Qu'est Ce Que La mélancolie

Tout d'abord donnons une définition générale de la mélancolie : La mélancolie est un trouble d'humeur caractérisé par un état dépressif, un sentiment d'incapacité, une absence de goût de vivre pouvant, dans les cas les plus graves, conduire au suicide. Mais nous allons étudier la mélancolie sous une approche psychanalytique, d'ailleurs le texte fondateur de la théorie de la mélancolie est Deuil et Mélancolie de Freud. Freud y compare l'état dépressif à un deuil à la mélancolie.

Qu'est ce que le deuil ? D'une manière générale, le deuil permet de surmonter un événement critique de la vie. Il est souvent associé à la mort : La mort d'une image parfaite des parents lorsqu'ils divorcent, la mort de la confiance en une personne, la mort d'une relation amoureuse lors d'une séparation, la mort de quelqu'un. Progressivement, avec le temps, la douleur s'atténue, et disparaît petit à petit sans pour autant oublier. Le deuil se caractérise par : un état d'âme douloureux, une perte de l’intérêt pour le monde extérieur , il y a aussi une perte de la capacité de choisir un nouvel objet d'amour, et il y a abandon de toute activité qui était en rapport avec le défunt.

En ce qui concerne la mélancolie elle se caractérise par une dépression douloureuse, il n'y a plus aucun intérêt pour le monde extérieur, il y a aussi la perte de la capacité d'aimer, l’inhibition de toute activité, et surtout une perte d'estime de soi, la personne pense être un fardeau pour les autres qui entrent en contact avec elle. Moralement la personne n'est plus rien. Elle se dégoûte.

Pour Freud la douleur n'est pas causée par la mort de l'objet d'amour, mais elle est lié à la perte physique de la personne. Le deuil peut être une abstraction de la personne. Pour Freud on peut aussi faire le deuil de sa liberté, de sa patrie ou alors d'un idéal par exemple, c'est ce que l'on appelle la jalousie concurrentielle qui correspond à un deuil par une idéalisation de la perte et non de par abstraction de l'objet. Le deuil est une réaction non morbide à la perte d'un être cher, quand la réaction devient morbide et pathogène on a à faire à la mélancolie. Le deuil subit un double élargissement avec l'abstraction de l'objet et l'idéalisation de la perte.

Alors, qualitativement le deuil est différent de la mélancolie car Freud y trouve dans ces deux aspects des similitudes. Le deuil est donc une réaction à une perte identifiable à un moment donné tendis que la mélancolie se déclare chez un individus à moment ou l'on ne s'y attend pas forcément.

Ce qui surprend Freud, c'est que la mélancolie n'ait aucune honte. La clé du tableau clinique est la mélancolie, en réalité le sujet mélancolique semble avoir une conscience morale qui vient attaquer un autre sujet en lui, ces attaques ne conviennent pas à sa propre personne, mais s'adapte à une autre que le malade aimait ou a aimé. En apparence l'agressivité porte sur soi alors que c'est contre l'objet d'amour perdu dans le deuil ou dans la mélancolie. En réalité ce n'est pas lui mais l'autre sur qui se porte la critique. Au cœur du problème se trouve l'identification du moi et l'objet abandonné.

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