Qu'est-ce qu'avoir le temps ?
Dissertation : Qu'est-ce qu'avoir le temps ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Pepsi07 • 26 Janvier 2017 • Dissertation • 2 037 Mots (9 Pages) • 839 Vues
Durot Marina TS3
DM ° 2 philosophie : “Qu’est-ce qu’avoir le temps ? “
C’est dans le temps que se déroulent tous les événements qui façonnent une existence humaine. Il faut bien sûr distinguer le temps de l’horloge, le temps mathématique et le temps ressenti, donc vécu de manière différente selon chacun d’entre nous. La notion de temps nous paraît aller de soi : cependant rappelons-nous l’étonnement de saint Augustin à propos de ce dernier : tout le monde sait bien ce qu’est le temps mais personne, une fois interrogé, ne parvient à dire ce qu’il est. Et pourtant, on ne peut jamais le mesurer sinon par l’observation des phénomènes physiques. Mais si le temps vécu paraît élastique, le temps objectif se déroule inéluctablement. Le temps est-il une propriété de notre esprit ou de la réalité ? Si le temps reste aussi difficilement définissable alors comment réussit-on à se l’approprier, pour ensuite planifier plus ou moins des évènements de notre existence et parvenir ainsi à nous dire « J’ai le temps ». Nous nous demanderons alors, qu’est-ce que signifie véritablement avoir le temps ? Pour cela, nous verrons d’abord plus précisément qu’est-ce que le temps, et ses différentes formes. Puis, que son aspect physique est quantitatif tandis que la durée vécu, elle, est qualitative. Et enfin, que c’est finalement la conscience qui le constitue.
Tout d’abord, seul l’homme a conscience du temps et de la limite de sa vie dans le temps. L’existence humaine est ainsi conditionnée et personne ne sait combien de temps il vivra. Prendre conscience de son existence, c’est prendre conscience de sa finitude. Pourtant le temps nous est insaisissable, « Qu’est-ce donc que le temps ? » demande Saint Augustin dans Les Confessions. « Si personne ne me le demande, je le sais bien ; mais si on me le demande, et que j’entreprends de l’expliquer, je trouve que je l’ignore. » Il le définit comme « distension de l’âme », c'est-à-dire comme le temps personnel de l’âme. Alors que le temps est une notion familière à tous, personne n’est capable de le définir clairement, avec des mots. Et si le langage est ici impuissant, ce n’est pas à cause de ses limites mais bien parce qu’il est impossible de l’imaginer.
Et pourtant, bien qu’incompréhensible, le temps est cependant une évidence. Car sans lui, rien ne se passerait jamais. Or, des évènements se produisent au présent pour devenir ensuite des évènements du passés. De même, nous pouvons prévoir des évènements futurs. Mais que dire du passé, puisqu’il n’est plus, et que dire du futur, puisqu’il n’est pas encore ? Bien plus : le présent qui maintenant cesse d’être futur devient immédiatement du passé. Dans ce cas, soit le présent n’existe pas, soit il se limite à un espace infime entre le passé et le futur. Pour Saint Augustin, ces contradictions marquent les mystères insondables de la création divine. Car contre toute raison, nous parlons toujours de présent, de passé et de futur, que nous sommes incapables de mesurer. Condition fondamentale de toute existence humaine, le temps, est à jamais insaisissable. Le temps n’est pas une réalité en soi. Il constitue un cadre a priori dans lequel se produisent les phénomènes.
De plus, le temps est pluriel, en effet, l’homme est plongé dans plusieurs sortes de temps. Il existe un temps objectif mathématique, mesurable, divisible, un temps que l’on met en formules. Einstein révolutionne au début du XXème siècle les concepts de la physique et du temps. En revanche, le temps humain subjectif est une durée. Nous avons tous fait l’expérience d’un du temps qui passe plus ou moins vite selon nos états d’âme, nos désirs et passions. Le temps est une expérience vécue intérieure qui allie mémoire, conscience et durée. Il n’a aucune réalité objective, parce qu’il est une caractéristique de notre esprit. Le temps ne caractérise pas la réalité en elle-même, mais seulement la manière dont nous l’appréhendons.
Ainsi, le temps physique est quantitatif alors que la durée vécu est qualitative. Lorsque nous pensons ce que nous appelons le temps objectif, notre démarche est celle d’un physicien qui cherche à comprendre les phénomènes de la nature. Mais si l’on passe du monde de la physique à celui de la vie, et de l’esprit, on s’aperçoit, que l’intelligence est de moins en moins apte à saisir ces réalités complexes qu’elle prétend comprendre. C’est pourquoi le temps physique lui paraît assez aisé à comprendre : elle en fait une dimension particulière de l’espace.
En revanche, le temps réel, la durée, échappe aux mathématiques : le mathématicien ne pourrait pas se rendre compte d’une accélération du temps. Ainsi, le temps ne peut être mesuré, car la mesure le nie, l’exclut ; “avoir le temps“ semble alors très difficilement définissable, puisque que pour avoir quelque chose il est nécessaire de pouvoir le compter, le mesurer. Si un point qu’on déplace sur une ligne était doué de conscience, il ne penserait pas son déplacement comme le passage d’un point à un autre, mais comme une succession d’évènements qualitativement différents. Car « la ligne qu’on mesure est immobile, le temps mobilité », de sorte que jamais la mesure du temps ne porte sur la durée en tant que durée. On compte seulement un certain nombre d’extrémités d’intervalles et de moments, qui sont somme toute des arrêts du temps. Quant à la durée elle-même, elle ne peut être comprise, que par une intuition qui saisit la durée dans toute sa richesse, parce qu’elle en est la substance. L’homme existe dans le temps et la durée désigne le temps intime de cette existence. Ainsi, le temps réel, la durée ne peut être saisit que lorsqu’elle est vécue, à “l’instant présent ”. On ne peut donc pas l’appréhender véritablement dans son intégralité et se dire alors concrètement : « j’ai le temps ». En effet, « j’ai le temps » s’apparenterait plus à une expression populaire visant à tromper notre esprit, de façon à repousser au plus loin l’inévitable, fuyant ainsi ses responsabilités. Prenons l’exemple d’un lycéen à qui lui incombe une tâche particulièrement longue et pénible. Rajouter à cela qu’il est en vacances, en période de fêtes, le sujet aura alors donc bien le temps de réaliser cette tâche encombrante. Seulement n’ayant point envie de s’y confronter et voulant profiter pleinement de ses vacances, il repoussera l’évènement fatidique ; à un tel point que le temps viendra même à lui manquer. Et une fois dos au mur, réalisant avec effroi que le temps qu’il avait en “abondance“ pour réaliser son travail, s’est déroulé avec une telle fugacité ; qu’il n’a maintenant plus le temps. En repoussant si loin son travail, il s’est soustrait à sa responsabilité, à l’idée d’effectuer une tâche si contrariante. Le temps n’a alors pas été correctement appréhender par le lycéen dont les loisirs prévalaient sur les devoirs ; son désir de bien être prédominant, ce n’est donc pas finalement une question d’avoir ou de ne pas avoir le temps mais plutôt, le fait qu’il n’ait pas pris le temps pour réaliser le devoir qui lui incombait. On peut alors dire, que c’est son esprit, sa conscience qui a façonnée la manière d’appréhender le temps qui lui était donné.
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