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Sartre - L'existentialisme Est Un Humanisme - Explication

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Par   •  2 Juin 2013  •  2 160 Mots (9 Pages)  •  8 471 Vues

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Le texte étudié est un extrait d’un discours de Jean-Paul Sartre « L’existentialisme est un humanisme », où le célèbre philosophe existentialiste athée qu’il est, défend sa philosophie face aux chrétiens et aux communistes, et proteste contre l’usage péjoratif et trop répandu que fait le peuple du mot « existentialisme », alors qu’ils n’en comprennent pas le véritable sens. Sartre souhaite remettre les choses au clair, et montrer qu’au contraire l’existentialisme est une philosophie de l’optimisme. L’extrait porte plus précisément sur la notion de choix, et sur son impact aussi bien subjectif qu’universel, et par conséquent sur la responsabilité de l’homme face à ses actes.

Qu’engage véritablement l’homme par ses choix ?

Pour répondre à la problématique, nous allons faire une lecture linéaire du texte. Dans un premier temps nous allons nous pencher sur la création de l’image de l’homme à travers ses actes, et dans un second, sur la responsabilité qui pèse donc sur lui, responsable de sa propre « essence », sans qu’il en soit lui-même toujours conscient.

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L’homme est un être pensant capable de choix réfléchis. C’est à travers eux qu’il va construire sa vie, affirmer les valeurs qu’il porte, mais pas seulement. Il va du même coup apporter sa pierre au grand édifice qu’est la définition universelle de l’homme, « son essence ».

L’être humain se résume à deux entités, son corps, et son esprit. Combinez les deux, et vous obtenez les actes. Chaque acte est propre à chaque homme, libre de choisir ce qu’il veut faire. « Il n'est pas un de nos actes qui, en créant l'homme que nous voulons être, ne crée en même temps une image de l'homme tel que nous estimons qu'il doit être. » C’est notre propre vision du futur qui influence nos actes. L’être humain est projeté dans son avenir, et les actes pris en amont ne sont choisis que pour l’épauler dans sa quête. Sartre par la formule : « il n’est pas un de nos actes », insiste sur le fait que tous les actes pris en connaissance de cause, même les plus insignifiants, vont dans cette direction. Aucun n’échappe à la règle. Puis, en écrivant : « …en créant l'homme que nous voulons être, ne crée en même temps une image de l'homme tel que nous estimons qu'il doit être. », la vision future de notre Moi correspond donc forcément à notre idée de l’être humain correct. Par exemple : J’ai rejeté Dieu et le Diable ? Tous devraient donc faire comme moi, car c’est selon moi le meilleur choix à faire pour vivre de manière raisonnée et sans crainte inutile. Or, ce n’est que ma vision propre des choses que je poursuis. Toute ma famille quant à elle va préférer vivre dans l’attente qu’un vieux barbu assis sur un nuage leur pardonne, et ne verront leur futur qu’éclairé par la divine lumière de Jésus. Chaque être humain va donc dans une direction différente, et poursuit un idéal humain différent, construit à travers l’éducation ou/et la tradition. Cet idéal que chacun poursuit, ce sont ses valeurs : « Choisir d'être ceci ou cela, c'est affirmer en même temps la valeur de ce que nous choisissons » Nos choix ont un certain poids, une « valeur » que nous défendons en les choisissant, respectant nos vœux pour le futur. Le champ des possibles est immense, mais rapidement nous nous affirmons sur un seul et unique chemin, qui correspond à notre personnalité et nos envies. De plus, il est impossible d’aller contre cela : « car nous ne pouvons jamais choisir le mal ; ce que nous choisissons c'est toujours le bien, et rien ne peut-être bon pour nous sans l'être pour tous ». Le choix de vie que nous affirmons et celui qui nous apparaît comme le plus pertinent et réfléchi. Chaque choix, même ceux qui peuvent être pris sous la contrainte, sont bons pour nous. Même la mort. Le suicide est l’ultime recours, quand c’est ce qui nous paraît le plus pertinent pour interrompre la souffrance.

Sartre évoque ensuite de l’essence de l’homme, précédée elle par l’existence : « Si l'existence, d'autre part, précède l'essence, et que nous voulions exister en même temps que nous façonnons notre image, cette image est valable pour tous et pour notre époque tout entière. » Mais que veut dire « l’existence précède l’essence ? ». Commençons par l’existence. C’est le fait d’avoir une volonté propre. Être là sans pour autant pouvoir être défini. Sartre dit un peu plus tôt dans son livre : « L’homme, tel que le conçoit l’existentialiste, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. ». L’existentialisme athée de Sartre ne se préoccupe pas de l’existence de Dieu, et pour lui, l’homme ‘’est’’ simplement, puis se construit. Il n’a aucun rôle précis à jouer, et il n’y a pas non plus de nature humaine, puisque « il n’y a pas de Dieu pour la concevoir ». Mais alors comment se définit l’homme ? C’est là qu’intervient « l’essence ». L’essence, c’est la définition de l’homme, c’est à dire, ses choix, et ses actes. Ce sont ces choses qui le définissent concrètement, car elles vont avoir un impact direct dans le monde réel. L’homme n’est qu’actes. J’écris, je fais mon DM de philo, j’utilise Le Banquet de Platon pour caler ma table, je nourris mon chat déjà obèse… C’est simple, si l’homme ne fait rien, il n’est rien ! D’où le besoin d’être actif et d’avoir une activité dans la vie, pour servir aussi bien soi même que les autres. Sartre ajoute : « …que nous voulions exister en même temps que nous façonnons notre image, cette image est valable pour tous et pour notre époque tout entière. » C’est notre image, notre essence, notre définition, que nous sculptons à travers nos actes, ce qui est valable aussi bien à l’échelle individuelle que communautaire. Pourquoi ? Car chacun crée par ses actes aussi bien sa propre définition que celle de tous les hommes, puisque c’est l’essence de tous les hommes qui définit ce qu’il est. Cette définition englobe aussi bien les actes d’Hitler, de Toutankhamon, de Victor Hugo ou même de Frigide Barjot. Le meilleur comme le pire sans distinction, car chaque homme est une pierre de plus à l’édifice. Et ce, sans limite temporelle. On peut donc relier cela à la première phrase du texte : « Quand nous disons que l'homme se choisit, nous entendons que chacun de nous se choisit, mais par là nous voulons dire qu'en se choisissant il choisit tous les hommes

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