La manipulation des foules par la parole dans les régimes totalitaires
Étude de cas : La manipulation des foules par la parole dans les régimes totalitaires. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Rayan7687 • 19 Novembre 2022 • Étude de cas • 831 Mots (4 Pages) • 614 Vues
Comment la parole totalitaire parvient elle à manipuler les foules ?
Dès le XVIème siècle l’auteur Etienne de la Boétie dans son discours de la servitude volontaire s’interroge sur les raisons de l’obéissance des peuples aux tyrans. Et l’auteur constate que le peuple se soumet instinctivement à l’égide d’un seul homme. Cette critique de l’absolutisme n’aura pas grand effet puisque le XXème siècle est victime d’une épidémie de régimes totalitaires. De manière général un régime totalitaire se caractérise par l’absence totale d’opposition et de répartition des pouvoirs. Ainsi, il faut concevoir la parole comme un outil d’abord de communication mais aussi d’expression.
Dans ce grand oral, nous traiterons de la problématique suivante : Comment la parole totalitaire parvient elle à manipuler les foules ?
Nous verrons dans un premier temps que la parole est un outil qui manipule les affects de la foule puis qui manipule les représentations et le rapport au réel.
Tout d’abord, le despote cherche à mobiliser le pathos et les affects de la foule et non la rationalité. La parole totalitaire cherche à provoquer un effet euphorique et donc galvanisant chez les foules. Ainsi, pour étayer mon argumentation, nous allons nous appuyer sur l’exemple du film Le Dictateur. Après le déroulement de plusieurs unes de journaux dénonçant la crise économique, Hynkel prend la parole et décide de défendre son peuple. Lorsqu’il fera l’éloge de son ministre Garbidge par l’utilisation des émotions relevant de la tristesse, le peuple semble attendri et ne comprend pas ses exactions. La foule semble hypnotisé notamment du fait qu’il y a une uniformisation au sein de la foule. Il y a donc une exacerbation des passions à travers le discours totalitaire.
Puis, il faut concevoir la parole comme un outil politique qui peut véhiculer une idéologie coercitive. Le despote cherche à affirmer que sa personne et son idée sont une alternative à prendre. Pour affirmer son autorité, le despote va souvent employer un champ lexical relevant de la divinité et de la prophétie. Cette parole émanant d’un soi-disant prophète, du demiurge ne peut donc être remise en cause. Par exemple dans son discours du 30 janvier 1939 que Adolf Hitler tient au Reichstag, il emploie les termes de “prophète, de prophétie, je prophétisais”, pour assoir et conforter la posture du despote mystique. Cette figure du demiurge se cristallise et s’inscrit dans l’inconscient collectif. Il y a donc une adhésion subjective comme le disait Freud dans son analyse du Moi, la foule a besoin d’un guide et d’être rassurer. Ce sur quoi le despote s’appuie pour manipuler les affects du peuple.
Si nous avons vu dans un premier temps que le despote cherchait à manipuler les affects du peuple, nous verrons ensuite que la rhétorique pouvait manipuler les représentations et le rapport au réel des individus.
Pour poursuivre, le despote va jusqu’à rejeter l’esthétisme de la langue et laisser place à ce qui doit être intelligible. C’est ce qu’évoque l’auteur Klemperer dans son ouvrage LTI, la langue allemande du Troisième Reich. Le langage totalitaire selon Klemperer est caractérisé en 2 points : le premier est une langue épurée, simple qui est compréhensible et ensuite la manipulation du sens des mots. Il explique par exemple que le mot Fanatiker ne désigne plus quelqu’un de fou mais quelqu’un d’intrépide en l’occurrence Adolf Hitler. C’est une manipulation du signifiant et du signifié. Le pouvoir des mots et la falsification des mots se répand partout et elle semble atténuer la pensée de l’individu au profit d’une idéologie. Donc, le discours totalitaire se reflète par l’instrumentalisation du langage elle-même au service de la manipulation.
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