Exposé L'Avare qui a perdu son trésor

Khôlle Français

L'Avare qui a perdu son trésor

L'Usage seulement fait la possession.

Je demande à ces gens de qui la passion

Est d'entasser toujours, mettre somme sur somme,

Quel avantage ils ont que n'ait pas un autre homme.

Diogène là-bas est aussi riche qu'eux,

Et l'avare ici-haut comme lui vit en gueux.

L'homme au trésor caché qu'Esope nous propose,

Servira d'exemple à la chose.

Ce malheureux attendait

Pour jouir de son bien une seconde vie ;

Ne possédait pas l'or, mais l'or le possédait.

Il avait dans la terre une somme enfouie,

Son cœur avec, n'ayant autre déduit

Que d'y ruminer jour et nuit,

Et rendre sa chevance à lui-même sacrée.

Qu'il allât ou qu'il vînt, qu'il bût ou qu'il mangeât,

On l'eût pris de bien court, à moins qu'il ne songeât

A l'endroit où gisait cette somme enterrée.

Il y fit tant de tours qu'un Fossoyeur le vit,

Se douta du dépôt, l'enleva sans rien dire.  20

Notre Avare un beau jour ne trouva que le nid.

Voilà mon homme aux pleurs ; il gémit, il soupire.

Il se tourmente, il se déchire.

Un passant lui demande à quel sujet ses cris.

C'est mon trésor que l'on m'a pris.

– Votre trésor ? où pris ? – Tout joignant cette pierre.

– Eh ! sommes-nous en temps de guerre,

Pour l'apporter si loin ? N'eussiez-vous pas mieux fait

De le laisser chez vous en votre cabinet,

Que de le changer de demeure ?

Vous auriez pu sans peine y puiser à toute heure.

– A toute heure ? bons Dieux ! ne tient-il qu'à cela ?

L'argent vient-il comme il s'en va ?

Je n'y touchais jamais. – Dites-moi donc, de grâce,

Reprit l'autre, pourquoi vous vous affligez tant,

Puisque vous ne touchiez jamais à cet argent :

Mettez une pierre à la place,

Elle vous vaudra tout autant.

                                                        LA FONTAINE (Fables, IV, 20)

Description 

« L’avare qui a perdu son trésor » est une fable de LF inspiré d’Esope Elle a été édité en 1668. La fable raconte l’histoire d’un homme dont sa passion était d’accumuler un trésor sans y toucher. Ce trésor il le cacha, enfoui dans le sol pour que personne ne le trouve. Ainsi, il était semblable à un miséreux alors qu’il possédait ce trésor. Il rôdait autour de sa cachette sans cesse, chaque jour, il surveillait un fossoyeur le vit un jour et se douta du dépôt. Il déroba ainsi le trésor. Puis, constatant que son trésor n’était plus, l’avare se déchira, cria jusqu’à qu’un passant lui demande la raison de ses cris. Le passant explique donc en concluant que cela ne sert à rien de se mettre dans cet état car il ne touchait jamais à cet argent.

La Fontaine est un poète du XVIIème qui enseigné par la morale de ses fables une leçon de vie mais aussi il critiquait la cour du Roi Louis XIV.

Dans cette fable, il s’agit plutôt d’une leçon de vie

Analyse

Qu’est ce que sait qu’un avare ?

Un avare hésite de dépenser de l’argent, parfois au point même de renoncer au confort de base et à certaines nécessités afin de thésauriser de l’argent.

Morale

Dès le premier vers, La Fontaine explicite sa morale, car oui, une fable a un but didactique, visant à instruire le lecteur. « L’Usage seulement fait la possession », cette morale nous informe sur le fondement de la possession, et donc sur ce qui la caractérise. Si on ne donne pas de sens, si on ne caractérise pas, on anime pas ce qui nous appartient, on ne le possèdent pas.

Pourquoi donner la morale aussitôt ? Certainement pour pas que le lecteur interprète d’emblée la fable sans en comprendre l’enseignement qu’elle vise.

IDEE I / L’AVARE NE SAIT PAS CE QU’EST LA POSSESSION

Au début de la fable, La Fontaine montre sa présence par le « je » et montre son incompréhension face à la passion de toujours entasser, pour accroître son trésor sans jamais s’en servir.  ⇒ A-t-il la même notion de posséder que moi ?

Titre

Ainsi le titre est « l’avare qui a perdu son trésor » et pas « l’avare qui s’est fait volé son trésor » ce qui pourrait sembler plus logique à premier abords, cependant, ce trésor il ne l’a jamais posséder, donc il ne ce l’est pas fait volé, il l’a donc perdu.

...