L'autodérision
Dissertation : L'autodérision. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Bernard Guerin • 30 Novembre 2017 • Dissertation • 1 274 Mots (6 Pages) • 1 180 Vues
A L.°.G.°.D.°.G.°.A.°.D.°.L’U.°.[pic 1]
Francs-maçons du rite Ecossais Ancien et Accepté
Au Nom et sous les Auspices de la Grande Loge de France
LIBERTE – EGALITE – FRATERNITE
Harmonie Fraternelle n° 1395
ORBO AB CHAO
A l'Orient de Dinard, le 22 novembre 6017
Vénérable Maître et vous tous mes frères; en vos grades et qualités
Vous le savez désormais, nos travaux annuels sont placés sous le signe de la connaissance de soi. Fort bien, mais comment peut-on mieux se connaître ? En fait, il y a plusieurs moyens, non exclusifs, pour y parvenir. Ainsi, le « connais-toi toi-même » socratique peut se décliner de nombreuses façons :
Notre Frère Pierre nous a rappelé; lors d’une précédente tenue, les bienfaits de l’analyse freudienne. Lors de la même tenue, notre Frère Jean-Pierre a complété le propos de Pierre en précisant que se connaître soi-même, nous permettait de nous élever. Un peu avant, notre Frère Gérard, nous avait plutôt parlé de la pensée de Carl Jung et des mystères de la psyché.
Nous voilà déjà très éloignés de ce que nous avons vu dans le cabinet de réflexion et notamment du V.I.T.R.I.O.L qui nous invitait à découvrir notre moi profond et à rectifier notre pierre.
Toutes ces méthodes sont surement très appréciables pour avancer dans la connaissance de soi. Mais je souhaite en évoquer une autre qui fait appel au rire. Je ne veux pas parler du rire aux dépens d’autrui, mais plutôt du rire de soi-même : l’autodérision.
Un homme politique lyonnais, qui est aussi un de nos Frères, nous prévient qu’il s’agit d’un exercice délicat : « Je pratique l’autodérision. La dérision n’a d’intérêt que si on se l’applique à soi-même. Sinon c’est de la cruauté ».Voilà qui est joliment dit. Dans la même veine, mais plus cynique, Bonaparte expliquait qu’ « il faut toujours se réserver le droit de rire le lendemain de ses idées de la veille ». Bel élan de lucidité.
Mais l’autodérision ne s’applique pas qu’aux idées, c’est également un biais qui permet de dompter son égo ou, à tout le moins, de le domestiquer et de le contrôler. Parmi les nombreux garde-fous fréquemment évoqués, l’autodérision est sans doute une des meilleures façons de s’assurer que notre ego ne déborde pas de sa fonction première, à savoir qu’il permet de s’affirmer, mais aussi de prendre en compte son amour-propre et sa singularité en tant qu’individu.
L’humour est généralement négligé dans les démarches personnelles car, pour la grande majorité, il ne se traduit pas forcément par un enseignement porteur d’amélioration. Ne dit-on pas « ce n’est pas très sérieux ». Mais la vie est-elle sérieuse. C’est d’ailleurs ce que pensait le philosophe américain Elbert Hubbard qui nous disait : « Ne prenez pas la vie trop au sérieux. De toute façon, vous ne vous en sortirez pas vivants » ! Se prendre au sérieux est la meilleure manière de sombrer dans un égo envahissant. Les personnalités égocentrées sont généralement incapables de rire d’elles-mêmes.
Apprendre à rire de soi nous aide à nous comporter en homme libre, sans être soumis à nos passions et aux faux semblants que notre égo cherche à nous proposer. Bref, c’est une méthode qui nous commande de « laisser nos métaux à la porte du temple » ou, dans la vie profane, à rester humble. Car l’humilité, dont notre Frère Philippe nous a si bien parlé, est un corollaire de l’autodérision. Et pourtant, s’il y a bien de l’humilité dans l’autodérision, on peut aussi, considérer que c’est aussi une forme d’orgueil (mais pas de vanité). En effet, j’ai déjà mentionné l’amour-propre, qui est un autre moteur de l’autodérision. Ainsi, lorsque que nous rions de nos faiblesses, de notre physique, lorsque nous nous autorisons à caricaturer nos propres travers, nous désarmons, à l’avance, les moqueries plus ou moins indulgentes que l’on pourrait nous adresser. L'autodérision est un excellent système de défense contre les autres et contre soi-même. Elle annule toutes les attaques venant de l'extérieur et les tensions nées de nos propres doutes.
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