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Les conséquences économiques de la montée de l’anglais

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Par   •  24 Novembre 2017  •  Cours  •  417 Mots (2 Pages)  •  721 Vues

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RICHARD Matthieu

HK BL 2017

Follies linguistiques

Les conséquences économiques de la montée de l’anglais

Au cours de ces dernières années, Bruxelles a été un lieu privilégié pour observer l’impressionnante ascension de l’anglais comme langue véhiculaire de l’Europe. Pour les anglophones natifs qui n’ont pas la volonté d’apprendre une autre langue (oui, ils existent), il est devenu outrageusement simple de visiter ou de travailler à Bruxelles. L’anglais est de plus en plus entendu et ressenti dans cette pittoresque ville belge, et il est maintenant franchement indispensable dans le quartier européens. Aujourd’hui, cependant, les signes d’un contrecoup sont de plus en plus forts. Ce constat n’est pas basé sur un sentiment, mais sur des points mouvants de rentabilité et d’équité politique. Et dans une étrange coïncidence, Bruxelles est également un lieu privilégié pour observer ce contrecoup se développer.

Débutée dans le quartier européen, là où beaucoup de voix françaises et allemandes s’élevaient contre cette surreprésentation de l’anglais, l’expansion de l’Union Européenne a non seulement permis à l’anglais de supplanter les deux autres langues, mais l’a placé dans une position de domination absolue. L’Union est maintenant constituée de 27 états-membres, avec au total 23 langues officielles, et le constat a été le strict opposé d’une nouvelle tour de Babel. Des interprètes ne sont présents qu’aux grandes réunions. A des niveaux moins importants, dans les faits, quand des officiels de Berlin, Bratislava, Bucarest et Budapest sont réunis dans la même pièce, l’anglais est de loin la solution la plus facile.

Est-ce bon pour l’Europe ? Certes cela semble efficace, mais être anglophone de naissance apparaît pour beaucoup comme un injuste avantage. Il est beaucoup plus aisé de développer une argumentation dans sa langue d’origine. Aussi n’est-ce pas un dur labeur pour quelqu’un qui n’est pas anglophone de naissance que de comprendre l’anglais d’un étranger qui lui-même n’est pas anglophone natif, alors qu’il n’y a rien de très compliqué pour un Britannique ou un Irlandais dans le déchiffrement d’accents variés.

François GRIN, un économiste Suisse, affirme que la Grande-Bretagne profite de cette utilisation de l’anglais pour économiser plusieurs milliards d’euros par an. Il évoque diverses raisons, en particulier la dépense de la Grande-Bretagne en matière d’apprentissage des langues étrangères à l’école, qui est proportionnellement plus faible qu’en France ou qu’en Suisse. Comme si l’outrage n’était pas assez grand, la Grande-Bretagne profite également d’apprendre l’anglais aux étrangers. « Elever un langage jusqu’à une position de dominance est comme donner un énorme avantage à ou aux pays dont il s’agit de la langue natale » insiste-t-il.

The Economist, 21 juillet 2007

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