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Travail présenté à Monsieur Louis BRUNET

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Par   •  21 Septembre 2016  •  Dissertation  •  1 581 Mots (7 Pages)  •  1 118 Vues

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Patricia LÉVESQUE

Groupe : 0008

Texte argumentatif

Travail présenté à Monsieur Louis BRUNET

L’être humain

340-102-MQ

Département de Philosophie

Programme des sciences de la nature

Cégep de Sainte-Foy

3 mai 2016

L’être humain ne cesse de vouloir repousser les limites que la nature lui a imposées, car l’homme est insatiable de savoir. Antoine Robitaille affirme « Ils forgent ainsi de nouvelles utopies bien de notre temps dont l’ambition est d’ « affranchir la race humaine de ses limites biologiques» »[1]. Par ce fait même, le désir de libération de la race humaine amène l’homme à se questionner par rapport à ses propres limites. Il y a d’un côté ceux qui prônent le transhumanisme, soit ceux qui défendent que le repoussement des limites dirigerait l’être humain vers une nouvelle ère qui serait dite meilleure. De l’autre côté, ceux qui affirment que le fait de vouloir modifier la nature de l’être humain pourrait créer un débalancement de notre humanité. Il faut toutefois savoir qu’un transhumaniste est quelqu’un qui est en transition vers la posthumanité. Un être dont ses propriétés fondamentales dépassent celles des humains actuels est défini comme un posthumain. Ayant établi les deux groupes d’opposition, il faut effectuer une observation de ce qui est à la base de cette confrontation, c’est-à-dire, la conception de l’être humain. Descartes possède une méthode de pensée bien à lui qui est, selon moi, ce qui a influencé les transhumanistes d’aujourd’hui. Il faut ensuite observer la conception de l’être humain de ceux qui refusent ce mouvement. Ce qui me permettra de porter un jugement éclairé sur cette situation et de me positionner face à ce dilemme de société actuelle.

Descartes, qui comparait l’homme à une machine, est associé à ce mouvement idéologique. La conception particulière de l’être humain de Descartes explique le fondement des idées du transhumanisme. Ses théories cartésiennes de la rationalité, dont l’idée que la machine rend l’homme maître et processeur de la nature, nous ont menés à ce temps de l’histoire où l’homme et la machine se confondent.  De plus, selon Descartes, l’homme a une âme et un corps, mais plus encore il en est l’union. Dans sa théorie cartésienne, il établit quelque chose de constant et ferme dans la science. Donc, l’homme selon Descartes n’est pas dans la nature, il en est séparé pour pouvoir la connaître et la maîtriser. L’homme est le sujet de la science et non l’objet. Descartes affirme : « [] qui n’avoue que tout ce qu’on y sait n’est presque rien à comparaison de ce qui reste à y savoir et qu’on se pourrait exempter d’une infinité de maladies tant du corps que de l’esprit, et même aussi peut-être de l’affaiblissement de la vieillesse, si on avait assez de connaissance de leurs causes et de tous les remèdes dont la nature nous a pourvus »[2]. Par cette citation, il est amplement évident de constater que ses idées corroborent celles des transhumanistes. Ceux-ci mettent de l’avant le bien-être corporel et la maîtrise de la nature qui découle bel et bien de ce que Descartes aborde dans ses nombreux écrits. De plus, dans le cinquième amendement de Max More, il affirme : « Nous cesserons d’être les esclaves de nos gènes. Nous prendrons le contrôle de notre programmation génétique et nous rendrons maîtres des processus biologiques et neurologiques. Nous corrigerons tous les défauts des individus et de l’espèce hérités de l’évolution par la sélection naturelle »[3]. La mécanisation du monde de Descartes et ses nombreuses idées qui mettent l’homme au profit de la science sont représentées dans les pensées de More. Le prolongement des idées de Descartes est facilement reconnaissable lorsqu’il est question des arguments des partisans du transhumanisme. Par l’adoption de ce mouvement, les individus jouiraient d’une santé améliorée, de la chance de vivre une vie plus longue, ce qui leur permettraient d’acquérir plus d’expérience et de sagesse.

Un philosophe tel que Blaise Pascal peut être à la base des arguments des adversaires du transhumanisme. Tout d’abord, il a une conception dualiste, donc l’homme possède un corps et une âme. Pascal se différencie dans ce qui suit : il ne renonce pas à la raison, mais il en connaît les limites, les faiblesses et ce qui peut nous corrompre. Il propose d’agir dans le cadre limité de la raison pour préparer l’homme à la rencontre de Dieu. En d’autres mots, il reconnaît la finitude de la condition humaine. Pascal affirme : « C’est notre condition naturelle, et toutefois la plus contraire à notre inclination. Nous brûlons du désir d’approfondir tout, et d’édifier une tour qui s’élève jusqu’à l’infini »[4]. Ceux qui s’opposent au transhumanisme sont d’avis que l’homme ne peut devenir meilleur en se changeant. L’atteinte du bonheur selon Pascal, ne se fait pas dans l’excès et dans la quête de se modifier, mais plutôt dans l’acceptation de ce que nous sommes pour ensuite se laisser sauver par Dieu. Léon Kass affirme : « [] ces technologies, et bien d’autres, qu’elles soient déjà devenues réalités ou envisageables dans un avenir rapproché, et qui visent à transformer notre corps et notre esprit, remettent en question la définition même de notre humanité »[5]. Il faut donc assumer la condition humaine dans laquelle nous nous retrouvons. Par ce fait même, Kass est d’avis que la finitude de la vie humaine est un bienfait et qu’une vie non mortelle n’est pas une réelle vie humaine. Une des conséquences principales du mouvement transhumaniste serait sur le plan social. Si les médecins parvenaient à prolonger la vie grâce à la science, la situation démographique de notre planète deviendrait débalancée. La population vieillirait et serait un poids important à supporter pour les prochaines générations. De surcroit, le sentiment de satisfaction à la suite d’un quelconque accomplissement deviendrait de moins en moins important. La vie étant plus longue, la mort qui nous guette ne serait plus une excuse pour nous pousser à vivre notre vie comme il se doit. La procrastination pourrait être le mot d’ordre de chacun et chacune.

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