Discours sur l'euthanasie

Face à la mort, nous sommes tous égaux. En revanche, nous sommes loin d’être égaux quant aux conditions dans lesquelles nous mourrons. Y a-t-il une différence entre mourir d’un cancer incurable dans un hôpital et mourir dans son sommeil, dans son lit. Est-ce la même douleur, le même confort, la même dignité ? C’est pourquoi, je pense que l’on devrait dépénaliser l’euthanasie. L’euthanasie peut nous offrir un droit à une mort douce, un choix.

Mais qu’est-ce que c’est l’euthanasie ? L’euthanasie qui vient du grec « euthanasia » qui signifie mort douce, et est dans sa définition, l’acte d'un médecin qui provoque la mort d'un malade incurable pour abréger ses souffrances ou son agonie et est interdit en France. Mais ce sera bien plus que ces mots lorsque nous serons sur notre lit de mort. Il représente une possibilité, un choix, une décision à mettre fin à nos souffrances, à vivre notre vie jusqu’au bout. Eh oui, l’euthanasie n'est pas seulement une question de mort, c’est aussi une question de vie. Qu’est-ce la vie sans la mort, c’est ce qui la rend si précieuse et limitée. Cependant ces mêmes limites se repoussent de jour en jour par la médecine. J’en suis reconnaissante comme tant d’autre de cette avancée mais quel est le coût de ce progrès ? Quel en sera la qualité de ce sursis ? Vincent Humbert était un jeune pompier volontaire de 19 ans. Il fut secouru après un accident qui le rendit tétraplégique, muet, sourd et quasiment aveugle. Il décrit cela comme un acharnement médical. On lui un donner du temps en plus, seulement il n’était plus que l’ombre de lui-même. Il était tellement désespéré qu’il écrit une lettre à Chirac pour que l’euthanasie soit légalisée. Ce fut sa mère qui finalement délivra son fils de son calvaire. A présent, l’euthanasie est encadrée par deux lois en France, qui empêche l’acharnement médical et autorise les soins palliatifs. Cependant, l’histoire de Vincent Humbert démontre encore une fois qu’il y a toujours un souci dans la législation. Ces lois s’appliquent uniquement aux patients en fin de vie, ce qui veut dire que Vincent, alors âgé de 19 ans n’aurait même pas pu bénéficier ces lois de son vivant. Est-ce juste ? Non.

Par ailleurs, la dépénalisation de l’euthanasie permettrait de contrer les dérives. L’euthanasie, l’acte de passer à la mort, constitue un crime. Quand n’est-il du suicide alors ? On appelle cela l’hypocrisie. L’opposition pourra toujours dire qu’une personne voulant être euthanasiée peut se suicider comme malheureusement tant d’autre, mais ces personnes savent-ils à quel point il est compliqué de passer l’arme à gauche quand on est dans un EHPAD ou dans un hôpital ? On est constamment surveillé. Parfois lorsqu’on expose certains arguments, on ne se doute de l’ampleur de la question. Alors comment quelqu’un peut prétendre comprendre et pouvoir répondre à la douleur d’un malade sans espoir ? On change souvent de perspective quand on l’expérimente par nous-même.

De plus, une des bases de notre République est de laisser le peuple parler. Or le peuple a parlé. Un sondage montre que neuf Français sur dix soutiennent la législation de l’euthanasie. Plus d’un français sur deux meure à l’hôpital alors que 80 % souhaitent mourir chez soi. Donc écoutez le peuple. C’est ce qu’a fait

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