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Porte Basse

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Par   •  25 Mai 2015  •  672 Mots (3 Pages)  •  2 021 Vues

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La porte basse

Dépouillée de mes métaux, me voilà à nouveau les yeux bandés à la sortie du cabinet de réflexion. Guidée par une sœur, nous gravissons l’escalier qui nous conduit, je suppose, à la porte du Temple. Et là, une espèce de malaise s’installe il m’est demandé de retirer mes chaussures, et pire je me retrouve les mains liées par des chaînes qui m’interdisent de bouger.

Malgré les chaines les sœurs me demandent de frapper un coup à la porte, je m’exécute.

Plus de bijoux, plus de sacs, les pieds nus, les chaines qui me retiennent les poignés me rappellent que mes préjugés et mes idées, parfois toutes faites, ne sont là que pour m’emprisonner et pour être libre de mes mouvements et acquérir la liberté de choisir et de vivre selon mes choix il va falloir travailler afin de me dégager de ces chaînes.

Courbez vous Madame la porte est basse !

15 mois après mon initiation, je me souviens encore avec exactitude de ce moment étrange. Lorsqu’il m’a été demandé de me baisser, je pensais juste qu’il fallait se courber. Puis j’ai bien senti que la sœur insistait « courbez vous plus encore », et là l’unique pensée qui m’est venue et si je ne me relève pas que va-t-il m’arriver ? Sujette aux lumbagos j’ai eu très peur !

Mais quelles qu’en soient les conditions il fallait bien que je franchisse cette porte pour enfin… avoir accès à cet endroit rempli de mystères.

Mais pourquoi une porte basse ?

Premières questions que l’on pourrait se poser sont où se trouve t elle ? Existe-t-elle vraiment ?

Certaines sœurs m’ont confiées qu’elles l’ont cherchée mais en vain, jusqu’au moment où elles ont à nouveau vécu une initiation. Et pourtant elle est bien là, il suffit de se concentrer et de la voir lorsque la couvreuse barre la porte du Temple avec son glaive, symbole de rigueur et de justice. Pas encore initiée, nous nous plions à ces nouvelles règles, nous nous laissons guider comme lorsqu’Anubis accompagne ses morts vers une vie nouvelle, c’est bien le passage de cette porte basse qui va nous donner accès au sacré. Quant à sa position dans le temple, je pourrai dire que l’occident est l’évidence. Nous accédons à ce lieu sacré, sans le savoir, face à l’Orient où à la tombée du bandeau la Lumière va nous éblouir, voir nous aveugler.

Pour beaucoup le franchissement de la porte basse représente l’enfantement. La tête en bas, la position accroupie presque fœtale s’apparente à un accouchement où le bébé sort la tête la première. Pour d’autres, ce serait plutôt la première leçon d’humilité, cette presque génuflexion qui nous oblige à admettre que nous ne pouvons pas accéder à la connaissance fier et content de soi mais que l’on rentre dans le temple avec nos incertitudes et nos méconnaissances. Mais en ce qui me concerne sur le moment je l’ai plutôt vécu comme une humiliation. Etre obligée de faire cet exercice qui pourrait mettre à mal le physique de l’individu m’a réellement dérangée.

Et puis le temps, la réflexion, et surtout la suite de la cérémonie, font que ce passage

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