Etude d'un extrait de texte de Sénèque
Commentaire de texte : Etude d'un extrait de texte de Sénèque. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar zizou-zizou • 1 Février 2020 • Commentaire de texte • 1 499 Mots (6 Pages) • 909 Vues
Etude de texte DM 2
Dans cet extrait de La Vie Heureuse rédigé par Sénèque au 1er siècle, l’auteur nous expose la thématique du bonheur à travers la question suivante : Comment accéder au bonheur ?
Le philosophe défend la thèse selon laquelle l’Homme puisse accéder au bonheur en oubliant ce qui dépend de la fortune (=le hasard) pour ainsi se concentrer uniquement sur la raison qui nous garantirait un accès direct au bonheur. Ainsi, nul ne pourrait se substituer face à notre quête du bonheur.
Sénèque expose sa thèse en concomitant deux évènements. Il débute par énoncer son affirmation : ceux qui font du hasard une dépendance au bonheur, ils en feraient en réalité leur malheur. Il faut donc se débarrasser du hasard. Ensuite, le philosophe justifie son affirmation : la raison est un élément fondamental et indispensable au bonheur, ainsi le bonheur se trouve dans la conscience d’être heureux.
Sénèque aborde la question du malheur dans lequel s’inscriraient ceux qui font du hasard leur guide au bonheur. Il s’en va démontrer l’affirmation suivante : Il faut se débarrasser de ce qui ne dépend pas de nous pour être par la suite heureux.
Le philosophe Sénèque va tout d’abord porter un constat. Il énonce que celui qui vit en dépendant du hasard, autrement dit, des aléas de la vie, sera toujours malheureux. Il serait témoin de la « tristesse » et de la « cruelle servitude » (ligne 1). Il serait victime du cycle incommensurable et infini du désir : une victime qui encaisse « tour à tour […] les douleurs » (ligne 2).
D’après Sénèque, le hasard et le cycle du désir sont liés. Or, d’après Paul Ricœur, un philosophe du XIXe siècle, le désir consiste en un plaisir imaginé, donc un plaisir déraciné du besoin. Le désir vise donc un objet imaginaire et non un objet réel. Car s’il visait un objet réel, le désir aura atteint son but et le cycle serait clos. Or, le cycle du désir est un cycle sans fin. Ainsi, selon Paul Ricœur, un désir peut se convertir en frustration ou en déception, car l’objet du désir est souvent fantasmé, car l’imagination est sans limites.
Ainsi, le cycle du désir est amplifié par la locution adverbiale « tour à tour » (ligne 2). Le cycle du désir dépend donc du hasard, donc logiquement, il ne dépend pas de nous (la volonté). Il est absurde pour celui qui « sera soumis » (ligne 1) à ce cycle.
Sénèque suggère alors de rompre avec ce cycle interminable, « il faut donc se retirer vers la liberté » (ligne 3). Autrement dit, une liberté de choix de nos actions dénuées de toute intervention du hasard et des aléas de la nature. Ainsi, l’Homme deviendrait indifférent « envers la fortune (=le hasard) » (ligne 4). L’Homme se séparerait du hasard, son bonheur ne dépendrait pas du hasard et des aléas de la vie, ceci ne joue plus le rôle d’obstacle au bonheur. Ainsi, « naîtra (en l’Homme) cet inestimable bien, le calme et l’élévation de l’âme » (lignes 4 et 5). Ces derniers vocables renvoient à l’ataraxie stoïcienne, qui consiste en la paix de l’esprit dépossédée de troubles dont sont responsables les aléas de la vie, donc le hasard. L’Homme aura donc la conscience et l’esprit tranquilles réfugiés des troubles étrangers, son âme immatérielle sera « placée dans un asile sûr » (ligne 5).
Dès lors notre esprit se trouve en paix, il pourrait prendre « connaissance du vrai » (ligne 6) et ainsi connaitre la vraie définition du bonheur. Il prendra conscience de mener une vie durablement satisfaisante et c’est de là que « naîtra une grande et immuable joie (…) » (lignes 6 et 7), entre autres la destinée finale de l’Homme, la conquête du bonheur.
Nous avons donc vu que vivre selon le hasard, c’est-à-dire, de paramètres qui ne dépendent pas de nous et de notre propre volonté, comme c’est le cas pour le désir, nous serions malheureux. Il est alors nécessaire de ne plus faire du hasard une condition au bonheur pour atteindre l’ataraxie. Ainsi, il est facile d’éliminer tout ce qui pourrait faire obstacle au bonheur.
Pourquoi dès lors les personnes insensibles au hasard donc aux aléas de la vie ne sont pas des personnes heureuses dans leur vie ? Sénèque va alors justifier son affirmation : le fait qu’une personne se laisse guider par la satisfaction impossible des désirs alors son ataraxie serait troublée.
Ainsi, ne rien désirer est primordial d’après les mots de l’auteur car on « ne craint rien » (ligne 8). Sénèque, en évoquant ces termes, il renvoie aux mythes qui induisent une crainte bloquant l’ataraxie et faisant ainsi obstacle au bonheur.
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