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Le Bonheur

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Par   •  9 Novembre 2014  •  1 523 Mots (7 Pages)  •  1 046 Vues

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Le bonheur, qu'Aristote identifie comme le Souverain Bien, serait la fin dernière de toute action humaine. Il s'agit d'une aspiration universelle commune à tout homme. Toutefois, la question de sa recette donne toujours lieu à un débat. En particulier, certains défendent l'idée d'un bonheur essentiellement individuel tandis que d'autres y voient un idéal collectif.

Le bonheur n'est-il pas, par définition, personnel voire égoïste ? Toutefois, peut-on réellement parler de bonheur si celui-ci n'est pas partagé ? La vie en société constituerait-elle la condition d'un bonheur complet ? Mais le bonheur ne tient-il pas surtout à des représentations, dépendant donc de la subjectivité personnelle ?

Il semble d'abord que le bonheur est essentiellement individuel et même égoïste. Toutefois, on peut également se demander s'il n'est pas obligatoire de l'atteindre ensemble : le bonheur solitaire serait incomplet. En fait, si le bonheur est une affaire personnelle, c'est parce qu'il relève de la volonté et d'un état d'esprit personnel.

I/ Le bonheur est essentiellement individuel et même égoïste : c'est une affaire personnelle

A/ Le plaisir sensible

A première vue, le bonheur provient surtout du plaisir sensible : il serait donc essentiellement individuel.

En effet, l'hédonismeest une doctrine philosophique grecque selon laquelle la recherche du plaisir constitue l'objectif de l'existence humaine. Le plaisir sensible serait le but de la vie, grâce à la satisfaction des désirs.

Par exemple, l'épicurisme est une philosophie hédoniste. Dans sa Lettre à Ménécée, qui fonde la philosophie épicurienne, Épicureaffirme en effet : « Voilà pourquoi nous disons que le plaisir est le principe et le but de la vie bienheureuse ».

B/ Un bonheur égoïste

De plus, si le bonheur est une affaire privée, c'est parce que le bonheur et la morale sont séparés et indépendants. D'ailleurs, souvent, il faut faire preuve d'égoïsme pour atteindre le bonheur en satisfaisant ses désirs. En effet, on dit que « Le bonheur des uns fait le malheur des autres » : il y aurait une incompatibilité entre les bonheurs des différentes personnes.

On peut en trouver un exemple littéraire, à l'instar du personnage principal de Bel-Ami (Maupassant). Georges Duroy, pour atteindre l'idée qu'il se fait du bonheur (la gloire et la richesse), abandonne tout principe morale et instrumentalise notamment les femmes grâce à son charme.

Pour accomplir son bonheur, il est nécessaire de négliger celui des autres. C'est notamment ce que défend le machiavélisme, pour qui « la fin justifie les moyens ».

C/ L'indépendance, condition du bonheur

Certains expliquent que l'indépendance de l'homme est la condition du bonheur. En effet, il faudrait être maître de soi-même et de ses désirs pour pouvoir être heureux. C'est notamment ce que défendent les stoïciens, à l'instar de Sénèque.

Cette idée, développée par Épictète dans son Manuel, suppose un processus en plusieurs étapes. Il faut commencer par identifier ce qui dépend uniquement de soi et ce qui dépend du monde extérieur, des autres, du hasard. Ensuite, il faut choisir de désirer uniquement les choses qui dépendent de soi-même. Le bonheur consiste donc à trouver une indépendance par un travail sur ses désirs : « Ne cherche pas à ce que les événements arrivent comme tu veux, mais veuille que les événements arrivent comme ils arrivent, et tu seras heureux. »

On pourrait atteindre le bonheur en solitaire. Mais ce bonheur, s'il n'est pas partagé, est-il vraiment complet ?

II/ Toutefois, le bonheur peut également être vu comme un idéal collectif : il serait obligatoire de l'atteindre ensemble

A/ Le partage du bonheur

Est-on réellement heureux si on ne peut partager ce bonheur ? Il faut pouvoir donner de son bonheur autour de soi pour réellement l'apprécier. Inversement, il faut que l'autre soit heureux pour l'être aussi. En effet, nous ressentons naturellement le bonheur et le malheur d'autrui.

C'est en effet ce que défend Adam Smith, pour qui l'homme est naturellement empreint d'un « principe de sympathie », qui consiste à se mettre à la place d'autrui. De même, Rousseau estime que l'homme à l'état de nature ressent de la « pitié », qui est une répugnance innée à voir souffrir son semblable. On ressentirait toujours les émotions des autres personnes, c'est pourquoi leur bonheur est nécessaire au nôtre.

B/ Une affaire de société

Ainsi, le bonheur ne serait pas une affaire individuelle mais au contraire une affaire de société. Ainsi, les constitutions et les lois auraient pour but de garantir le bonheur des hommes, en leur assurant par exemple la santé, l'éducation, la sécurité, etc. Par exemple, la déclaration d'indépendance des États-Unis pose la recherche du bonheur comme un droit fondamental

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