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L'isotopie de l'obscurité

Commentaire de texte : L'isotopie de l'obscurité. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Janvier 2014  •  Commentaire de texte  •  586 Mots (3 Pages)  •  865 Vues

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Depuis "Et tout à coup une des deux la prit, la serra, la conserva" jusqu'à la fin : la fraternité retrouvée.

"... la peur luttait en lui contre la plus terrible tentation de sa vie." : il s'agit de la peur de mourir dans des souffrances atroces que rappelle à Katow le sifflet de la locomotive dans la chaudière de laquelle lui et ses compagnons sont condamnés à être jetés. La tentation est d'en finir en avalant le comprimé de cyanure de Kyo, c'est-à-dire de se "sauver" tout seul. Ce n'est donc pas seulement la tentation du suicide que Katow doit surmonter, mais l'égoïsme que lui dicte la peur de la souffrance. Katow réagit contre cette double tentation ("Mais un homme pouvait être plus fort que cette solitude et même, peut-être, que ce sifflet atroce...")

L'isotopie de l'obscurité :

"perdu dans la nuit", "les gardes masquaient la lumière", "qui les entourait d'une auréole trouble", "impossible de voir quoi que ce fût", ""sans rien voir", "dans cette obscurité" : la scène se déroule dans une obscurité faiblement éclairée par "l'auréole trouble" d'une lampe dont la lumière est en partie cachée par les gardes. L'obscurité n'est donc pas totale, la scène est plongée dans une pénombre, un "clair-obscur" qui fait songer aux tableaux de Rembrandt. Le clair-obscur symbolise la condition humaine (le titre du roman) : l'obscurité représente l'absurde (la souffrance, la mort, le mal), la lumière de la lampe (cachée par la mort et par le mal incarnés par les gardes) représente tout ce qui peut donner un sens à la vie (l'idéal révolutionnaire, la fraternité, le don de soi). Ce mélange indissociable de lumière et de ténèbres est condensé dans l'oxymore "auréole trouble".

La prépondérance de l'obscurité explique l'importance des sensations auditives ("Malgré la rumeur", ce sifflet perdu dans la nuit", "ce sifflet atroce", "à voix très basse", "presque sans vraie voix", "tous les chuchotements se ressemblent"), ainsi que du toucher :

L'isotopie du corps et du toucher :

"le corps", pose ta main sur ma poitrine", "et prends dès que je la toucherai", "cette main chaude qui reposait sur lui", "elle se crispa comme un animal", "se sépara de lui aussitôt", "tout le corps tendu", "Avant mon corps", "sur qui l'autre était presque couché", "la masse des deux corps", "poser sa main à plat", "Leurs mains frôlaient la sienne", "une des deux la prit, la serra, la conserva", "lui aussi serrait la main", "les deux mains restaient unies", "l'étreinte devint soudain crispation".

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