Qu'est-ce que l'inhumain ?
Dissertation : Qu'est-ce que l'inhumain ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar yass172001 • 21 Novembre 2020 • Dissertation • 7 144 Mots (29 Pages) • 840 Vues
Qu'est-ce que l'inhumain ?
Dans nos sociétés actuelles, on dit beaucoup de chose de l'inhumain. Les récents événements de terrorisme ou même le confinement dans une certaine mesure relance le débat après les traumatismes des horreurs du 20 siècle. Es-ce que les hommes qui commettent des attentats peuvent être considéré comme des hommes ? Cela légitime il ainsi la peine de mort ? Pour quelles raisons le sujet, la personne peuvent-ils précisément se dépouiller de son humanité ? Empêcher les citoyens de sortir de chez eux, pour quelconques raisons, n'est il au fond pas un bafouillement de nos droits les plus intimes, et en ce sens ne constituerait pas une forme d'inhumanité ? La question de savoir qu'est-ce que l'inhumain devient nécessaire pour comprendre mieux l'homme et le monde.
Du latin inhumanus, qui manque d'humanité, inhumain est porteur de plusieurs sens, soit de non humain c'est à dire un Animal, un plante, une matière inorganique. Remarquons qu'ici nous faisons donc une distinction conceptuel entre l'homme et l'animal, traditionnellement vu comme un animal supérieur, car doué de raison. Cette définition a une connotation physiologique et renvoie également à la notion d’être, qu'es ce qui fait l'inhumain. Au deuxième sens, on peut dire intuitivement que "inhumain" a une connotation éthique : l’inhumain est immoral. Il est indigne de l'humanité, incompatible avec des valeurs, des normes, capable d'atrocité, bref un caractère qui le dégrade du point de vue de l'humanité. Le qu'est-ce que renvoie à des questions d'existence, d’être. Être inhumain, est-ce, comme le pensait Spinoza, ne pas ressembler à un homme, être « hors humanité ». La question induite serait donc y a t-il de l'inhumain en l'homme ? Quel est la nature de l'inhumanité ? Existerait-il, comme il existe l'espèce des tigres, des éléphants, comme il existe des êtres humains, une espèce à part entière, appelée " êtres inhumains " ? ou bien doit-on considérer qu’aussi « monstrueux » qu’il soit, l’inhumain fait aussi partie de notre monde humain ? Et puis, nous pouvons aussi nous demander d’où nous vient cette notion d'inhumanité ? De plus, la question de la possibilité de l'inhumain n'est elle pas paradoxale : en effet, nous parlons ici de l'inhumain au sens d'entité, pas d'un acte inhumain, souvent corrélé au mot inhumain. Pourtant, l'inhumain suppose qu'il y a de l'humain. Dans un premier mouvement nous allons analyser le sens moral de l'inhumain, puis nous verrons si l'inhumain est nécessairement lié et suppose la notion de nature humaine ou non. Enfin, nous verrons que l'inhumain peut se présenter comme une rupture du lien d'humanité, en tant que dépassement, c'est à dire pas en tant que non humain comme les plante mais in-humain.
Dans son sens moral, l'inhumain se présente donc comme indigne de l'humanité,. Comment comprendre que l’être humain soit le seul qui puisse agir de manière inhumaine ? Tout d'abord, cette définition suppose que l'inhumain n'a d'entité que dans l'acte ;On parle souvent d'acte inhumain comme les génocides, les meurtres, viols. Au sens strict, un acte est l'exercice d'un pouvoir ou d'une faculté et le résultat de cet exercice. Ce qui important de comprendre, c'est que bien que tout comportement puisse être appelé "acte" au sens de "ce qui est fait", l'acte proprement dit est une action volontaire, donc qui donne responsabilité à son auteur. De plus, l'acte est humain, car il voulu, il utilise les produits de la raison, du choix. Il est plus difficile de concevoir qu'un tigre choisisse délibérément de tuer sa proie, qu'il fasse acte et qu'il soit responsable, même s' il est coupable car c'est lui qui commet l'action, mais n'ayant pas de raison, ne répond qu'à un instinct de survie et ne peut ressentir un quelconque plaisir de tuer. Ainsi, il ne peut donc faire l'objet de cruauté, de dégoût venant des autres tigres, sorte d'indignité « tigraine ». Il n'est pas responsable vu que c'est son essence. Non, l'acte n'est fait que par l'homme, ainsi les actes inhumain ne sont commis que par des hommes. Pour autant le problème n'est pas encore résolu. Car cette notion d'inhumain, bien qu'inhérente à l'humain, ne pose pas le cadre de cette dernière. Qu'es-ce qui nous dit que cet acte est inhumain, ou qu'es-ce qui nous dit l'inverse ? Ne serions nous pas renfermé dans une conception de l'inhumain lié à notre culture, nos coutumes, nos origines ?
L’inhumain ne serait donc qu'un concept relatif et particulier et non absolu et universel comme l'opinion le définit intuitivement. Dans l'antiquité, nous remarquons que les esclaves ne sont pas considéré comme des hommes mais comme un bien du maître . Ainsi, fouetter ses esclaves n'était en aucun cas perçu comme inhumain. Aristote, dans La Politique, les définit comme « ceux qui ont la capacité corporelle d’exécuter les ordres » . De plus, dans Race et Histoire, Claude Levi Strauss affirme qu'à cette époque, « Le barbare, c’était celui qui ne parlait pas grec, le mot désignant un cri inarticulé, comme celui du chant des oiseaux. » . L'occident a ensuite utilisé le terme de « sauvage » dans le même sens, rapprochant l’autre, l'étranger, celui que l'on ne connaît pas, de l’animal. Il s’agit dans tous les cas de placer l’autre hors de l’humanité et de le rapprocher de l'animal ou de l'objet.
De plus, nombre de coutumes, jugées par définition normales par ceux qui les pratiquent, peuvent être perçues comme inhumaines par ceux qui ne les connaissent pas, comme le cannibalisme, la circoncisions, ou des rites religieux « étranges». Par exemple, lors de la découverte de l’Amérique, les peuples occidentaux, pendant le procès de Valladolid, se sont demandés si les indigènes avaient une âme, ou en d'autres termes, s'ils étaient comme eux. Et inversement, les indigènes faisaient des expériences sur des prisonniers blancs, comme les noyer pour voir si leurs corps se putréfiaient au fil du temps. L’idée d’inhumain est donc tout ce qu’il y a de plus culturel. Même pour les grandes religions monothéistes, qui se veulent moralisatrices car universelles et absolues, nous remarquons cet ethnocentrisme. En effet, les juifs se voient comme « le peuple élu », rejetant ainsi le reste des hommes, Jésus n’a jamais contredit l'existence de l’esclavage puisqu'il n'en n'a jamais parlé. Mahomet, lui l'a même justifier. Plus récemment, on retrouve ce même paradoxe pour la Déclaration universelle des droits de l’homme. N'ai t-elle au fond qu'un glissement de la vision que l’homme occidental a de l’humain ? Ainsi, à travers le prisme d’une culture donnée, sa définition de l’humain, et par conséquent de l’inhumain, pourrait être contestable selon d'autres civilisations. Pour autant, n'y a t-il pas des actes communs à toutes les cultures, un Mal universel, qui pose des critères de l'inhumain ? Comment penser l'inhumain puisque toutes les tentatives morales des sociétés et/ou des religions ne traduise en fait qu'une vision manichéenne d' appartenance à une civilisation, communauté, groupes ethniques en opposition avec le reste des hommes, l’autre, l'étranger, l'animal.
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