Diptyque Textuel : Quel lien entre Platon et Nietzsche ?
Synthèse : Diptyque Textuel : Quel lien entre Platon et Nietzsche ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Gabzigab • 31 Mai 2020 • Synthèse • 1 829 Mots (8 Pages) • 693 Vues
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Diptyque Textuel
- L’allégorie de la caverne de Platon (La République - VII), IVème siècle av. J.C.
- Ainsi parlait Zarathoustra, de Nietzsche (1ère partie), 1883
Biographies :
Platon
- C’est un grand philosophe de la Grèce antique initié par Socrate, son maître ;
- Né à Athènes en 428 av. J.C. ;
- Il a rédigé plusieurs œuvres très connues comme Les Lois, Le Banquet, ou encore La République, dont nous allons traiter maintenant un extrait.
Nietzsche[pic 1]
- Nietzsche est un philosophe allemand du 19ème siècle ;
- Il a été professeur de philologie, période durant laquelle il rédigera la majeure partie de ses œuvres telles que le Crépuscule des Idoles, le Gai Savoir, Ainsi parlait Zarathoustra, œuvre qui nous intéresse aujourd’hui ;
- Dans les dix dernières années de sa vie, il est plongé dans un état quasi-végétatif suite à un accès de démence.
Ces deux précurseurs de la philosophie actuelle ont ainsi apporté beaucoup à la pensée occidentale : Platon a construit des concepts comme le Monde des idées (intelligible, à l’opposé du monde sensible) ou encore la Dialectique (il faut confronter plusieurs opinions pour atteindre la vérité) ; Nietzsche a développé des idéologies telles que le nihilisme et des concepts comme la volonté de puissance ou le surhomme ; mais nous allons aborder tout cela.
Les extraits :
Platon
- L’allégorie de la caverne de Platon est un extrait de La République VII, et surtout un mythe très connu en philosophie.
- Dans ce texte, Platon met en scène un groupe d’humains enchaînés dans une caverne, vivant dans son obscurité et sa froideur depuis toujours. Plus haut dans la grotte, il y a d’autres Hommes, qui agitent devant un grand feu divers objets en bois ou en pierre et de mille formes différentes, de façon à projeter leurs ombres sur la paroi de la caverne, devant les prisonniers. Ces derniers ne peuvent voir que ces ombres, et sont ainsi persuadés que ces reflets sont la réalité, puisqu’ils n’ont toujours vu que cela. Un jour, ces Hommes, ces charlatans libèrent un captif et le forcent à remonter à la surface, à user de ses muscles, jusqu’à présent inutilisés. Cette ascension sur la paroi rude et ardue le fait souffrir et lui demande beaucoup d’énergie. Une fois tout en haut, il va être confronté au soleil et à sa luminosité ; à la fois ébloui par sa splendeur et par sa puissante luminosité, cet Homme endure encore une forte douleur, puisqu’il n’y a jamais été confronté auparavant. Au début, il veut revenir à l’intérieur de la caverne, il se dit que c’est plus facile de redescendre et d’y vivre ; jusqu’au moment où il peut véritablement voir le soleil, la lumière qu’il apporte et la beauté du monde extérieur, ainsi qu’il est à l’origine de la vie elle-même. Mais il doit revenir dans l’antre souterraine, pour réveiller les autres captifs et les confronter au soleil et à son rayonnement. C’est une mission compliquée, car l’Homme doit s’habituer à l’obscurité de la caverne, et surtout affronter les réactions des prisonniers, qui pourraient le traiter d’illuminé et même le tuer. Toutefois, c’est son devoir, il doit montrer la vérité aux siens.
Nietzsche
- Nietzsche rédige Ainsi parlait Zarathoustra sous forme de poèmes philosophiques. Cette œuvre est sous-titrée « Un livre pour tous, et pour personne. », pour souligner qu’elle est destinée à tout le monde, accessible à tout le monde, mais dans plusieurs siècles, car Nietzsche expliquait que son œuvre ne pourrait être comprise et appliquée que bien plus tard dans l’histoire.
- A 30 ans, le protagoniste quitte son pays pour aller vivre en ermite dans la montagne. Au bout de 10 ans, il décide d’abandonner sa solitude et de retourner vivre parmi les hommes, pour leur enseigner sa sagesse et ainsi la mettre en pratique. Mais surtout, il vient annoncer la mort de Dieu.
Pourquoi les avoir confrontés ?
Il faut tout d’abord savoir que Friedrich Nietzsche n’aimait pas Platon et souhaitait reprendre et améliorer ses réflexions et conclusions selon « un platonisme renversé », comme il disait. Là est le premier lien entre les deux philosophes : Nietzsche utilisait les œuvres de Platon dans ses propres œuvres, par exemple en y faisant allusion. Et c’est précisément le cas de son livre Ainsi parlait Zarathoustra.
En effet, outre le point commun évident de la grotte, le lien profond entre les deux œuvres repose sur le questionnement sur la réalité et notamment son emprise sur l’Homme. Je m’explique.
Platon
En premier lieu, commentons le célèbre extrait de Platon, l’allégorie de la caverne. Quelle est cette allégorie ? Il faudra d’abord préciser qu’une allégorie est la concrétisation d’un concept abstrait. Ici, le concept abstrait serait les croyances, concrétisées par une caverne qui retiendrait prisonnière et enfermerait l’humanité ; l’humanité qui est réduite aux Hommes enchaînés dans la grotte. Ces chaînes représentent tous les préjugés ou aprioris qui encore une fois nous entravent à avoir une vision claire de la réalité. Toutes ces croyances et idées reçues nous contraignent à ne percevoir que les ombres de la réalité, et non leur véritable nature. Et c’est cela que veut faire comprendre Platon : les dogmes ou croyances imposées par la société (quelle que soit l’époque) ne font que réduire notre perception du monde. [pic 2]
Mais l’allégorie ne s’arrête pas là. En effet, le chemin douloureux qu’emprunte l’Homme lors de sa sortie de la caverne représente la difficulté de l’apprentissage. Et c’est bien réel, il est difficile d’apprendre, de mettre de côté ses préjugés pour progresser ; il montre par la douleur physique que cet apprentissage implique une souffrance psychologique (souvent sous-estimée, et encore plus au IVème siècle avant Jésus Christ). L’éblouissement du soleil a aussi une symbolique forte, celle de la puissance de la vérité. Cela aussi montre la douleur de l’initiation à l’affrontement de la réalité. De plus, on comprend qu’il faut s’habituer à cette réalité, vivre avec, jusqu’à ce qu’elle nous paraisse évidente et qu’on veuille la transmettre aux autres. Et c’est cela qui relie ce premier extrait, au suivant.
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