Le Bonheur Dans Antigone
Mémoire : Le Bonheur Dans Antigone. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar littlemonster48 • 7 Mai 2013 • 1 172 Mots (5 Pages) • 8 101 Vues
Le thème du bonheur revient à plusieurs reprises chez les protagonistes. La pièce présente le bonheur comme une sorte d’horizon inaccessible.
Elle pose de ce fait la question des rapports entre bonheur et tragédie : y a-t-il un bonheur possible dans l’univers de la tragédie ?
Nul ne parvient à atteindre le bonheur : malédiction des Labdacides (famille
d’OEdipe). Famille de héros incarnant dans l’imaginaire occidental à la fois le tragique (l’impossibilité d’échapper à son sort) et le caractère inaccessible du bonheur. En quoi le bonheur apparaît-il dans la pièce comme un idéal
doublement inaccessible ?
I/ Le bonheur impossible
1/ Regrets et hésitations d’Antigone
Antigone joue son rôle et reste prisonnière de sa logique jusqu’au bout. Cela ne l’empêche pas d’entrevoir ce qu’aurait pu être son bonheur. Dés le début, p. 9, le prologue nous apprend qu’Antigone « aurait bien aimé vivre » > le bonheur apparaît constamment comme l’horizon que les héros ne peuvent atteindre, mais qui marque par contraste l’étendue de leur désespoir.
Le goût d’Antigone pour la vie apparaît à plusieurs reprises : p.28.
Ces remarques ont pour but de souligner l’innocence d’Antigone. Mais dans le même temps, thème du désir physique : Antigone n’est pas un personnage désincarné (volonté de faire l’amour avec Hémon avant de mourir,qui la distingue de l’Antigone de Sophocle – p.43). Regret d’un bonheur qui n’aura pas lieu (p.38).
Présentation particulièrement pathétique de cette notion de bonheur à travers le thème du petit garçon qui ne naîtra jamais > le personnage d’Antigone est clairement destiné par Anouilh à inspirer la pitié.
• Regret qui étreint Antigone jusqu’à la fin – cf ce qu’elle fait écrire au garde,
avant cependant de le lui faire effacer.
• Hémon incarne par contraste un bonheur qui était possible et accessible – mais il ne joue pas un rôle moteur dans le drame ; il subit et il est dépossédé.
• Le principe du théâtre tragique se situe précisément dans cette dépossession.
2/ Créon et le pouvoir comme obstacle au bonheur
• Antigone n’est pas le seul personnage à qui le bonheur est refusé.
• Créon aussi établit une distinction entre pouvoir et bonheur.
• Le pouvoir est une charge ; le pouvoir ne procure à Créon aucune forme de
bonheur, ni de satisfaction – pas même celle du devoir accompli.
• Marque, ici, de défiance à l’égard du pouvoir politique > le pouvoir politique
ne semble guère capable de garantir le bonheur des hommes ; il semble juste
bon à faire régner l’ordre dans la cité.
• P.78-79 : Créon présente le pouvoir comme un fardeau qui lui incombe.
• Pour Créon, l’exercice du pouvoir s’oppose à son bonheur :
o L’oblige à se salir les mains
o L’oblige à exercer une activité qu’il n’a pas choisie
o L’accable à la fin de la pièce en raison des conséquences de ses actes.
3/ L’éloge d’une vie simple
• Par contraste, Créon fait l’éloge d’une vie simple. • P.92.
• Bonheur modéré ; sage ; harmonieux.
• Vertus qui témoignent d’une influence classique certaine sur le dramaturge et sur le personnage.
• Vie simple = vie éloignée des intrigues et des questions de politique.
• Bonheur = une manière de se retrancher du monde ; de prendre ses distances avec le monde.
• Vie simple qui est aussi celle que Hémon propose à Antigone :
o Epouse et mère
o Hémon = homme sûr, stable
• Le bonheur, pour Antigone, femme de l’Antiquité, consisterait par conséquent à se conformer aux rôles traditionnellement dévolus aux femmes.
• Fidélité de Anouilh au texte de Sophocle : à la fin de la pièce de S., Antigone
regrette en effet de ne pas s’être mariée.
• Ce bonheur simple paraît quoi qu’il en soit impossible à atteindre :
o Fatalité tragique
...