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Le Criton de Platon

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Par   •  21 Mars 2013  •  Cours  •  1 960 Mots (8 Pages)  •  2 052 Vues

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LE CRITON DE PLATON

Exposé de la controverse

Le CRITON est la transcription, par Platon, d’un dialogue entre Socrate et son ami Criton, lequel renferme diverses questions et arguments ayant pour but de déterminer si Socrate est justifié de s’évader. Les deux seules questions que se posait Criton étaient celles de savoir comment organiser la fuite de son ami ainsi que de comment le persuader à s’évader. Pour Socrate, la question était toute autre : il s’agissait de « Est-il juste de s’enfuir ? ». La réponse à une telle question nécessite de déterminer l’attitude à suivre par rapport aux principes établis et bien fondés, principes qui ne changent pas selon les circonstances ni les intérêts du moment. Socrate est alors confronté à sa fidélité et à la cohérence de ses propres principes.

« Il nous faut donc examiner si nous devons faire ce que tu proposes, ou non ; car ce n’est pas d’aujourd’hui, c’est de tout temps que j’ai pour principe de n’écouter en moi qu’une seule voix, celle de la raison qui, à l’examen, me semble la meilleure. » (Extrait du Criton)

Identification du concept du devoir

Selon le dictionnaire, le devoir est simplement une obligation imposée à une personne par une loi ou un règlement.

Bien plus qu’une simple obligation, Socrate illustre le concept du devoir comme le fondement moral de nos actions. L’opinion générale, selon Socrate, ne doit pas toujours être écoutée, faute de détenir trop de principes, certains étant complètement irrationnels. Mais s’il y a autant de principes qu’il y a d’hommes, de femmes et d’enfants, autant de principes qu’il y a de circonstances (chaque principe en faveur du moment présent), autant dire qu’il n’y a pas de principe, et qu’en fin de compte que la morale, et donc le devoir, est dépourvue de fondement. Déterminer son devoir nécessite en effet une réflexion morale profonde, réflexion sur la question « Qu’est-il juste de faire ? ». La réponse à cette dernière question doit être unique ; un trop grand nombre de réponses dénue cette question de tout son sens profond et rationnel. Il s’agit de prendre les principes établis et fondés comme les points de départ de la réflexion, pour en arriver à conclure à la validité d’une proposition (vérité). Ce cheminement se fait dans un dialogue de sagesse et de réflexion, sans s’en remettre ni à la religion, ni à la tradition, ni à la conscience collective.

Selon Criton, le devoir se manifeste suite à nos actions. Selon lui, Socrate est convenu de s’occuper de ses enfants et de les protéger, comme il est dû de se soucier de son image et de son apparence ainsi que de celles de son entourage. Où le devoir de Socrate peut-il être si ce n’est pas là ? Le devoir est avant tout centralisé sur une personne ou un groupe de personnes et non à un ensemble, ce qui permet de démontrer l’inexactitude de l’interprétation de Criton face au concept puisqu’il n’est pas universel, mais plutôt utilisé à des fins lucratives et égocentriques. Il croit que la valeur première est, pour Socrate, de sauver sa vie. La valeur biologique de la vie préside au lieu de se porter à un examen de la raison.

Dans le contexte de la Cité d’Athènes, le concept du devoir est illustré en tant que justice, justice qui est à l’âme ce que la santé est au corps, et renvoie à la notion d’ordre, d’équilibre, de mesure, de proportionnalité et d’harmonie. Socrate répond à la proposition d’évasion de Criton conformément à ce qu’il estime être son devoir envers les lois, ce qui implique donc une prise de position au sujet de la loi. Bien qu’il soit difficile de se l’imaginer à cause de la société actuelle, les Grecs de l’époque se sentent partie prenante de la Cité et luttent pour ses droits et sa liberté; chaque individu est ainsi le prolongement et le reflet de sa Cité. Socrate doit en effet à la Cité sa liberté et doit donc lui démontrer toute sa gratitude, gratitude qui ne pourrait être exprimée suite à un acte illégal.

Identification du concept de pitié

Selon le dictionnaire, une loi est une règle édictée par une autorité souveraine et imposée à tous les individus d’une société.

Les lois d’une cité et sa démocratie font sa fierté ; la fierté d’un citoyen dépend donc de la fierté de sa cité. De même que le cosmos est ordonné selon les lois rationnelles, la Cité se doit de reproduire cette stabilité et cette rationalité des lois et de l’homme juste et honnête par l’harmonie et la justice. La cité grecque d’Athènes est indépendante, souveraine et régie par des lois devant lesquelles tous les citoyens sont égaux. La Cité, contrairement aux peuplades barbares, trouve donc son principe d’ordre en elle-même et en ses citoyens ; désobéir aux Lois serait faire preuve de déraison et d’injustice. Chaque citoyen est lié aux lois de sa cité de deux manières. D’une part, il en est l’esclave et leur doit donc une totale soumission, puisque ce sont les Lois et la Cité qui l’ont engendré et lui permettent de vivre librement. D’autre part, puisque le citoyen accepte de vivre dans une cité, il accepte indirectement de vivre sous sa juridiction et de ne jamais la critiquer et donc se soumet à ses lois de façon volontaire. Donc, bien plus qu’une simple règle, la Cité d’Athènes autant rend le citoyen esclave de ses lois, autant elle lui donne sa liberté et sa protection.

La prosopopée des Lois permet de réaliser toute l’importance des Lois pour Socrate. La première question posée au philosophe est la suivante : « Cette action

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