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Théorie mécaniste de Descartes

Analyse sectorielle : Théorie mécaniste de Descartes. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Février 2015  •  Analyse sectorielle  •  1 533 Mots (7 Pages)  •  1 550 Vues

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Penser le vivant à l’âge classique

« ce qui ne semblera nullement étrange à ceux qui, sachant combien de divers automates, ou machines mouvantes, l'industrie des hommes peut faire, sans y employer que fort peu de pièces, à comparaison de la grande multitude des os, des muscles, des nerfs, des artères, des veines, et de toutes les autres parties qui sont dans le corps de chaque animal, considéreront ce corps comme une machine, qui, ayant été faite des mains de Dieu, est incomparablement mieux ordonnée et a en soi des mouvements plus admirables qu'aucune de celles qui peuvent être inventées par les hommes. » Descartes, Discours de la méthode.

Au 17ème siècle, notamment avec les travaux de Galilée et Descartes, se développe la pensée mécaniste, opposée au finalisme. Selon cette pensée, la nature s’explique en fonction de deux données : la matière et le mouvement. De ceux-ci sont dégagées les lois mécaniques qui expliquent les régularités des phénomènes naturels et rendent par conséquent compte de l’ordre du monde. La nature est ainsi conçue comme une gigantesque machine. Descartes étend cette conception aux êtres vivants (à l’exception de l’homme en tant qu’il n’est pas seulement substance matérielle, corps, mais aussi substance pensante, âme). Il propose ainsi la théorie de l’animal-machine supposant par là que les animaux n’ont ni conscience, ni sensations. Certes, les animaux sont des machines particulièrement complexes, mais il n’en demeure pas moins que ce qu’on interprète comme des douleurs de l’animal ne sont en réalité que des dysfonctionnements dans les rouages de l’automate. Pour illustrer cette idée, dont il faut signaler qu’elle ne repose sur aucune expérimentation de la part de Descartes, on peut se référer à cette anecdote concernant Malebranche : ce dernier battait son chien en affirmant que les cris de celui-ci n’étaient que l’effet purement mécanique des coups sur la machine (Merleau-Ponty précise pourtant avec humour que si Malebranche se réjouissait de ce spectacle, c’est qu’il savait que l’animal éprouvait de la douleur). Le pas qui interdisait à Descartes d’étendre la théorie mécaniste à l’homme est franchi par La Mettrie qui défend la thèse de l’homme-machine. Pour lui, il n’y a pas de différence ontologique entre la substance matérielle et la substance pensante ; la seule différence est qualitative et ce que l’on attribue à l’âme peut être ramené à des modifications de la matière.

La thèse mécaniste n’est pas sans poser des difficultés et cela, déjà Descartes. Outre le fait qu’est réduite à néant l’opposition entre les êtres animés et inanimés, on peut se demander ce qui a mis en marche cette immense machine. Descartes répond que c’est Dieu qui a créé le monde, qui a voulu lui conférer cet ordre. Mais ainsi, il réintroduit une certaine forme de finalisme dans la nature. Kant critiquera quant à lui le mécanisme affirmant que l’entendement de l’homme ne peut concevoir les êtres vivants sans leur attribuer sans les penser sous le concept de finalité, sans penser que le tout de l’organisme est le but de ses parties. On peut également se référer à la réaction vitaliste contre le mécanisme. Le vitalisme, qui se réclame d’Hippocrate, est la conception selon laquelle tout organisme vivant est doué d’une force vitale, qui, dit Barthez, est le principe ou la cause qui « produit tous les phénomènes de la vie dans le corps ». On voit que le vitalisme pose une entité (un principe, une cause, une force) dont la nature demeure imprécise et l’existence non démontrable. C’est pourquoi malgré l’attrait que pouvait exercer une telle théorie exprimant cette « vitalité » qui paraît irréductible, le vitalisme ne pouvait qu’être contesté dans sa dimension scientifique.

La naissance de la biologie

« Tous ces résultats (…) sont la conséquence de la lutte pour l’existence. C’est grâce à cette lutte que les variations, si minimes qu’elles soient par ailleurs, et quelle qu’en soit la cause déterminante, tendent à assurer la conservation des individus qui les présentent, et les transmettent à leurs descendants, pour peu qu’elles soient à quelques degrés utiles et avantageuses à ces membres de l’espèce, dans leur rapport si complexes avec les autres êtres organisés, et les conditions physiques dans lesquelles ils se trouvent. Leur descendance aura ainsi plus de chances de réussite ; car, sur la quantité d’individus d’une espèce quelconque qui naissent périodiquement, il n’en est qu’un petit nombre qui puissent survivre. J’ai donné à ce principe, en vertu duquel toute variation avantageuse tend à être conservée, le

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