de plus en plus vers des places émergentes, notamment les Bourses de Shanghai ou Hong Kong. Les flux d'informations eux apparaissent depuis des pays émergents, comme le golfe Persique ou encore le Brésil avec les médias. L'Asie orientale connaît elle une forte intensification de son trafic Internet. On constate également une mobilité économique importante dans le monde, avec près de 200 millions de migrants légaux et entre 30 et 50 millions de migrants clandestins dans le monde. Les flux sud-nord sont les plus nombreux. Ils sont constitués de migrants cherchant un emploi ou des conditions de vie meilleures au Nord. On peu s'apercevoir qu'il existe des directions privilégiées, voire l'existence de « couples migratoires », comme entre les États-Unis et le Mexique. Les migrants africains s'orientent plutôt vers l'Europe, notamment la France, à cause de l'héritage colonial, les Indo-Pakistanais plutôt vers la Grande-Bretagne pour la même raison et les Turcs vers l'Allemagne. Les flux sud-sud eux sont de plus en plus nombreux. Ils sont orientés vers les régions émergentes. Depuis le Proche-Orient ou le monde indo-pakistanais, les flux s'orientent vers les pétromonarchies, où ils représentent jusqu'à 70 % de la population totale. Le fait migratoire génère également des transferts financiers, avec les fonds envoyés par les migrants dans leur pays d'origine. Pour certains États du Sud, comme le Mali, il s'agit de la première source d'IDE, soit projets d'investissements directs à l'étranger. On parle également de réfugiés politique, ces personnes ont quitté leur pays à cause de guerres civiles ou de persécutions. Certaines s'installent dans les pays du Nord, mais la majorité d'entre eux se trouvent dans des pays voisins du leur, c'est-à-dire dans des pays du Sud dans la plupart des cas. À cela s'ajoutent les personnes déplacées au sein même de leur nation.Tous ces flux, qu'ils soient matériels, financiers, d'information ou humains, sont à l'origine de l'insertion des pays émergents dans la croissance mondiale.

La mondialisation, qui est un processus d'ouverture des économies nationales qui conduit à la création d'un marché planétaire et à l'interdépendance des nations, rend également compte de l'importance des pays émergents et de leur dynamisme qui s'étend à d'autres pays. En effet le taux d'ouverture des États-Unis est de 15% en 2011, 18% pour le Japon, et 27% pour la Chine et 30% pour l'Inde en 2011. De plus, selon l'OMC, la Chine exporte 93,3% de produits manufacturés en 2011, d'où son surnom « l'usine du monde », en effet l'industrie chinoise ayant dépassé en volume la production des États-Unis. Le Brésil lui, 33,8% de ses exportations sont des produits agricoles et assimilés. Sa forte exportation de matières premières lui donne l'ambition de devenir « la ferme du monde ». Certains pays du Sud se sont également spécialisés dans certaines productions, comme la Côte d'Ivoire avec le cacao, la canne à sucre et les bananes. De plus , 70% des projets d'investissements directs à l’étranger (IDE) sont à destination

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